Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

MEETING - Farès prône un «véritable consensus» pour lutter contre le terrorisme - Nasrallah : Nous refusons de nous livrer au jeu israélien - dans l’affaire des soldats capturés

Le Parti syrien national social (PSNS) a organisé hier, à l’hôtel Commodore, un meeting sur «la définition du terrorisme». Meeting auquel ont participé le vice-président du Conseil Issam Farès représentant le chef de l’État, ainsi que l’ancien Premier ministre Sélim Hoss, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Conseil supérieur du PSNS Nasri Khoury, ainsi qu’un grand nombre de personnalités. Cheikh Nasrallah a lancé à cette occasion une virulente attaque contre les États-Unis, accusant Washington (ainsi qu’Israël) de chercher à imposer sa propre conception du terrorisme. Affirmant que les USA et Israël pratiquent eux-mêmes le terrorisme, le chef du Hezbollah a déclaré que son parti refuse de participer au «jeu» d’Israël concernant le sort des trois soldats israéliens capturés par le Hezbollah le 7 octobre 2000 et dont l’armée israélienne a annoncé officiellement la mort, hier. Prenant la parole d’abord au nom du chef de l’État, M. Farès a insisté sur le caractère consensuel du thème abordé : le terrorisme. Utilisant alternativement le «oui» et le «non» pour définir la position libanaise à l’égard de ce terrorisme, le n°2 du gouvernement a explicité quatre points principaux : – «Non au terrorisme collectif et individuel, non aux innocents tués». – «Oui pour la lutte contre les causes de ce terrorisme, ses raisons : l’injustice, l’oppression, le diktat, l’analphabétisme, le chômage, la drogue, les maladies psychologiques». – «Non au terrorisme d’État – dont l’exemple le plus criant est celui pratiqué par Israël». – «Oui à la résistance pour libérer le territoire national». Et Issam Farès de rappeler que le distinguo entre résistance et terrorisme a toujours été très clair et sans aucune ambiguïté. Et ce, pour tout le monde, «notamment en ce qui concerne le chef de l’État». Condamnant une nouvelle fois les attentats de New York et de Washington, et réitérant sa sympathie à l’égard des victimes américaines, le vice-président du Conseil a insisté sur les revendications suivantes : – Que la lutte contre le terrorisme se fasse sur la base d’un véritable consensus et d’une réelle coopération internationale. Et au niveau des Nations unies. «Il serait d’ailleurs opportun que soient éclaircis certains aspects de la résolution 1373 de l’Onu», a-t-il souligné. – Que les États-Unis et l’Union européenne redoublent d’efforts pour aboutir à un règlement global et durable de la crise au P-O, et du conflit israélo-arabe. – Qu’au sein du monde arabe, il y ait la solidarité, «et encore et toujours la solidarité»... – Que sur le plan libanais, «l’on serre les rangs, que l’on oublie les intérêts privés. Pour que l’on remette le Liban sur pied, qu’il soit notre Liban», a conclu Issam Farès. L’apathie arabe Quant à M. Hoss, il a axé son intervention sur la différence entre la violence et le terrorisme. «Toute forme de violence n’est pas du terrorisme. Sinon la guerre contre le terrorisme serait pur terrorisme. Et tout terrorisme n’est pas violence. Ce que l’un qualifie de terrorisme, l’autre le considère comme étant un acte légitime. En fin de compte, la définition du terrorisme est une décision politique. Et si cette définition devient l’objet de tiraillements internationaux, ou résultant d’un équilibre des forces sur la scène internationale, elle ne fera que servir les intérêts des plus forts». Et le président Hoss de donner des exemples de «terrorisme pur» : le massacre de Cana, celui de Sabra et Chatila, le blocus de Beyrouth en 1982, «l’occupation par Israël du Liban durant plus de vingt ans malgré une résolution onusienne lui imposant un retrait immédiat», les assassinats en Palestine, et toutes les exactions commises à l’endroit des Palestiniens. Ainsi que les attentats du 11 septembre contre New York et Washington. M. Hoss a estimé qu’Israël «profite de ce que le monde a les yeux braqués sur la guerre américaine contre le terrorisme pour liquider le dossier palestinien. Et Israël pratique, là, le pire terrorisme possible, pendant que les Arabes restent de marbre. Alors qu’ils sont en mesure, s’ils s’unissent, de faire en sorte que les États-Unis fassent pression sur Israël pour qu’il reconnaisse enfin les droits des Palestiniens. Et accepte un règlement équitable qui leur garantirait leur avenir et leur destin. Les USA soutiennent le terrorisme en approvisionnant Israël en argent et en armement, et en lui assurant une couverture politique et diplomatique. Et celui qui soutient le terrorisme est lui-même terroriste», a soutenu l’ancien Premier ministre. Avant de demander que cessent les guerres totales et destructrices. «Et qu’elles soient remplacées par des mesures de sécurité, auxquelles l’on joindrait l’utilisation d’armes politiques, diplomatiques, financières et économiques», a-t-il conclu. Nasrallah s’en prend aux USA Dans son allocution, le chef du Hezbollah a déclaré qu’il ne tomberait pas dans le piège qu’a tendu Israël en déclarant morts les trois soldats israéliens capturés il y a un an. «La déclaration israélienne au sujet du décès des trois soldats –maintenant que les rabbins de l’armée israélienne ont accepté de les considérer comme morts – est un jeu auquel nous ne participerons pas», a dit cheikh Nasrallah. «Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, a-t-il ajouté. Quant à leur affirmation qu’ils (les Israéliens) continueront de négocier avec nous sur la base que nous détenons des cadavres et pas (des prisonniers), ça les regarde aussi, a poursuivi le secrétaire général du Hezbollah. Mais si le médiateur vient nous voir, il aura la même réponse ; nos demandes sont les mêmes quelles que soient les convictions ou les estimations (israéliennes), et quelle que soit leur base de négociations». Cheikh Nasrallah n’a pas précisé l’identité du médiateur. Le leader du Hezbollah a ajouté qu’«après le 11 septembre, le médiateur a pris contact avec nous, porteur d’une stupide proposition des Israéliens d’échanges de prisonniers. Les sionistes pensaient que nous étions affaiblis par la nouvelle conjoncture internationale et que nous nous précipiterions pour accepter n’importe quelle offre ou quel échange (...), mais nous lui avons dit que rien n’avait changé pour nous», a expliqué cheikh Nasrallah, sans divulguer l’identité du médiateur ni le contenu de la proposition. Le chef du Hezbollah a également répliqué au ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres, qui a qualifié mardi le Hezbollah «d’organisation sadique et meurtrière qui a tout fait pour jouer des sentiments des familles». «Shimon Peres et ses amis sadiques savent que nous n’avons demandé ni argent, ni rançon, ni concession politique», a-t-il déclaré. «Nous avons demandé des personnes détenues par milliers dans les geôles sionistes en échange» d’informations sur les soldats capturés, «mais les Israéliens l’ont obstinément refusé», a affirmé le chef du Hezbollah. Abordant le thème du séminaire, cheikh Nasrallah a dressé un parallèle entre Israël et les États-Unis, qui veulent, l’un au Proche-Orient et l’autre dans le monde entier, imposer leurs propres définitions du terrorisme en s’appuyant sur leur puissance, a-t-il estimé. Après avoir appelé à la tenue d’une conférence internationale pour définir le terrorisme, cheikh Nasrallah a déclaré en conclusion : «Il est de notre droit légitime de venir en aide au peuple palestinien par tous les moyens dont nous disposons. Il est aussi de notre droit légitime de rejeter l’entité terroriste raciste qui a spolié la terre de Palestine».
Le Parti syrien national social (PSNS) a organisé hier, à l’hôtel Commodore, un meeting sur «la définition du terrorisme». Meeting auquel ont participé le vice-président du Conseil Issam Farès représentant le chef de l’État, ainsi que l’ancien Premier ministre Sélim Hoss, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Conseil...