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Actualités - CHRONOLOGIES

DIPLOMATIE - Washington ne se laisse toujours pas convaincre - Poursuite de la campagne arabe contre l’amalgame entre résistance et terrorisme

La diplomatie arabe, pour une fois unifiée, s’efforce inlassablement de convaincre le secrétaire d’État US, M. Colin Powell, ainsi que les capitales occidentales que l’intifada palestinienne et la résistance libanaise n’auraient plus lieu d’être, une fois gommées les raisons qui les poussent à agir. Dans le même cadre, et dans le même sens, les Arabes continuent à soutenir la légitimité de l’intifada et de la résistance. Restent les États qui abritent des organisations dites terroristes et qui doivent, selon Washington, en assumer la responsabilité, en risquant des frappes. À ce sujet, les Arabes répondent que les États-Unis eux-mêmes, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et d’autres pays occidentaux ont de tout temps hébergé des terroristes notoires sans songer à les inquiéter. Ou les ont identifiés, localisés dans d’autres pays sans chercher à les faire arrêter et extrader. Comme exemples du laxisme occidental antérieur, les Arabes citent les cas des assassins du président Anouar es-Sadate, des auteurs des tentatives d’attentat contre le président Hosni Moubarak ou même des activistes soupçonnés d’avoir trempé dans le dynamitage d’ambassades américaines comme du cuirassé US Cool. Pour couronner le tout, soulignent les Arabes, il est universellement connu que les services de renseignements américains savaient que ces éléments épargnés étaient liés à Ben Laden et à el- Qaëda. Ce point de vue commence à prendre dans les cercles dirigeants occidentaux, mais plutôt en Europe qu’en Amérique, comme le prouvent les positions tranchées affichées récemment par l’émissaire canadien qui a visité la région. Quoi qu’il en soit, sensibles ou non aux arguments des Arabes, les Occidentaux leur demandent de calmer le jeu sur le terrain, pour ouvrir la voie à la reprise des négociations de paix. Selon Washington et ses alliés, la résistance libanaise et l’intifada devraient observer une pause, ne serait-ce que pour ôter à Sharon tout prétexte d’escalade et d’obstruction. Tant que le cycle de violences se poursuit, que les armes ne se taisent pas, la voie diplomatique reste condamnée, souligne l’Occident. C’est d’ailleurs ce thème que le Premier ministre britannique, M. Tony Blair, a principalement défendu lors de son récent périple au Proche-Orient. Il a paru accorder beaucoup d’importance aux échanges qu’il a pu avoir avec le président Bachar el-Assad. En raison du poids que la Syrie peut avoir au sein de la coalition antiterrorisme, si elle accepte d’y adhérer pleinement. Tout comme en raison du rôle primordial que cet État influent est appelé à jouer dans la réalisation d’une paix régionale globale. Les capitales arabes, dont Beyrouth, confirment qu’elles ne sont pas disposées à livrer les suspects dont Washington leur présente la liste. En revanche, les gouvernements arabes acceptent de contribuer aux efforts visant à mettre un terme aux affrontements armés dans les Territoires. Et au maintien du calme à la frontière libano-israélienne. Ceci en vue de permettre le redémarrage du processus diplomatique de paix fondé sur les principes de Madrid comme sur les résolutions de l’Onu. On peut se demander cependant si les radicaux actifs sur le terrain, et qui gardent la décision effective entre leurs mains, sont prêts à jouer le jeu de l’apaisement. D’autre part, comment avancer sans une initiative américaine précise ? Or, à ce propos, il se confirme de diverses sources que le président Bush n’a pas l’intention de faire de nouvelles propositions, si le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne ne lui donnent pas non seulement le feu vert à cet effet, mais un vrai blanc-seing. Cela paraît improbable dans la mesure où, manifestement, Sharon, hostile à la paix, trouve son compte dans le maintien de la tension. De plus, Washington se soucie avant tout pour le moment de combattre le terrorisme et de traquer les terroristes. Il demande à divers États de lui fournir un maximum de renseignements. Pour arriver à neutraliser les réseaux terroristes, à leur couper les sources de financement, à en localiser les cadres afin de les capturer ou de les abattre. Cet effort est généralement compris et approuvé par les gouvernements sollicités. Par contre, les frappes contre des pays accusés d’héberger des terroristes, ou de refuser de livrer des suspects seraient iniques, dans la mesure où les États concernés ne sont tout simplement pas en mesure de se soumettre aux desiderata de Washington. Soit par manque de moyens, soit pour de légitimes considérations politiques. Le règlement de la question palestinienn et la conclusion d’une paix équitable débloqueraient la situation et permettraient l’éradication des cellules dites terroristes. Recevant le ministre canadien des Affaires étrangères, M. John Manley, le président Émile Lahoud lui a de la sorte déclaré que la communauté internationale devrait procéder à un réexamen en profondeur des raisons qui conduisent à l’émergence des actes terroristes que tout le mode condamne. En ajoutant qu’il n’est pas admissible de faire un amalgame entre le terrorisme et le droit des peuples à la lutte pour la récupération de leurs terres occupées, droit consacré dans la Charte des Nations unies comme dans toutes les conventions internationales.
La diplomatie arabe, pour une fois unifiée, s’efforce inlassablement de convaincre le secrétaire d’État US, M. Colin Powell, ainsi que les capitales occidentales que l’intifada palestinienne et la résistance libanaise n’auraient plus lieu d’être, une fois gommées les raisons qui les poussent à agir. Dans le même cadre, et dans le même sens, les Arabes continuent à...