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Actualités - CHRONOLOGIES

LIBAN-RUSSIE - Le Premier ministre reçu par Poutine et Kassianov - L’économie et le Proche-Orient au centre des entretiens de Hariri

Tel un leitmotiv, le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a répété devant ses interlocuteurs russes que le succès de la campagne internationale antiterroriste commande le règlement de la crise au Moyen-Orient. Un point de vue partagé par les dirigeants de Moscou et principalement par le président russe, Vladimir Poutine, qui, cité par M. Hariri, a en outre affirmé que la Russie n’admettra pas que l’opération américaine contre l’Afghanistan s’étende à d’autres pays. Mais l’élément le plus concret de la visite du Premier ministre à Moscou reste l’accord de principe conclu pour le développement des échanges commerciaux. M. Hariri a clôturé hier sa visite officielle de trois jours à Moscou par deux entretiens successifs avec le président Poutine et avec son homologue russe, Mikhaïl Kassianov. Outre son volet politique qui s’est distingué par une confirmation du rôle que Moscou peut jouer, en tandem avec l’Europe, pour favoriser un règlement au Moyen-Orient, la visite du Premier ministre en Russie a été essentiellement fructueuse sur le plan économique. M. Hariri a examiné avec les dirigeants moscovites la possibilité, pour Beyrouth, d’acheter du pétrole russe et d’installer une raffinerie de pétrole au Liban, en collaboration avec des compagnies russes pétrolières. Selon des sources proches de la délégation libanaise, le Liban souhaite acheter 150 mille barils de pétrole russe par jour. «Le président Poutine a accordé un intérêt particulier à ce projet. Il a promis de l’étudier et de nous communiquer sa réponse, le plus tôt possible. Le projet présente un intérêt commun pour le Liban et la Russie surtout que nous avons proposé d’acheter les carburants à des prix préférentiels», a déclaré M. Hariri, en répondant aux questions de la presse au terme de son entretien avec M. Poutine. Des deux côtés, libanais et russe, une volonté d’accroître les échanges commerciaux a été exprimée. Concrètement, cela va se traduire par une réactivation de la commission mixte libano-russe pour la coopération économique. M. Hariri a de son côté promis qu’il donnera aux départements concernés ses instructions pour que des arrangements soient pris afin de relever le niveau des échanges commerciaux. C’est que le chef du gouvernement russe a annoncé après son entretien d’une heure et demie avec M. Hariri. Parmi les projets envisagés, le développement des deux raffineries de pétrole et l’installation d’oléoducs, de gazoducs et de lignes de transport de courant électrique. MM. Poutine et Kassianov ont tous deux assuré, dans des déclarations respectives à la presse, que la visite de M. Hariri à Moscou donnera une impulsion nouvelle aux relations entre les deux pays et encouragera les hommes d’affaires russes à investir au Liban. «Depuis votre dernière visite à Moscou, plusieurs projets que nous avions planifiés ont été réalisés et des accords bilatéraux ont été conclus», a déclaré le président Poutine à l’adresse de M. Hariri. «Les perspectives de coopération avec la Russie sont énormes et ouvertes», a affirmé à son tour M. Hariri. «Il ne fait pas de doute que les relations économiques entre Beyrouth et Moscou ne sont pas du même niveau que les rapports politiques, mais elles ont commencé à se développer depuis quelques années et nous constatons aujourd’hui un accroissement des exportations russes vers le Liban. Les importations russes du Liban sont pratiquement inexistantes et c’est ce que nous souhaitons développer», a-t-il ajouté. Sur le plan politique, les entretiens du chef du gouvernement à Moscou étaient principalement axés sur la recrudescence de la violence dans les territoires autonomes et sur «le rôle fondamental que la Russie (coparrain du processus de paix avec les États-Unis) est capable de jouer, avec l’Europe, pour débloquer les négociations de paix, surtout qu’il y a pratiquement une unanimité autour de la nécessité de résoudre, le plus tôt possible, la crise au Moyen-Orient», selon les explications de M. Hariri à la presse. Il a estimé que la position russe et celle du monde arabe sur un règlement régional concordaient entièrement et que les pays arabes devraient insister pour que Moscou «renforce» son rôle de coparrain du processus de paix. «La Russie, a-t-il dit, souhaite jouer un rôle plus actif, si les parties concernées, et notamment les pays arabes, le lui demandent». «Comme nous, Moscou croit qu’il ne pourrait y avoir de règlement à la crise du Moyen-Orient, en dehors de l’application des résolutions du Conseil de sécurité. Il pense aussi, comme nous, que le succès de la campagne internationale antiterroriste est tributaire du règlement de la crise au Moyen-Orient», a-t-il renchéri. «Je ne pense pas, a-t-il encore dit, qu’il est possible de gagner la guerre menée contre le terrorisme sans l’appui total du monde arabe». Puis, en réponse à une question, M. Hariri a indiqué que la Russie refuse que l’opération américaine contre Kaboul s’étende à d’autres pays : «M. Poutine a été très clair là-dessus. La Russie n’acceptera pas que la zone de confrontation soit élargie au-delà de l’Afghanistan».
Tel un leitmotiv, le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a répété devant ses interlocuteurs russes que le succès de la campagne internationale antiterroriste commande le règlement de la crise au Moyen-Orient. Un point de vue partagé par les dirigeants de Moscou et principalement par le président russe, Vladimir Poutine, qui, cité par M. Hariri, a en outre affirmé que la Russie...