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Actualités - REPORTAGES

DÉVELOPPEMENT - Délégation de Zghorta-Ehden à Gembloux (province de Namur) - Des Libanais s’initient en Belgique aux méthodes modernes de gestion municipale

Six Libanais délégués par la municipalité de Zghorta-Ehden ont suivi un stage de formation à la commune de Gembloux, dans la province de Namur, en Belgique sur les méthodes de développement durable de toute une région. Venant de quatre domaines, les stagiaires ont été sélectionnés pour répondre aux différents aspects de la vie quotidienne. Un responsable de la collecte des impôts, une assistante sociale, deux membres de l’ONG s’occupant de la réserve de Horch Ehden, un membre du conseil municipal et une archéologue ont profité de l’expérience belge pour apporter des changements positifs dans leur ville natale. Subventionné par le secrétaire d’État à la Coopération belge au développement et par la commune de Gembloux, le stage de formation s’est déroulé pendant une semaine dans les locaux de cette dernière. La délégation de la ville de Zghorta-Ehden était donc polyvalente, et une formation différente avait été préparée pour chaque personne suivant sa spécialisation et son travail. La délégation a entamé son séjour par une rencontre avec les échevins et le bourgmestre de la commune de Gembloux qui ont présenté leurs villes et les méthodes de travail suivies. À ce titre, il est important de souligner que la Belgique jouit d’un système extrêmement efficace dans la décentralisation du pouvoir. La commune gère tous les aspects de sa vie quotidienne sans avoir à se référer continuellement à des ministères. Et pour que le travail s’effectue le plus vite possible, chaque échevin est chargé d’un ou plusieurs bureaux tels que l’environnement, les problèmes sociaux, l’aménagement du territoire, le développement économique, les relations extérieures. Les stagiaires ont visité les bureaux correspondant à la nature de leurs activités au Liban et se sont entretenus longuement avec les responsables pour comprendre le fonctionnement administratif belge et la relation entre la commune et les ONG afin de trouver un moyen d’adapter au Liban les aspects les plus efficaces de ce système. Ainsi, M. Sayde Makary, responsable de la collecte des impôts à Zghorta-Ehden, a passé trois jours dans les bureaux des comptables de la commune pour comprendre la fiscalité, les finances et les recettes. Alors que l’assistante sociale Dina Merheb a parcouru tous les bureaux d’aide à la jeunesse et aux personnes de troisième âge, et a discuté avec les assistantes travaillant sur l’intégration sociale des délinquants et chômeurs. Quant à M. Ghassan Tayoun, membre du conseil municipal de la ville de Zghorta-Ehden et responsable du programme d’échange avec Gembloux, il a examiné pendant des heures avec les responsables les lois relatives à la commune, à la constitution du Collège électoral et à la décentralisation du pouvoir. Et il a effectué par la suite des tournées dans les centres de collecte et de traitement des déchets ménagers. Afin de créer un échange d’expériences entre Gembloux et Zghorta-Ehden, les responsables belges de la gestion des eaux usées ont réfléchi avec M. Tayoun à ce problème dans le cadre de la ville d’Ehden. D’ailleurs, cette question a été soulevée dans les mémoires des étudiants de la faculté des sciences agronomiques de Gembloux qui ont travaillé sur Ehden et ouvert les portes de cette collaboration. Par ailleurs, les deux personnes s’occupant de la réserve de Horch Ehden ont étudié l’organisation de trois des réserves naturelles de la Belgique et analysé avec leurs directeurs les différents systèmes de gestion et de financement. Et par la suite, ils ont rencontré des responsables d’ONG pour s’initier aux multiples techniques de l’éducation à l’environnement et de l’exploitation pédagogique des randonnées pédestres. Des visites de sites archéologiques et des réunions avec des archéologues responsables de l’aménagement et de la valorisation de réserves ont également été organisées. L’apport de l’expérience belge «Certaines idées et méthodes de travail appliquées dans les communes de Belgique sont tout à fait réalisables au Liban», ont affirmé les six stagiaires à l’issue de leur formation à Gembloux. Chacun d’eux cherche maintenant la manière adéquate d’adapter ce système de développement à l’échelle de sa ville natale ou même du pays. Mme Merheb explique que «s’il est actuellement impossible de mettre au point tout un système d’aide sociale avec l’État, il est toutefois envisageable d’effectuer ce travail par le biais d’une ONG collaborant avec la municipalité». Pour la gestion des réserves naturelles, M. Sarkis Khawaja, directeur de l’ONG Friends of Horch Ehden, explique que, «certes, le concept de gestion des réserves est différent entre les deux pays, mais appliquer leur organisation administrative, très évoluée par rapport à la nôtre, au sein de notre ONG est certainement bénéfique». Le grand apport de l’expérience belge pour les réserves réside en fait dans l’éducation à l’environnement. Ayant des années d’expérience dans ce domaine, les spécialistes belges ont guidé ces Libanais qui débutent encore dans ce secteur. «Leur expérience nous facilite le travail, car si la démarche n’est pas la même pour les enfants des deux pays, l’objectif l’est», souligne M. Khawaja. Pour sa part, Carole Dahdah, membre de l’ONG de Horch Ehden, déclare : «Nous avons rapporté avec nous différentes formes de fiches techniques pour les exploitations pédagogiques des sorties et nous nous sommes mis en contact avec des responsables de ce secteur pour un échange ultérieur». Pour ce qui est des prérogatives des municipalités, M. Tayoun estime que «si on introduit au Liban le système belge du Collège électoral, (il s’agit d’un organe propre à la Belgique disposant de compétences plus larges que celles du conseil municipal et qu’il ne faut pas confondre avec l’assemblée des électeurs), un grand pas vers la décentralisation du pouvoir aurait été effectué. Ce collège aura la gestion de différents secteurs qui, pour l’instant, ne dépendent pas des services municipaux, tels que l’aménagement du territoire qui peut faire l’objet d’une collaboration entre le collège et la Direction générale de l’urbanisme. Il faut aussi instaurer un dialogue entre les élus et les citoyens pour un échange de leurs visions de l’avenir et modifier les projets en fonction de ce dialogue. En fait, concerner les gens par le développement de leur région, c’est garantir la durabilité de tout plan de travail à long terme et leur permettre de passer du stade de spectateur à celui d’acteur principal». Pour mettre en application quelques-unes des techniques de travail apprises à Gembloux, les membres de la délégation comptent fonder une ONG au Liban dont l’objectif principal sera le développement durable d’une localité donnée. Et pour que la collaboration entre les deux municipalités ne s’arrête pas à ce stade, un protocole de coopération pour l’année 2002-2003 a été signé par les deux parties, en espérant qu’il se transforme en jumelage dans l’avenir proche pour que l’échange soit plus fructueux.
Six Libanais délégués par la municipalité de Zghorta-Ehden ont suivi un stage de formation à la commune de Gembloux, dans la province de Namur, en Belgique sur les méthodes de développement durable de toute une région. Venant de quatre domaines, les stagiaires ont été sélectionnés pour répondre aux différents aspects de la vie quotidienne. Un responsable de la collecte...