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Actualités - CHRONOLOGIES

Grand Sérail - « Les Arabes sont les amis des États-Unis », déclare le Premier ministre à la CNN - Hariri : Rien ne peut justifier le massacre des chrétiens au Pakistan

Le Premier ministre Rafic Hariri a condamné hier le massacre de chrétiens commis dimanche dans une église au Pakistan. Recevant le nouveau nonce apostolique au Liban, Mgr Luigi Gatti, M. Hariri lui a demandé de transmettre au pape Jean-Paul II ses condoléances «pour les victimes des attentats contre certains chrétiens du Pakistan, ainsi que sa condamnation des massacres d’innocents pour la seule raison de leur appartenance religieuse». Des hommes armés ont tiré dimanche sur les fidèles rassemblés à l’intérieur de l’église Saint-Dominique de Bahawalpur (est du Pakistan), faisant au moins 17 morts et de nombreux blessés, selon la police pakistanaise. «Rien ne peut justifier ces actes criminels qui vont à l’encontre de toutes les croyances religieuses et valeurs humaines et qui n’ont aucun lien avec l’islam et les principes de coexistence», a ajouté le chef du gouvernement. Selon M. Hariri, «les responsables de ces actes criminels» veulent, comme ceux qui ont commis les attentats du 11 septembre, «entraîner le monde et ses communautés diverses dans un prétendu conflit de civilisations et de religions». Ce que «nous nous efforçons, au Liban en particulier, de prévenir et de contrecarrer», a affirmé le Premier ministre libanais, en appelant «le monde entier» au «dialogue» et à la «tolérance». Interview à la CNN Par ailleurs, le chef du gouvernement a mis en garde contre la persistance de la violence dans les territoires palestiniens «où des innocents tombent chaque jour sous les balles des soldats israéliens». «La politique suivie par Israël met en danger les intérêts des États-Unis et la cohésion de l’alliance internationale (contre le terrorisme) en embarrassant tous les gouvernements des pays islamiques et arabes», a affirmé M. Hariri dans une déclaration faite hier à la chaîne américaine de télévision CNN. «Le conflit arabo-israélien inquiète les Arabes qui savent qu’Israël écoute les États-Unis à cause de leur appui inconditionnel. Mais les Arabes constatent que le gouvernement Sharon a cessé d’écouter les États-Unis et embarrasse l’Administration américaine qui a actuellement besoin d’un appui unanime. Nous sommes convaincus que cette situation met en danger les intérêts nationaux des États-Unis», a-t-il ajouté. Pour M. Hariri, «les États-Unis ont besoin de plus qu’une simple alliance limitée dans le temps pour gagner la guerre contre le terrorisme. Ils ont besoin d’un partenariat auquel, Arabes et musulmans sont disposés à adhérer car ils sont, par nature, opposés au terrorisme». «Si nous voulons gagner cette guerre, qui est également la nôtre, nous qui sommes les amis des États-Unis et les ennemis du terrorisme, nous devons œuvrer de concert pour mettre un terme au conflit arabo-israélien afin de parvenir à l’éradication du terrorisme», a-t-il poursuivi. M. Hariri a réitéré sa mise en garde, affirmant que «les gouvernements et l’opinion publique arabes seront incapables de poursuivre leur appui aux États-Unis si Israël persiste à tuer les Palestiniens». «Nous voulons que les Américains comprennent que nous sommes leurs amis, que nous nous tenons effectivement à leurs côtés, que nous sommes contre le terrorisme et que nous considérons que le coup porté à New York et Washington comme un coup porté à n’importe quel pays arabe ou musulman. Néanmoins, si nous voulons gagner cette guerre avec les Américains, les Anglais et le reste du monde, nous devons commencer par nous entendre sur les moyens susceptibles d’assurer notre victoire. Pour nous, le meilleur moyen consiste à résoudre le conflit arabo-israélien. Personne ne doit demeurer désespéré dans cette partie du monde, car le désespoir peut mener à des extrémités dont nul ne peut prévoir les conséquences», a affirmé le chef du gouvernement. Selon M. Hariri, «la guerre américaine contre le terrorisme est justifiée par la loi, la légitimité et la justice qui sont autant de principes indivisibles. Il existe d’autres résolutions datant de plusieurs années déjà et qui demeurent inappliquées. Il est nécessaire que les résolutions 242, 338 et 425 soient appliquées pour convaincre les gens que personne n’est au-dessus des lois. Il n’est pas permis de laisser Israël de côté et de prétendre qu’il ne faut pas parler du conflit arabo-israélien sous prétexte que le contexte est différent. La loi doit être appliquée à tous : aux Israéliens comme aux Arabes. C’est seulement alors que la justice pourra suivre son cours». M. Hariri a conclu que «personne ne peut appuyer le régime des taliban», assurant que le Liban ne l’a jamais fait et que les attentats terroristes du 11 septembre sont «totalement inacceptables». Il a également insisté sur la coopération totale du Liban dans les domaines de l’échange de renseignements et du gel des avoirs des personnes soupçonnées de terrorisme, relevant que le Liban n’est parvenu à retrouver sur son territoire aucune des personnes dont le nom figure sur la liste fournie par les États-Unis. Les audiences Sur un autre plan, le chef du gouvernement a reçu une délégation du nouveau conseil supérieur des anciens de l’Université américaine de Beyrouth (AUB), sous la conduite de son président, M. Mohammed Machnouk. Après un bref hommage aux réalisations de M. Hariri à la tête du gouvernement, M. Machnouk a déclaré, à sa sortie du Grand Sérail, avoir exprimé à M. Hariri l’«appui total des 37 mille anciens de l’AUB à la politique du gouvernement». «M. Hariri nous a informés que le redressement économique requiert trois facteurs essentiels : la réduction des dépenses, l’accroissement des recettes et la privatisation en vue de réduire la dette publique. Nous avons également soulevé la question des nominations administratives et M. Hariri nous a assurés qu’il est hors de question de changer la répartition confessionnelle de certains postes, comme celui de commandant en chef de l’armée». Au niveau des répercussions des attentats terroristes du 11 septembre, a poursuivi M. Machnouk, «les restrictions imposées aux États-Unis aux transferts de fonds et à certaines activités privées pourraient constituer une chance inespérée d’attirer au Liban les capitaux et les investissements arabes et musulmans». Parmi les visiteurs du Grand Sérail, figuraient également les ministres de l’Intérieur Élias Murr et de l’Information Ghazi Aridi, ainsi qu’une délégation du Front libanais conduite par M. Ernest Karam.
Le Premier ministre Rafic Hariri a condamné hier le massacre de chrétiens commis dimanche dans une église au Pakistan. Recevant le nouveau nonce apostolique au Liban, Mgr Luigi Gatti, M. Hariri lui a demandé de transmettre au pape Jean-Paul II ses condoléances «pour les victimes des attentats contre certains chrétiens du Pakistan, ainsi que sa condamnation des massacres...