Rod Stewart, « Human »

Rod Stewart, né à Londres en 1945, aurait pu devenir un joueur de football talentueux. Mais c’était sans compter avec la musique. Entre le Jeff Beck Group, les Small Faces et la sortie de son premier album solo en 1969, Rod Stewart a définitivement choisi son camp. On n’est pas prêt d’oublier le Rod Stewart en pantalon de cuir noir, à la coupe de cheveux légendaire, hurlant au micro Do Ya Think I’m Sexy. Tonight’s The Night ou encore Babe Jane. Trois décennies de succès pour ce touche-à-tout de génie. En 2001, il revient avec un nouvel album : Human. Rod Stewart semble avoir trouvé la formule magique pour arrêter le temps. Sur la pochette de son nouvel album, il a toujours ce regard un tantinet moqueur et son look d’éternel adolescent, tel un dandy intemporel. Il se la joue quinquagénaire séducteur. Sa voix non plus n’a pas changé ( à noter qu’il a été atteint d’un cancer à la gorge en 1999). Grave, éraillée, reconnaissable entre mille, elle évoque un passé glorieux et un futur prometteur. Car, sur ces onze titres 100 % inédits, il est difficile de ne pas être impressionné par la performance du chanteur bientôt sexagénaire. Rock, pop, blues, rhythm and blues, drôle, mélancolique, voire carrément nostalgique, ce Human enchaîne les titres à la manière d’un juke-box et dévoile un Rod Stewart solide mais capable à la fois d’autodérision et d’introspection. Et quand il chante en duo avec Helicopter Girl sur Don’t Come Around Here, les frissons ne sont pas loin pour cette perle pop improbable où les deux protagonistes rivalisent de sensualité et d’émotion. À chaque accord, Rod Steward nous rappelle à quel point la musique noire a compté dans son évolution, tout comme pour Clapton ou Springsteen.