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Actualités - CHRONOLOGIES

JUSTICE - La cour criminelle de Beyrouth a prononcé deux verdicts contre Esbet el-Ansar - Abou Mahjane condamné à vingt et dix ans de prison, - mais toujours introuvable

Déjà condamné trois fois à mort par contumace, Ahmed Abdel Karim Saadi, alias Abou Mahjane, vient d’écoper de deux nouvelles peines, respectivement de vingt et dix ans de prison, pour des crimes commis en 1994 et 1995. Décidément, la justice libanaise ne se lasse pas de creuser le passé de ce Palestinien de 38 ans, «émir» du groupe Esbet el-Ansar, qui figure sur la liste américaine des 27 organisations finançant le «terrorisme islamiste». En poursuivant sans relâche ce groupe et ses membres, le Liban espère-t-il gagner la bienveillance de Washington ? «Pure coïncidence», répond-on dans les milieux judiciaires. Les deux affaires ont été jugées grâce à l’arrestation d’un des membres du groupe, Ziad Amine Chéhabi, qui est le principal exécutant des deux crimes et d’un troisième aussi, dans lequel toutefois Abou Mahjane n’a rien à voir. Dans la première affaire, l’«émir» de Esbet el-Ansar s’est érigé en défenseur des bonnes mœurs et il a demandé à deux de ses hommes, en l’occurrence Ziad Chéhabi et Bilal Chreydi, de capturer une certaine Nisrine, Palestinienne d’Aïn el-Héloué, accusée par lui de s’adonner à la prostitution. Les deux jeunes gens se sont exécutés et ont conduit la femme au siège du groupe. Abou Mahjane l’a retenue prisonnière pendant trois jours avant de la livrer à la justice. Tentative d’assassinat Après avoir interrogé le prévenu, entendu les témoins et écouté les plaidoiries, la cour criminelle de Beyrouth, présidée par le magistrat Georges Ghantous et ayant pour assesseurs Zohrab Iwazian et Nahida Khaddaje, a condamné Ziad Chéhabi à trois ans de prison et son complice en fuite, Bilal Chreydi, à 7 ans, réservant la peine de dix ans à Abou Mahjane, pour son rôle dans l’enlèvement de la jeune femme. Dans la seconde affaire, Abou Mahjane aurait demandé en 1994 au même Ziad Chéhabi d’assassiner Amine Kayed, un responsable du Fateh à Aïn el-Héloué, coupable, selon lui, d’avoir assassiné en 1992 Hicham Chreydi. Ziad a d’abord placé une charge explosive sur le chemin qu’était censé emprunter Amine Kayed. Mais ce jour-là, celui-ci avait emprunté un autre itinéraire. Il avait ensuite lancé une bombe sur le domicile de son frère Jamal Kayed, sans faire de victimes, le domicile étant abandonné depuis 1992. L’avocat de Ziad Chéhabi a plaidé les circonstances atténuantes, précisant qu’il ne s’agissait pas d’une vraie tentative d’assassinat, mais de manœuvres d’intimidation, visant à empêcher le retour d’Amine Kayed au camp d’Aïn el-Héloué. La cour criminelle a finalement retenu les circonstances atténuantes, condamnant Ziad Chéhabi à 5 ans de prison et Abou Mahjane à la peine capitale commuée en vingt ans de prison. Étant en fuite, Abou Mahjane et Bilal Chreydi ont été déchus de leurs droits civiques, et leurs avoirs ont été placés sous l’administration du gouvernement libanais. Mais Abou Mahjane, qui fait déjà l’objet de trois condamnations à mort, demeure introuvable pour la justice libanaise.
Déjà condamné trois fois à mort par contumace, Ahmed Abdel Karim Saadi, alias Abou Mahjane, vient d’écoper de deux nouvelles peines, respectivement de vingt et dix ans de prison, pour des crimes commis en 1994 et 1995. Décidément, la justice libanaise ne se lasse pas de creuser le passé de ce Palestinien de 38 ans, «émir» du groupe Esbet el-Ansar, qui figure sur la liste...