SUD - Don de cinquante millions de dollars pour le déminage de l’ancienne zone occupée - Lancement de l’opération émirienne de solidarité avec le Liban

Au cours d’une conférence de presse tenue hier à la Maison des Nations unies, place Riad el-Solh, a été lancée l’opération de solidarité émirienne pour le déminage du Liban-Sud. Les Émirats arabes unis se sont engagés à octroyer au gouvernement libanais cinquante millions de dollars, qui seront versés au fur et à mesure, afin de couvrir le financement des opérations rendant la zone anciennement occupée un endroit sûr. L’accord a été signé par le ministre libanais de la Défense Khalil Hraoui, qui a rendu hommage aux efforts déployés par le président des Émirats arabes unis, cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyan, pour venir en aide au Liban. Il a également remercié les Nations unies et les pays donateurs qui parrainent le projet. Signalons que cet accord a été signé il y a quelques jours à Abou Dhabi par le ministre émirien de la Défense, le général cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyan. M. Hraoui, l’ambassadeur des Émirats arabes unis Mohammed Hamad Omrane, et le représentant personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Liban-Sud, Staffan de Mistura, ont pris la parole à la Maison des Nations unies, en présence de plusieurs responsables libanais et des délégués d’agences onusiennes et de pays donateurs impliqués dans des projets de développement au Liban-Sud, notamment le représentant permanent du Pnud, Yves de San, et le directeur du bureau national du déminage, le brigadier d’état-major Georges Sawaya. M. Hraoui a indiqué que «cet accord garantit la mise en application efficace de toutes les opérations de déminage au Liban-Sud». «Un centre de coordination à cet effet sera créé immédiatement à Tyr par le bureau national du déminage, en coopération avec les Émirats arabes unies, l’Onu et la Finul», a-t-il annoncé. Et de poursuivre qu’un «cabinet spécial regroupant tous les partenaires concernés sera également mis en place à Cana. L’armée libanaise poursuivra le déminage dans la zone méridionale du pays». Le ministre de la Défense a souligné que «dans les jours à venir, et en coopération avec les Nations unies, un groupe de soutien international verra le jour ; il sera formé de représentants d’agences internationales et de pays qui avaient formulé le souhait d’aider le Liban, en assurant des fonds et le savoir-faire nécessaire, lors de la conférence sur le déminage du Liban-Sud tenue à Beyrouth en mai dernier». « Des soldats silencieux » Le groupe en question se réunira au début de la semaine prochaine et œuvrera pour définir les sources de financement capables de renforcer les capacités de l’armée libanaise en matière de déminage, de collecter des données sur les terrains minés du Liban-Sud, de lancer des campagnes de sensibilisation dans les régions, et de venir en aide aux victimes des mines. Soulignant l’importance des relations entre le Liban et les Émirats arabes unies, M. Omran a, pour sa part, souhaité que «les habitants du Liban-Sud puissent profiter du projet, qui vise essentiellement à parachever la libération de la zone méridionale du pays». Et de poursuivre que, «pour que ce projet soit terminé dans un futur proche, il faudra compter sur la coopération de toutes les parties». Comparant les mines antipersonnel à «des soldats silencieux qui attendent sournoisement pour tuer des victimes innocentes», le représentant personnel de Kofi Annan pour le Liban-Sud a indiqué que «la véritable libération de la partie méridionale du pays passe par le déminage». Soulignant que «le problème des mines existe dans plusieurs zones en guerre», M. de Mistura a relevé en faisant allusion aux Émirats arabes unis, qu’il «est rare de trouver un seul pays capable d’octroyer un don aussi important susceptible de faire la différence». «Sans le don assuré par les Émirats, le déminage du Liban-Sud aurait pu durer des décennies. Grâce à l’apport de ce pays, l’opération prendra quelques années», a-t-il dit. Évoquant «le groupe de soutien international, qui comprendra plusieurs pays donateurs impliqués dans la reconstruction du Liban-Sud», il a souhaité que «ce même esprit de coopération, un esprit onusien, règne dans plusieurs autres pays». Répondant aux questions des journalistes, M. Hraoui a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël afin qu’il «livre les cartes relatives aux mines plantées au Liban-Sud». Selon lui, «l’absence de ces cartes prouve la volonté d’Israël de poursuivre son agression». Interrogé sur les menaces israéliennes à l’issue de la dernière opération du Hezbollah à Chebaa, le ministre de la Défense a indiqué «qu’Israël poursuit son agression de l’espace aérien, terrestre et maritime du Liban, qui a le droit de se défendre». «Israël n’attaque pas uniquement le territoire et les citoyens libanais mais aussi l’économie du pays, et cela se traduit par la présence massive des réfugiés palestiniens au Liban ; nous laissons l’État hébreu assumer la responsabilité de leur maintien sur notre territoire», a-t-il dit, en soulignant que «nous devons faire face à cette réalité en défendant nos droits, et pour cela, en utilisant tous les moyens à notre disposition».