Une bombe US a détruit un hôpital militaire à Herat, affirme l’Onu - Le Pentagone reconnaît deux nouvelles erreurs de ciblage

Une bombe américaine a manqué une cible militaire dimanche lors d’un bombardement sur Herat, dans l’ouest de l’Afghanistan, tombant dans un champ, près d’une «maison de retraite» adjacente, a indiqué hier un responsable du département de la Défense. «Dimanche, un chasseur F/A-18 a manqué sa cible désignée et a lâché par inadvertance une bombe de 500 kg dans un champ, près d’une maison de retraite, en dehors d’Herat», a déclaré le porte-parole du Pentagone, Victoria Clarke, lors d’une conférence de presse au Pentagone. Elle n’a pas précisé les éventuels dégâts occasionnés à cette «maison de retraite». La cible visée était un hangar militaire abritant des véhicules, à environ une centaine de mètres de la «maison de retraite», a indiqué Mme Clarke. «Bien qu’une enquête soit toujours en cours, les indications préliminaires montrent que le système de guidage de la bombe a mal fonctionné», a-t-elle ajouté. Par ailleurs, un chasseur F-14 a lâché par erreur samedi deux bombes de 250 kg sur une zone résidentielle, au nord-ouest de Kaboul, a précisé Mme Clarke. La cible visée consistait en des «véhicules militaires» situés à environ 800 m du point d’impact. Selon les taliban au pouvoir à Kaboul, plus de 100 personnes ont été tuées dans le bombardement d’un «hôpital» à Herat, dans un raid de nuit entre dimanche et lundi. Selon les Nations unies, le bâtiment détruit était un hôpital militaire, dans une enceinte de l’armée à la périphérie de la ville. «C’était un hôpital militaire, dans une enceinte militaire à la périphérie de la ville», a déclaré hier une porte-parole des Nations unies à Islamabad, Stéphanie Bunker, sans pouvoir dire si ce bombardement a fait des victimes. Depuis le début de la guerre le 7 octobre, les taliban ont affirmé que les bombardements ont fait un millier de victimes civiles, un bilan impossible à confirmer de sources indépendantes. Le Pentagone avait déjà reconnu deux erreurs de ciblage. La première concernait le 13 octobre le lâcher d’une bombe guidée sur des habitations de Kaboul (au moins 4 morts et huit blessés), visant à l’origine un hélicoptère sur l’aéroport de la capitale, et la deuxième la destruction, le 16 octobre, d’entrepôts du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), faisant un blessé. Hier, l’Onu a assuré que les bombardements américains touchaient des quartiers civils de Kaboul quand les taliban y envoient des troupes. «Les zones d’habitations et quelques villages autour de Kaboul sont devenus plus dangereux du fait de la présence de taliban dans ces secteurs», selon Stéphanie Bunker. Lundi, une autre erreur de tirs a été attribuée aux avions américains dans leurs bombardements sur la ligne de front séparant au nord de Kaboul les taliban de l’opposition armée afghane. Au moins deux bombes sont tombées près des postes de l’opposition, sans faire de victimes, et une a touché une zone sous contrôle taliban près de Qalai Nasru, à l’ouest de l’ancienne base aérienne de Bagram, à environ 45 kilomètres au nord de Kaboul, selon des témoins, des photographes de presse. Dans cette affaire, le Pentagone n’a pas reconnu de responsabilité, pas plus que dans plusieurs autres cas de tirs ratés, ayant fait des victimes civiles, selon les taliban. Selon ces derniers, des bombes ont à plusieurs reprises détruit des mosquées, faisant à chaque fois plusieurs morts et blessés. Un jour, après le début des raids, quatre employés d’une agence de déminage travaillant pour l’Onu en Afghanistan avaient été tués pendant des bombardements américains, selon les Nations unies. Un responsable anonyme du Pentagone avait évoqué alors la «possibilité d’un missile de croisière égaré» qui n’a jamais été confirmée depuis officiellement.