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Actualités - CHRONOLOGIES

COMMÉMORATION - Messe à la mémoire de Dany Chamoun et de sa famille - Dory Chamoun appelle les responsables à « ouvrir les yeux »

Le Parti national libéral (PNL) a fait célébrer hier une messe à l’église Saint-Maron à Gemmayzé, pour la onzième commémoration de l’assassinat en 1990 de son ancien président, Dany Chamoun, de sa femme Ingrid et de ses enfants Tarek et Julian. Dans son allocution, le président du PNL, Dory Chamoun, a établi un parallèle entre les attentats du 11 septembre dernier à New York et Washington et le massacre de la famille Chamoun à Baabda en octobre 1990, en qualifiant les deux actes de «terroristes». M. Chamoun a apostrophé les responsables libanais, les appelant enfin à «ouvrir les yeux» concernant l’état de la situation dans laquelle se trouve le peuple libanais et à se fier à d’autres échos que ceux, «caricaturaux», que rapportent leur «bande d’arrivistes, de profiteurs et de laudateurs». Critiquant le pouvoir et la présence syrienne au Liban, il s’est demandé si «le fait, pour une minorité (politique), de se barricader derrière ses soldats ou ceux des autres et de dominer une majorité qui aspire à la souveraineté, à la liberté, à la justice et à la démocratie n’est pas du terrorisme». Représentant le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, l’ancien archevêque de Beyrouth, Khalil Abinader a célébré l’office en présence notamment de son successeur de Beyrouth Boulos Matar. Dans l’assistance, outre M. Dory Chamoun et sa famille, le secrétaire général du PNL Élias Bou Assi et les responsables du parti ainsi que l’ancien président de la République Amine Gemayel, les députés Antoine Ghanem, Georges Dib Nehmé et Mansour el-Bone, Mme Solange Béchir Gemayel, le Amid du Bloc national (BN) Carlos Eddé, le président de la Ligue maronite Harès Chéhab, plusieurs des personnalités du groupe de Kornet Chehwane – parmi lesquelles MM. Samir Abdel Malak et Chakib Cortbawi (BN), Michel René Mouawad, Eddie Abillamaa et Farid Habib (Forces libanaises) et M. Gebran Tuéni. Étaient également présents : le président de l’opposition Kataëb Élie Karamé, M. Massoud Achkar, le secrétaire général du parti Kataëb Rachad Salamé, le bâtonnier de l’Ordre des avocats Michel Lyan et d’anciens ministres et députés. Dans son homélie, Mgr Abinader a rendu hommage à «Dany Chamoun, martyr sur la croix de la nation», à sa famille et à l’ancien président de la République Camille Chamoun. «Nous entendons la voix de Dany affirmer : nous poursuivrons le chemin, avec Jésus-Christ. Faisons-le avec témérité et n’avilissons pas la gloire du Liban en fuyant le chemin de croix (…) du Liban», a-t-il indiqué. Appel au dialogue Dans la cour de l’église, à l’issue de la messe, le président du PNL Dory Chamoun, accompagné du secrétaire général Élias Bou Assi, s’est adressé à l’assistance, la remerciant pour sa participation à la commémoration. «Julian, Tarek, Ingrid, Dany, nous commémorons chaque année, avec grande peine, le crime affreux qui a été commis au nom d’une politique ou d’une cause justifiant le recours au meurtre et au terrorisme pour atteindre ses buts», a-t-il dit. «Les attentats terroristes à New York et Washington sont venus mettre en exergue la brutalité du destin qui fut le vôtre et celui de tous les innocents qui sont tombés depuis 1975, victimes de politiques et d’ambitions au sein desquelles aucun Libanais n’avait un intérêt quelconque. Nous n’oublions pas non plus les Libanais qui sont devenus réfugiés dans leur pays (…)», a-t-il affirmé. «Cependant, vos malheurs et les souffrances infinies du Liban n’ont pas ému la communauté internationale, particulièrement les États influents, qui se sont contentés d’adopter des positions timides pour préserver leurs intérêts. Les consciences ne se sont réveillées qu’après les événements tragiques du 11 septembre qui ont frappé la superpuissance en plein cœur. On a dit alors que le monde était entré dans une nouvelle ère, où il n’y a pas de place pour le terrorisme quels que soient ses aspects, et pas d’indulgence avec les pays qui le soutiennent et l’abritent», a poursuivi M. Chamoun. «Mais est-ce suffisant ?», s’est-il interrogé. «Qu’en est-il des causes pour lesquelles la maladie s’est répandue ? Le terrorisme existe parce qu’il y a des terroristes, individus, groupes ou États. Les justifications sont nombreuses, mais le point commun entre tous les terroristes, c’est l’abysse qui les sépare de Dieu et de ses enseignements. (…) Y a-t-il, sur cette terre éphémère, une cause qui mérite que l’on sacrifie pour elle des âmes innocentes ? (…)» a-t-il demandé. «Qu’est-ce que le terrorisme ? Ne vise-t-il que les fils des grandes puissances exclusivement ?», a-t-il poursuivi ironiquement. «Si les grands responsables, États ou individus, avaient toujours respecté les principes qu’ils prônent sans cesse, nous n’en serions pas arrivés là. S’ils s’étaient acquittés de leur devoir d’éradication de tout terrorisme aux quatre coins du monde, nous ne serions pas dans cette situation. Le terrorisme est un quelles que soient ses motivations ou la nationalité de ses victimes. Au Liban, nous avons pleuré nos victimes pendant des années, sous les yeux désintéressés des sociétés et des États, trop occupés à faire des affaires politiques et commerciales (…). S’ils nous avaient accordé tant soit peu d’attention en pensant qu’un jour ils seraient touchés par le même virus, ils auraient immédiatement éradiqué le mal et auraient épargné au monde entier les malheurs qu’il est en train de vivre», a estimé M. Chamoun. «Le terrorisme est-il uniquement meurtre et destruction, ou bien un ensemble de crimes contre l’homme ? N’est-ce pas du terrorisme que d’empêcher les peuples d’élire ceux qui les représentent réellement, de leur défendre de manifester et de s’exprimer librement, d’interférer au niveau de la justice, de la corrompre et de falsifier les lois ? Et surtout, est-il permis qu’un pays protège des États et des régimes qui pratiquent toute sorte de terrorisme, tant sur ses sujets que sur ceux des pays voisins ?», a-t-il souligné. Au plan local, il a estimé que les autorités «font de la lutte contre le terrorisme un prétexte pour éviter d’assumer leurs responsabilités envers le peuple». «Ils prennent vraiment les Libanais pour des idiots, en continuant à formuler des promesses d’espoir» après le 11 septembre. Si seulement ils étaient réalistes». «Messieurs les responsables, dévoilez-nous les raisons de votre optimisme : qu’est-ce qui peut attirer les gens au Liban ? Existe-t-il une justice indépendante et équitable, une Administration, une sécurité quelconque au Sud ? Où est le Parlement et qu’en est-il de sa représentativité ? Et le gouvernement, quand tous les jours les ministres se plaignent de son inefficacité ? Qu’en est-il de la sincérité du pouvoir et de la confiance du peuple en lui ? Où sont la liberté, la souveraineté et l’indépendance ?», s’est-il exclamé. Il a enfin lancé un appel au dialogue à l’adresse des autorités «pour sortir le Liban du tunnel», de sorte qu’il puisse «faire face aux circonstances internationales».
Le Parti national libéral (PNL) a fait célébrer hier une messe à l’église Saint-Maron à Gemmayzé, pour la onzième commémoration de l’assassinat en 1990 de son ancien président, Dany Chamoun, de sa femme Ingrid et de ses enfants Tarek et Julian. Dans son allocution, le président du PNL, Dory Chamoun, a établi un parallèle entre les attentats du 11 septembre dernier à...