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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Hoss : « Hariri est moins nocif au sein qu’en dehors du pouvoir »

Ancien chef de gouvernement et principal détracteur de son successeur Rafic Hariri, M. Sélim Hoss a tenu hier une conférence de presse pour dresser le bilan des activités et des réalisations de l’équipe actuelle du pouvoir. Un bilan résolument négatif au cours duquel M. Hoss a vivement critiqué le Premier ministre, lui reprochant, entre autres, de ne pas avoir respecté le texte de la déclaration ministérielle. «Le gouvernement est en place depuis déjà un an. Qu’est-ce qu’il a pu réaliser au cours de cette période ? Force est de constater que l’équipe ministérielle n’a pas pu démarrer». Le ton est ainsi donné. M. Hoss s’en prend au président du Conseil «dont l’hégémonie sur de nombreux médias a assuré au gouvernement une couverture médiatique et politique». Il indique que certains médias ont «gonflé les éléments négatifs de l’action gouvernementale, camouflé son côté négatif et trouvé des excuses à ses faux pas», qui, selon lui, sont nombreux. M. Hoss accuse le gouvernement d’avoir contribué par les mesures qu’il a prises, notamment le relèvement du prix de l’essence et le train de taxes prévu dans le projet de budget 2002, à exacerber la crise socio-économique, en accablant la population de nouvelles charges fiscales. «De temps à autre, le cabinet nous avance des chiffres qu’il appelle “indicateurs” et par lesquels il essaie de persuader la population que la situation s’est améliorée», ajoute-t-il. Selon M. Hoss, «le vrai indicateur de l’aggravation de la crise socio-économique est l’exacerbation du chômage et du mouvement d’émigration». L’ancien chef de gouvernement a, en outre, fait remarquer que la décision de la Banque du Liban de demander aux banques de placer dans ses caisses une partie de leurs devises étrangères «limitera davantage la capacité des établissements bancaires à accorder des prêts au secteur privé et à stimuler l’activité économique». Le montant de la dette publique Après avoir ironisé sur l’incapacité de l’équipe Hariri à résoudre les problèmes des coupures d’électricité, M. Hoss a souligné que le gouvernement s’est aussi montré incapable de trouver une solution à l’accroissement de la dette publique et du déficit budgétaire. Il s’est longuement étendu sur ce point, en indiquant que l’État n’arrive pas à écouler les bons du Trésor en livres libanaises qu’il émet et que son portefeuille sur ce plan se chiffre à près de 5 000 milliards de livres. Quant au déficit budgétaire, «le gouvernement n’aurait pas pu le réduire sans le nouveau train de taxes et d’impôts prévu dans le budget de l’année prochaine, contrairement à l’engagement que l’équipe actuelle avait pris dans sa déclaration ministérielle». M. Hoss note aussi que les sommes dues par l’État aux municipalités, à la CNSS et à l’EDL ne figurent pas dans le projet de budget 2002. Selon ses explications, la dette publique «va s’élever l’an prochain à près de 4 000 milliards de livres au moins et elle représentera à la fin de 2002 plus de 180 % du PIB». M. Hoss reproche vivement au gouvernement de n’avoir pas établi un programme d’action étalé sur plusieurs années pour assainir les finances de l’État et opérer un redressement économique. «Je ne réclame pas un changement de gouvernement. Non pas que je me réjouis de la détérioration économique, sociale et politique dans le pays, mais parce que je trouve que le président Hariri est moins nocif au sein du pouvoir qu’en dehors du pouvoir, en raison de ses moyens financiers et médiatiques et de son comportement marqué par la soif du pouvoir», déclare-t-il, avant de critiquer avec la même violence «le phénomène de la suprématie de l’argent politique qu’il a créée et qui était corruptrice au Liban».
Ancien chef de gouvernement et principal détracteur de son successeur Rafic Hariri, M. Sélim Hoss a tenu hier une conférence de presse pour dresser le bilan des activités et des réalisations de l’équipe actuelle du pouvoir. Un bilan résolument négatif au cours duquel M. Hoss a vivement critiqué le Premier ministre, lui reprochant, entre autres, de ne pas avoir respecté le...