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Actualités - CHRONOLOGIES

ORDRE DES PHARMACIENS - Sondage peu encourageant sur la francophonie - La récré est terminée, il faut se mettre au travail...

La récré est terminée. Telle est en deux mots la conclusion peu encourageante que le Dr Hala Sacre tire d’un sondage effectué auprès des pharmaciens libanais sur leur conception de la francophonie. Le pays du Cèdre, apparemment dernier bastion de la francophonie dans la région, serait en danger.Marwan Hamadé, ministre des Déplacés et ancien ministre de la Santé pendant de longues années, lui rend hommage : «Le travail que le directeur du Centre d’information sur le médicament à l’Ordre des pharmaciens a effectué est un travail de pionnier. Par ce travail, elle a devancé celui des agences de coopération francophones». Inspirée par les bandes dessinées d’Astérix et d’Obélix et sur fond de musique du film de Jean-Louis Trintignant Un homme et une femme, le Dr Sacre a levé le voile sur les résultats du sondage lors d’une présentation sur le système Power Point Windows devant un auditoire d’intellectuels réunis à l’occasion de la Journée internationale des Ordres des pharmaciens francophones qui a eu lieu dimanche dernier à Beyrouth. «Elle a quand même fait la présentation sur Windows», devait s’exclamer M. Hamadé pour souligner, non sans amertume, que le français recule face aux avancées de l’anglais dans le domaine des technologies. «Ce sondage ne semble pas encourageant... ou... si vous voulez cela devrait être une matière à réflexion. La récréation (si vous trouvez qu’elle existe) devrait finir, et les cours, le sérieux devrait reprendre, et vite...», a commenté le Dr Leila Khoury, une des fondatrices de la Conférence internationale des Ordres des pharmaciens francophones, créée en 1994, et ancien président de l’Ordre des pharmaciens du Liban. Premier arrêt sur image : le Dr Sacre montre le Liban à la loupe et commente : «Nous sommes en 2001 après Jésus-Christ. Tout le Moyen-Orient est envahi par le système anglo-saxon». Deuxième arrêt sur image : un cœur remplace le Liban sur une carte de la région du Moyen-Orient. Commentaire : «Tout ? Non ! Un pays peuplé d’irréductibles Libanais résiste encore et toujours à l’envahisseur ! Son cœur bat pour... la France !». Troisième arrêt sur image : un cœur, le Liban explose. Commentaire «Pour combien de temps encore ?». Le sondage a été effectué sur un échantillon de 202 pharmaciens membres de l’Ordre et des étudiants en pharmacie des différentes facultés existantes dans le pays. L’échantillon a été choisi au hasard. 28 % pour les universités francophones À la question de savoir quel système d’enseignement choisiriez-vous, le problème financier n’entrant pas en ligne de compte, les pharmaciens interrogés se sont prononcés à 71 % pour la formation scolaire francophone alors que seulement 28 % d’entre eux ont choisi le système français pour la formation universitaire. Concernant les handicaps de la francophonie, les réponses ont été par ordre croissant : le manque d’agressivité face à la concurrence, ce qui conduit à une évolution lente ; le manque de moyens et la mauvaise gérance des biens de la francophonie ; les francophones sont renfermés sur eux-mêmes (ils se marginalisent) ; l’invasion par le système anglo-saxon. À cette même question, d’autres réponses, on ne peut plus dérangeantes, ont été données. À titre d’exemple : langue de salon sans plus, système d’enseignement très théorique ; publications chères et ouvrages non traduits ; manque de solidarité et manque de persévérance (Le Minitel aïeul de l’Internet est uniquement utilisé en France). «Une société mixte établie au Liban “Sodetel” propose les services du Minitel à des tarifs prohibitifs», a souligné le Dr Sacre. Que vous a apporté la francophonie ? Les réponses par ordre décroissant de fréquence ont été comme suit : culture ; éducation et langue ; ouverture sur le monde francophone ; mode de vie ; identité ; façon de penser, humanisme et enfin liens sociaux et professionnels. La francophonie est une langue, les pharmaciens interrogés se sont prononcés à 90 % pour cette thèse alors que seulement 42 % y voient un avenir. Elle est un savoir-vivre pour 76 % d’entre eux ; un art culinaire pour 46 % ; une mode vestimentaire pour 43 %, une littérature pour 91 % et un enseignement pour 86 %. La francophonie représente les droits de l’homme pour une majorité écrasante de pharmaciens, soit 80 % (selon le sondage) ; la liberté pour 71 % et la démocratie pour 69 %. Est-ce que la francophonie est un système économique, 71 % ont répondu que tel est le cas dans le domaine des télécommunications ; 51 % dans celui de l’agriculture ; 45 % dans la haute technologie ; 43 % pour l’industrie automobile et respectivement 27 % et 24 % pour l’aéronautique et l’aérospatiale. Pour la recherche scientifique, 81 % ont donné des réponses positives pour l’industrie pharmaceutique contre 10 % de non et 9 % de sans réponses. 77 % ont dit oui pour la biologie contre 9 % de non et 14 % de sans réponses. La francophonie représente-t-elle des méthodes pédagogiques ? Pour 79 % des pharmaciens interrogés, elle est synonyme dans ce cas d’établissements scolaires, pour 82 % d’établissements universitaires et pour 73 % de formation postuniversitaire. Est-ce la santé ? 74 % y voient la santé publique et l’épidémiologie et 75 % la politique de santé. Toutefois, les francophones pourraient se réjouir du fait que pour une majorité absolue, soit 89 % des pharmaciens interrogés, la francophonie ouvre une porte au dialogue des cultures contre 8 % de réponses négatives et 3 % de pharmaciens qui ont dit non sans toutefois justifier leur réponse. À la question de savoir quels sont les projets qui renforceraient la francophonie au Liban, 32 % se sont prononcés en faveur du CCF et de l’Aupelf, 27 % pour les bourses scolaires, 16 % pour des séjours linguistiques en France ; 22 % pour la création de comités francophones ; 2 % autres alternatives et 1 % sans réponses. Quant aux propositions au niveau des médias, les pharmaciens interrogés ont évoqué la possibilité de financement d’une chaîne de télévision francophone, l’organisation de compétitions universelles (dissertations, dictées, jeux...) ; la réalisation de programmes télévisés intéressant les différents pays francophones. Au niveau de la politique extérieure, les pharmaciens ont proposé de soutenir les pays francophones à tous les niveaux, de défendre leur cause, de faciliter l’obtention de visas et les voyages vers les pays francophones. Dans le domaine de l’éducation, ils ont proposé l’amélioration du système de l’enseignement, un meilleur suivi des étudiants (bourses scolaires, universitaires, bourses de recherche, orientation...) ; Centres culturels français et Aupelf plus actifs auprès des universités et des établissements scolaires francophones ; la fondation de CCF et de bibliothèques régionaux ; la publication à prix abordables ; l’organisation de séjours linguistiques ; la fondation de comités de francophonie auprès des établissements scolaires des institutions francophones. «Pour nous francophones, la récréation est terminée. Il est temps de se mettre au travail si nous voulons préserver la francophonie», souligne le Dr Hala Sacre qui conclut sur une note d’espoir en donnant rendez-vous aux francophones pour une nouvelle évaluation plus positive à l’avenir.
La récré est terminée. Telle est en deux mots la conclusion peu encourageante que le Dr Hala Sacre tire d’un sondage effectué auprès des pharmaciens libanais sur leur conception de la francophonie. Le pays du Cèdre, apparemment dernier bastion de la francophonie dans la région, serait en danger.Marwan Hamadé, ministre des Déplacés et ancien ministre de la Santé pendant de...