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Actualités - CHRONOLOGIES

Le souvenir des pères Cherfane et Abi Khalil

L’Ordre antonin maronite a organisé samedi une messe en souvenir des pères Albert Cherfane et Sleimane Abi Khalil, disparus le 14 octobre 1990, alors qu’ils se trouvaient au couvent St-Jean à Beit-Méry, et dont le sort demeure toujours inconnu. Selon certaines associations de défense des droits de l’homme citant des témoins oculaires, les deux pères antonins pourraient ne pas avoir été tués et se trouver au nombre des Libanais encore détenus en Syrie. L’office a été célébré par le père supérieur de l’Ordre, l’abbé Semaan Atallah, au couvent St-Antoine à Baabda, en présence de plusieurs présidents de municipalité, des familles des deux disparus et de plusieurs personnalités religieuses. Dans son homélie, l’abbé Atallah a appelé l’État à «faire prévaloir le droit et la justice et à être présent auprès des citoyens et du peuple libanais». «Nous sommes venus montrer que nous refusons la politique de l’occultation et de l’élimination. Nous condamnons la politique du piétinement des dignités, de prise en otage des libertés et de violation des droits de l’homme. (…) Au nom de nos frères disparus dans le cadre de la répression, nous sommes venus pour annoncer la poursuite de la résistance par les moyens civilisés, non par la violence et le terrorisme, mais par la violence de l’amour, par le respect de la culture du droit. Seul le droit peut libérer», a-t-il affirmé. Père Atallah a par ailleurs demandé à l’État et aux autorités de «respecter le droit de l’autre à vivre dans la liberté et la dignité, de faire la lumière sur la disparition des pères Cherfane et Abi Khalil et de leurs compagnons, de livrer leurs corps» au cas où ils auraient été liquidés ou «de leur faire un procès public au cas où ils seraient encore en prison». «Nous traitons avec des gouvernements et des instances officielles qui prétendent croire au droit et qui prônent la justice, à qui nous demandons de faire prévaloir le droit. Sinon, qu’ils nous permettent de leur dire que ce n’est pas de cette manière que l’on respecte la justice et la dignité des gens», a-t-il indiqué. «Nous nous sommes égosillés à réclamer la vérité sur l’affaire des deux pères Cherfane et Abi Khalil, disparus à Deir el-Qalaa il y a onze ans», a-t-il souligné. «Nos appels ont été entendus par certains zélés bien placés, lesquels nous ont promis de faire la lumière sur l’affaire des deux pères, mais ils ont disparu et les promesses sont restées, tels des produits de consommation que l’on ressort en certaines occasions», a poursuivi l’abbé Atallah. «Nous avons consulté les hautes sphères du pouvoir, et les responsables nous ont promis de former une commission spéciale au sein de laquelle, ni nous ni les associations de défense des droits de l’homme n’avions de place. Nous nous sommes résignés au fait accompli, et nous nous sommes rendus à leur convocation et quelle a été notre surprise lorsque nous avons constaté que les membres de la commission n’étaient pas venus, ne jugeant pas leur présence nécessaire. Peut-être est-ce parce qu’ils ont pensé que cette commission connaîtrait le même sort que toutes les autres», a-t-il poursuivi. L’abbé Atallah a enfin fait le serment qu’il «réclamera toujours le respect des droits de l’homme, qu’il se solidarisera avec tous les opprimés, ceux dont les droits sont violés à tous les niveaux (…)».
L’Ordre antonin maronite a organisé samedi une messe en souvenir des pères Albert Cherfane et Sleimane Abi Khalil, disparus le 14 octobre 1990, alors qu’ils se trouvaient au couvent St-Jean à Beit-Méry, et dont le sort demeure toujours inconnu. Selon certaines associations de défense des droits de l’homme citant des témoins oculaires, les deux pères antonins pourraient ne...