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Actualités - CHRONOLOGIES

Opposition - Messe en mémoire des victimes du 13 octobre 1990 - Le CPL appelle à la non-violence - « pour faire face au terrorisme »

Le Courant patriotique libre (CPL-aouniste) a organisé samedi une messe en mémoire des soldats de l’armée sous le commandement de l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, des civils et des deux pères antonins tombés les 13 et 14 octobre 1990 lors de l’offensive syrienne visant à déloger le général Aoun du palais de Baabda. La cérémonie s’est déroulée en l’église Notre-Dame à Sin el-Fil, en présence du coordinateur du CPL, le général Nadim Lteif, du président du bureau politique Youssef Saadallah Khoury, de plusieurs des membres de l’assemblée générale du Courant, parmi lesquels MM. Hikmat Dib et Georges Haddad, du secrétaire général du Parti national libéral (PNL), Élias Bou Assi, du député Kataëb Antoine Ghanem, du responsable estudiantin de la «base Kataëb», Samy Amine Gemayel, des représentants du Bureau central de coordination nationale (BCCN), Nagib Zouein et Obad Zouein, du président de la municipalité de Sin el-Fil, Sami Chaoul, et des représentants de plusieurs associations de défense des droits de l’homme, notamment MM. Ghazi Aad et Fadel Tayyar de Solide (Soutien aux Libanais détenus et exilés). L’office a été célébré par le père Georges Chehwane, devant une assistance formée des familles des victimes tombées le 13 octobre 1990, des familles des Libanais détenus en Syrie et de militants du CPL, venus en très grand nombre. Plusieurs d’entre eux ont été obligés de rester dans la cour de l’église, celle-ci ne pouvant tous les contenir. Déployés à cette occasion, les soldats de l’armée ont pris position en face de l’église, mais ils n’ont eu à intervenir à aucun moment. Prenant la parole, l’un des responsables du CPL, Adonis Akra, s’est adressé aux familles des victimes du 13 octobre : «Nos martyrs sont tombés pour la souveraineté et la libre décision du Liban. Les soldats qui sont morts sur le champ de bataille constituent un exemple pour un militaire libre de toute influence politique ou économique. Leur comportement exemplaire et héroïque est un héritage qu’il convient de préserver». M. Akra s’est ensuite adressé aux familles des soldats détenus en Syrie depuis le 13 octobre 1990, dénonçant ironiquement «la concomitance des prisons libanaises et syriennes...». Il a par ailleurs noté que la commémoration ne revêt «aucun aspect confessionnel». «Toutes les communautés sont représentées aujourd’hui», a-t-il indiqué, ajoutant qu’il s’agit d’un événement «qui concerne tous les Libanais». M. Akra a enfin réitéré la volonté du CPL «de faire face au terrorisme par la non-violence, pour retrouver la souveraineté, l’indépendance et la libre décision du Liban». Mais son message politique, le CPL l’a surtout fait passer durant les intentions. «Le 13 octobre 1990, nos martyrs sont tombés à Dahr el-Wahech, Bsous, Kahalé, Hadeth et Baabda. Avant cette date, des civils ont été tués dans des abris à Fayadiyeh, Furn el-Chebbak, Aïn el-Remmaneh, Sin el-Fil et beaucoup d’autres emplacements. (...) Les martyrs n’appartiennent pas uniquement à leurs familles, mais à la patrie aussi. Leur sacrifice a un sens plus grand que la souffrance teintée de gloire : il s’agit de notre droit à la vie et à la liberté», a affirmé un des militants du CPL, en appelant les jeunes à ne pas émigrer. Un autre a évoqué les attentats du 11 septembre aux États-Unis. «Il y a un mois, le terrorisme a frappé New York et Washington. Des passagers innocents ont été transformés en bombes. Des milliers de victimes de toutes les nationalités, notamment des Libanais partis pour l’Amérique à la recherche de la liberté et d’un meilleur avenir, sont tombées. À l’heure où nous nous unissons au monde libre pour lutter contre le terrorisme, nous ne pouvons oublier les milliers de Libanais qui ont été emportés par les voitures piégées et les engins explosifs (...). Nous prions pour la victoire du Bien sur le Mal, pour que la paix et la justice règnent entre les peuples et pour que la culture de la vie et de la charité soit répandue», a-t-il indiqué. « Soumis à l’occupant » «Le Liban est toujours soumis à la volonté de l’occupant, qui est à l’origine de l’émigration de nos fils, qui nous empêche de progresser et qui a mis notre peuple en esclavage. Nous prions pour que le Liban retrouve sa liberté, sa souveraineté et son indépendance et pour que son peuple se délivre de la tutelle de l’occupant», a souligné une militante. De son côté, Ghazi Aad, président de Solide, a évoqué dans une intention le cas des détenus libanais en Syrie : «Avec saint Paul nous affirmons : Ils font pression sur nous par tous les moyens, mais ne peuvent nous briser. Lorsque nous tombons, nous nous relevons aussitôt. Nous sommes poursuivis, mais ils ne peuvent nous arrêter. Ils peuvent nous frapper, mais nous ne mourrons pas. «Ceux qui ont été enlevés par l’armée syrienne le 13 octobre 1990, ce sont aussi des êtres humains, et ils ont des noms : Jihad Eid, Johnny Nassif, Robert Abou Serhal, Georges Bou Halloun, Tanios Zgheib, Elie Haddad, Elie Wehbé, Jean Khoury, Marwan Machaalany, et beaucoup d’autres. «Nous pensons aussi au journaliste Habib Younès, prisonnier d’opinion à Roumieh». Et M. Aad de citer cet extrait d’un article de M. Younès : «Que les portes des prisons s’effondrent. Que toute cette folie soit vaincue. Que les traîtres soient lapidés. Nos cœurs sont les forteresses de la liberté et nos corps les munitions de la cause. Nous jurons que nous resterons parce qu’avec notre terre et le droit, nous constituons la majorité». Les lumières ont ensuite été éteintes et des bougies ont été distribuées à toute l’assistance. Le poète Maurice Aouad a enfin pris la parole, évoquant les arrestations des militants aounistes et des Forces libanaises survenues en août, puis le tabassage des étudiants devant le Palais de justice et les incidents devant la prison de Roumieh lors de la manifestation en faveur de l’ex-détenu Tony Orian. M. Aouad a rendu hommage au général Nadim Lteif, évoquant les larmes que celui-ci avait versées à sa libération. «Nadim a pleuré, mais pas sur son sort. Il a pleuré pour nous et pour le sort que l’on réserve au Liban», a-t-il indiqué. «Ils ont voulu assassiner la liberté et l’enterrer devant le Palais de justice, mais ils n’ont pas réussi. Désormais, les Libanais n’oublieront plus jamais qu’après le 13 octobre 1990, il y a eu les mois tragiques d’août et de septembre 2001», a-t-il conclu.
Le Courant patriotique libre (CPL-aouniste) a organisé samedi une messe en mémoire des soldats de l’armée sous le commandement de l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, des civils et des deux pères antonins tombés les 13 et 14 octobre 1990 lors de l’offensive syrienne visant à déloger le général Aoun du palais de Baabda. La cérémonie s’est déroulée en...