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Actualités - ANALYSES

Le pari risqué de Rafic Hariri -

La guerre contre le terrorisme offrira-t-elle aux Palestiniens leur chance historique d’avoir enfin un État ? C’est la question que se posent sérieusement certains milieux politiques à Beyrouth. En annonçant qu’il s’attend à une initiative de paix régionale des États-Unis et à une relance du processus de paix qui déboucherait sur la création d’un État palestinien, le chef du gouvernement se range parmi les personnes qui répondraient à cette question par l’affirmative. Selon ses proches, cette conviction ne ferait pas le fruit d’une analyse personnelle, mais se base sur des confidences recueillies par M. Hariri au cours de ses récents déplacements. En privé et en public, le chef du gouvernement ne se lasse pas, depuis, de répéter que pour gagner leur guerre contre le terrorisme, les États-Unis doivent s’attaquer à ses causes, et non à ses manifestations extérieures. En appliquant les résolutions 242, 338 et 425 de l’Onu, les États-Unis priveraient de tout prétexte ceux qui invoquent la partialité des États-Unis pour justifier leurs attaques contre l’Amérique. À deux reprises, depuis le 11 septembre fatidique, le président américain a affirmé en public que son pays est favorable à l’instauration d’un État palestinien. Les observateurs ont noté que la réponse d’Ariel Sharon, le Premier ministre israélien, à la seconde déclaration, a été très différente de la première. Alors qu’il s’était permis de crier, la première fois, à «un nouveau Munich», le chef du gouvernement israélien a sagement laissé la parole, la seconde fois, à son ministre des AE Shimon Peres, qui a déclaré qu’Israël «comprend parfaitement» les raisons qui poussent les États-Unis à obtenir l’appui de la plus large coalition possible de pays arabes, à ses frappes contre l’Afghanistan. Le fait est, ajoutent les observateurs, que Shimon Peres est lui-même favorable à l’instauration d’un État palestinien démilitarisé. Et ces observateurs d’ajouter, citant le ministre norvégien des Affaires étrangères, que la récente rencontre entre Yasser Arafat et Shimon Peres a été «très importante du point de vue du rétablissement de la confiance entre les deux parties». M. Peres a même reconnu le droit des Palestiniens à faire de Jérusalem leur capitale, proposant, au lieu de la diviser, d’en élargir la superficie. Tout cela entre bien dans le cadre de la vision que M. Peres a d’un monde aux frontières ouvertes, ou l’économie a pris le pas sur la politique, et où la technologie a diminué l’importance des frontières. La question qui se pose désormais est la suivante : le président Bush proposera-t-il un plan de paix, comme le croit M. Hariri ? Selon des informations circulant à Beyrouth, le chef du gouvernement aurait eu vent de pressions très sérieuses de l’Administration américaine, désormais convaincue de la nécessité de l’existence de «deux États, pour deux peuples», afin qu’Ariel Sharon reconnaisse un État palestinien ayant Jérusalem pour capitale, quitte à ce que les divergences persistantes reçoivent par la suite «une solution acceptable». Et en échange d’un renoncement de Yasser Arafat à une partie du droit de retour des Palestiniens, qui seraient indemnisés, et dont une partie serait installée dans des pays arabes. Que ces informations se vérifient ou pas, il reste que, selon les milieux proches de M. Hariri, l’Administration américaine est plus que jamais décidée à régler la question régionale, et que ce serait là sa première victoire contre les causes mêmes du terrorisme.
La guerre contre le terrorisme offrira-t-elle aux Palestiniens leur chance historique d’avoir enfin un État ? C’est la question que se posent sérieusement certains milieux politiques à Beyrouth. En annonçant qu’il s’attend à une initiative de paix régionale des États-Unis et à une relance du processus de paix qui déboucherait sur la création d’un État palestinien,...