Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

CONCERT - À l’amphithéâtre Pierre Abou Khater (USJ) – rue de Damas - Duo flûte et piano, - toute la douceur du vent…

Reprise en bonne et due forme des activités du Conservatoire national supérieur de musique qui semble avoir opté cette année, pour ses concerts, pour l’amphithéâtre du campus des sciences humaines de l’USJ, rue de Damas. Programme proposé, éclectique et attestant d’une vaste culture musicale, des pages de Marin Marais, Charles Gounod, Albert F. Doppler, Claude Debussy et Francis Poulenc. Sous les feux de la rampe, Nabil Mroué, musicien familier des scènes beyrouthines, avec sa flûte et, au piano pour l’accompagner, May Abou Jaoudé. Ouverture toute en douceur et vivacité avec la musique de celui qui nous enchanta avec le film Tous les matins du monde. De Marin Marais la suite n°4 incluant un prélude, une bourrée paysanne, un petit rondeau, une trompette, une brillante. Délicieuse suite aux modulations et rythmes variés où la flûte a tous les sortilèges d’un vent enchanteur et insaisissable. Tour à tour élégiaque et alerte, la musique avait toute la fraîcheur d’une tonifiante brise matinale. De Charles Gounod, ferveur, piété et une mélodie-prière empreinte d’élévation. Une Ave Maria éthérée, célèbre aria où la flûte a ici toute l’émotion contenue et vibrante d’une voix humaine, pure comme du cristal et chaleureuse comme une invocation. Joliment enlevée, lyrique et expressive est cette «pastorale hongroise» d’Albert F. Doppler suivie d’une volatile et légère fantaisie (op 26) qui va s’amplifiant en sinueuses volutes d’un imaginaire (sonore !) brusquement aux humeurs vagabondes avec des chromatismes qui touchent, mine de rien, à la bravoure. Après l’entracte, trois pièces choisies du plus mélodiste des musiciens français : Claude Debussy. Tout d’abord, une œuvre pour flûte seule «Syrinx» (incroyable tendresse et singulière éloquence d’un instrument de musique dont les ressources semblent infinies même dans sa plus haute solitude !) ensuite, voyage sur les flots et le clapotis des vagues «en bateau» et une «arabesque» (n°1) virevoltante avec une mélodie fuyante comme le vent dans les branches des arbres. Ces pièces qui se succèdent en déployant toute la beauté de leurs images sonores attestent avec magnificence de cet art de l’impressionnisme qui caractérise l’auteur de Pelleas et Melisande. Musique aux fragrances multiples qui atteint l’émotion la plus subtile avec le minimum de moyens sonores. Style personnel, original, éclectique où l’on perçoit à travers les sons une sorte de «lumière-liberté», notion si chère à Chagall. Pour terminer, une sonate en trois mouvements (Allegrato melincolo-cantilena-presto) de Francis Poulenc. Fraîcheur, vivacité absolue et modernité d’une expression concise avec un brin d’humour sans tomber toutefois dans un lyrisme larmoyant sous prétexte de nostalgie. Expression aussi teintée d’une impalpable poésie quand on sait l’affinité que Poulenc portait à l’œuvre d’Apollinaire. Le public restreint mais recueilli a acclamé les musiciens. Pour le rappel, généreusement accordé par les deux interprètes, une pièce «debussinienne» sur un rythme jazzy.
Reprise en bonne et due forme des activités du Conservatoire national supérieur de musique qui semble avoir opté cette année, pour ses concerts, pour l’amphithéâtre du campus des sciences humaines de l’USJ, rue de Damas. Programme proposé, éclectique et attestant d’une vaste culture musicale, des pages de Marin Marais, Charles Gounod, Albert F. Doppler, Claude Debussy et...