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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Colloque - « La francophonie aux défis de l’économie et du droit » - Un mariage heureux entre la langue et la technologie

L’Université Saint-Joseph (USJ) a inauguré hier, au campus des sciences humaines, une conférence internationale sur le thème «La francophonie aux défis de l’économie et du droit aujourd’hui», prévue initialement dans le cadre des manifestations marquant le IXe sommet de la francophonie, et placée sous le patronage du ministre de la Culture. Dans une allocution inaugurale, le RP Sélim Abou, recteur de l’USJ, a mis en lumière la problématique de la conférence et l’essentiel des préoccupations de ses organisateurs. Citant longuement Pierre Catala, coordinateur général de la conférence, le RP Abou a affirmé notamment : «Notre ambition est de mettre en lumière une conception plus générale de la francophonie étendue à la technologie, aux sciences économiques et sociales et, ce faisant, de lui renconnaître un sens capable d’assurer à la fois sa survie et un certain renouveau, alors même que se développent la construction européenne et la mondialisation. Ces deux en effet phénomènes, posent des questions. Que signifie la francophonie alors que notre langue n’est plus, en Europe, qu’une parmi toutes celles qui ont cours dans les institutions communautaires ? Quel avenir réserve à notre culture un phénomène de mondialisation unipolaire qui tend à effacer les modèles identitaires de comportement et de régulation ? À ces questions, qui pourraient inspirer des réactions pessimistes, voire d’abandon, il nous apparaît au contraire que des réponses porteuses d’avenir peuvent être faites, sous le signe, précisément, du dialogue des cultures dont le nom même s’insurge contre la pensée unique, et d’une toute autre mondialisation, multimodale et multipolaire, porteuse de diversité culturelle et de multilinguisme. S’agissant de l’économie, nous croyons savoir qu’une certaine entreprise française à vocation mondiale tient ses conseils d’administration en anglais, mais nous savons aussi que le rachat de Nissan par Renault est en passe de devenir une référence exemplaire en Extrême-Orient. S’agissant du droit, nous croyons savoir que les privatisations sont faites dans certains pays de l’Est par des “experts” anglo-saxons qui ont traduit les lois Balladur, mais nous savons aussi que des États sortant du communisme demandent un système de production de normes dérivé du nôtre et non de la Common Law, cependant que nombre de pays africains ont unifié leur droit commercial à l’image du droit français. Cela conduit à penser qu’au-delà du langage stricto sensu, existent des affinités culturelles fondées sur des valeurs, sur des méthodes de pensée et d’action, sur des rapports interpersonnels de tolérance, de curiosité et de compréhension réciproques, qui peuvent engendrer ou régénérer des communautés ressortissant à une “francophonie” largement entendue. À la lumière des succès déjà enrgistrés, cette francophonie “conceptuelle”, métalinguistique, trouvera dans les mécanismes du droit et de l’économie des moteurs puissants de développement, dès lors que nos pays se montreront capables d’interpréter les attentes et de les satisfaire». Carlos Ghosn absent M. Carlos Ghosn, président-directeur général de Nissan-Japon, devait prononcer ensuite une conférence intitulée «Francophonie et globalisation : atout ou handicap pour les entreprises ? Renault-Nissan, leçons d’une expérience». Toutefois, M. Ghosn n’ayant pas pu quitter le Japon, pour des raisons indépendantes de sa volonté, c’est Philippe Haspelagh, professeur à l’Insead, Fontainebleau et Singapour, qui a lu le texte de la conférence. «La question du rôle de la culture française dans l’approche de Nissan est souvent évoquée», a affirmé M. Ghosn. Certaines de ses caractéristiques ont clairement supporté la mise en place de la dynamique de renouveau qui a conduit au redressement de la firme. Ces caractéristiques sont : – Le respect profond de l’identité culturelle, démontré au fil des siècles, notamment par l’intégration de communautés d’origines très diverses sans volonté d’assimilation, mais au contraire d’adoption, et cela même si certaines minorités voudraient faire croire au contraire. – Une originalité dans la manière d’aborder les problèmes, qui s’est traduite par une forte capacité à la créativité et un attrait pour l’innovation. – Un sens de la réflexion très analytique et une vraie capacité à la remise en question (le doute scientifique). Cette façon de se poser en s’opposant, ce refus du monolithisme ou de la pensée unique, sont extrêmement efficaces pour identifier les germes de progrès pour le futur. C’est plutôt lorsque l’on passe à la phase de mise en œuvre que l’on peut discuter de l’efficacité «à la française». – Une générosité qui se mesure aux actions plus qu’aux paroles, avec l’engagement toujours renouvelé de la France aux cotés des grandes causes humanitaires. La culture française est fortement vertébrée mais perméable. «Ces traits de culture française véhiculés par l’équipe en provenance de Renault, alliés à la culture japonaise empreinte de pragmatisme et d’efficacité, soutenus par un management s’appuyant sur les pratiques managériales de base, sont à la base du renouveau de Nissan», a conclu sur ce point M. Ghosn. La conférence se poursuivra aujourd’hui à partir de 9 heures, au camps des sciences humaines, rue de Damas. En marge des conférences, M. Pierre Gannagé signera à midi son ouvrage : Le pluralisme des statuts personnels dans les États multicommunautaires.
L’Université Saint-Joseph (USJ) a inauguré hier, au campus des sciences humaines, une conférence internationale sur le thème «La francophonie aux défis de l’économie et du droit aujourd’hui», prévue initialement dans le cadre des manifestations marquant le IXe sommet de la francophonie, et placée sous le patronage du ministre de la Culture. Dans une allocution...