Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Manifestation - Après la prière, des jeunes ont crié des slogans antiaméricains - À Tripoli, les islamistes ont appuyé Ben Laden, sans déranger l’ordre public

Au Liban, la situation est décidément bien contrôlée. Hier, tous les yeux étaient tournés vers Tripoli, où les mouvements intégristes sunnites sont plutôt bien implantés, mais la journée s’est finalement déroulée sans incidents majeurs et la manifestation de quelque 3 000 personnes, arborant des portraits d’Oussama Ben Laden et conduites par des cheikhs sunnites, est restée dans l’enceinte de la mosquée, sans débordements sur le plan sécuritaire. Pourtant, depuis le matin, la ville, dont certains quartiers sont considérés comme de véritables bastions de l’intégrisme sunnite au Liban, retenait son souffle. Et les autorités, qui avaient depuis jeudi demandé à tous les groupes musulmans de se tenir tranquilles, avaient mis en place un dispositif de sécurité discret mais apparemment efficace. Les autorités devaient se montrer d’autant plus vigilantes que dimanche, un incendie criminel avait détruit une partie de la porte arrière d’une église grecque-orthodoxe dans un quartier mixte de Tripoli. L’incident avait été rapidement circonscrit et le mufti de la ville avait condamné cet acte, alors que l’évêque grec-orthodoxe avait déclaré qu’il s’agissait d’un acte puéril, sans conséquence. Hier, donc, les manifestants s’étaient rassemblés dans la cour de la mosquée al-Mansouri al-Kabir, après la prière, sans manifester l’intention de sortir de son enceinte. Cela ne les a pas empêchés, toutefois, de lancer des slogans violemment antiaméricains et même, pour certains, de brandir des portraits d’Oussama Ben Laden. Appels isolés à l’utilisation de l’arme chimique «Pour quelle raison tue-t-on les musulmans de Palestine, d’Irak et d’Afghanistan ?», pouvait-on lire sur l’une des banderoles brandies par la foule, alors que des jeunes criaient «Mort à l’Amérique et à Israël». Quelques manifestants ont appelé Ben Laden, tenu responsable par les États-Unis des attentats du 11 septembre, à répliquer aux bombardements américains par des attentats à l’arme chimique, mais le gros de la foule n’a pas repris ce genre de slogan. Fathi Yakan, guide spirituel du groupe Jamaa islamiya, a estimé devant la foule que c’est «Dieu» qui avait «porté des coups» aux tours jumelles du World Trade Center à New York, et contre le Pentagone, reprenant ainsi la logique de «l’ennemi public numéro un» des Américains. «C’étaient des coups portés par Dieu contre le centre économique servant à l’Amérique pour détruire l’économie mondiale, et contre le centre militaire servant à l’Amérique pour détruire le monde depuis un siècle, en visant particulièrement les démunis et le monde musulman», a-t-il déclaré. Des responsables des services de sécurité ont indiqué à l’AFP que la manifestation n’avait pas débordé la place de la mosquée, en raison des appels des autorités à la retenue. En somme, ce fut une manière de permettre à des sympathisants des groupes islamistes d’exprimer leur frustration, sans pour menacer vraiment l’ordre public.
Au Liban, la situation est décidément bien contrôlée. Hier, tous les yeux étaient tournés vers Tripoli, où les mouvements intégristes sunnites sont plutôt bien implantés, mais la journée s’est finalement déroulée sans incidents majeurs et la manifestation de quelque 3 000 personnes, arborant des portraits d’Oussama Ben Laden et conduites par des cheikhs sunnites, est...