Mesures renforcées à l’Aéroport international de Beyrouth

Le ministre de l’Intérieur a poursuivi hier ses réunions de mobilisation des divers services de sécurité, dans le but de prévenir d’éventuels mouvements de rue ou attentats qui interviendraient en réaction à la guerre livrée par Washington en Afghanistan. Mardi, M. Élias Murr avait réuni les directeurs des principaux organismes de sécurité, et avait évoqué en particulier la sécurité des ambassades, ainsi que celle des camps palestiniens. Hier, c’était au tour des services de sécurité de l’aéroport, ainsi que les mohafez et des officiers supérieurs dans les mohafazats de se retrouver au bureau du ministre de l’Intérieur. Au général Wafic Choukeir, qui coordonne l’action des divers organismes à l’AIB, M. Murr a demandé que le renforcement des mesures de sécurité perturbe le moins possible le mouvement des voyageurs à l’intérieur de l’aérogare. M. Murr a par ailleurs demandé aux mohafez et aux officiers supérieurs qui les assistent de convoquer les conseils de sécurité régionaux, pour leur transmettre les instructions adressées au Conseil de sécurité central. M. Murr a ensuite présidé une réunion du commandement de la force mixte armée-FSI présente dans la bande frontalière, en présence de son nouveau chef, le brigadier Fady Madi. Là aussi, une priorité sera accordée à tout ce qui peut rassurer la population. El-Qaëda dans les camps palestiniens ? Par ailleurs, le chef de l’OLP au Liban, Sultan Aboul Aynaïn, a démenti hier des informations de presse faisant état de l’arrivée dans les camps palestiniens de groupes proches d’el-Qaëda. Il a critiqué en outre le renforcement des mesures de sécurité autour des camps. Une source proche du ministre de l’Intérieur a réagi à ces propos, en affirmant que les mesures de sécurité autour des camps n’ont pas été modifiées, même si une plus grande attention est accordée à leur application. Impliqué dans des règlements de comptes dans les camps qui ont fait plusieurs morts, le chef de l’OLP au Liban, Sultan Aboul Aynaïn, a été jugé par contumace et condamné à mort par la justice libanaise. Le ministre de l’Intérieur n’avait pas hésité à affirmer, mardi, que le groupuscule palestinien implanté au Liban, Osbat al-Ansar, désigné par le président américain George W. Bush comme une des 27 cibles de la guerre antiterroriste, est bien une organisation terroriste. «Osbat al-Ansar est une organisation terroriste qui agit dans l’ombre à partir des camps de réfugiés palestiniens. Plusieurs de ses membres sont recherchés et, si nous parvenons à les appréhender, ils seront jugés au Liban», avait-il déclaré. Interrogé sur les raisons pour lesquelles les forces de l’ordre n’arrêtaient pas les personnes recherchées, M. Murr avait indiqué que «cette situation était liée aux complications du conflit israélo-arabe». «Nous ne voulons pas pénétrer dans les camps par la force et faire des victimes innocentes, mais nous continuons à prendre des mesures préventives autour des camps de réfugiés», avait-il indiqué. Les 12 camps de réfugiés palestiniens du Liban échappent depuis plusieurs dizaines d’années au contrôle des forces de sécurité. Le chef d’Osbat al-Ansar, Abou Mahjan, est recherché par la justice libanaise, qui l’a condamné à mort par contumace à trois reprises, notamment pour meurtre et tentative d’assassinat de chefs religieux sunnites rivaux. Selon la police libanaise, Abou Mahjan est domicilié au camp de réfugiés palestiniens d’Aïn el-Héloué, au Liban-Sud. Mais le porte-parole du groupe a indiqué le 26 septembre que son chef serait déjà hors du Liban. Sur un autre plan, le ministre de l’Intérieur a demandé aux mohafez de coordonner les activités des divers services publics, dans leurs circonscriptions, en prévision de la saison d’hiver.