Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

FESTIVAL DU FILM DE BEYROUTH - Quatre expériences dans le cadre des rencontres cinématographiques - Il court, il court, le court-métrage

Le court-métrage est à l’origine de l’histoire du cinéma et il a permis à d’innombrables réalisateurs d’explorer des formes originales d’animation, de fiction, de documentaires, ainsi que de recherche (film expérimental) ; antérieur au long-métrage, il a peu à peu été occulté par l’apparition de ce dernier. Cantonné bien longtemps au rôle d’avant-programme, le court-métrage est en train de regagner, au cours de ces dernières années, ses lettres de noblesse. Diffusion en salle en séances complètes ou à travers des réseaux spécialisés, programmation croissante à la télévision, édition dans le domaine de la vidéo et projections dans très nombreux festivals de court-métrages garantissent la pérennité de cette forme d’expression à part entière. Quatre interlocuteurs participant au Festival du film de Beyrouth ont partagé hier leurs expériences. Différentes. Il y a d’abord le réalisateur débutant qui a pu produire son premier court-métrage en tirant le jackpot : Ziad Oakes. Il y a celui, Khaled Ghorbal, qui se sent libre car son travail bénéficie d’une production assistée par l’État français. Nigol Bezgian qui a fait une œuvre avec zéro budget, et Akram Zaatari qui s’est lancé dans un projet expérimental en bénéficiant de l’aide de plusieurs fondations et en ayant signé, au préalable, un accord avec une télévision. Akram Zaatari a expliqué les conditions de production de Transit Visa, qu’il a réalisé et produit avec Mahmoud Hojeije. Transit Visa est un documentaire en quatre parties explorant la relation qui lie une personne à son environnement et ce à travers les relations entre les artistes et leurs villes respectives. Le documentaire retrace l’expérience et l’œuvre de neuf artistes du Liban, de la Syrie, de la Jordanie, d’Égypte et d’Iran durant leur séjour à Beyrouth pour l’atelier de «Transit Visa». «La réalité du pays nous oblige à être ingénieux, tant sur le plan de la réalisation que de la production ou de la distribution. Quand il nous arrive de demander au spectateur un effort intellectuel supplémentaire, on place automatiquement notre travail dans le domaine de l’expérimental. Cela ne veut pas dire pour autant que nos sujets sont difficiles ou prétentieux. Disons que le genre adopté au Liban, depuis une dizaine d’années, tente de faire le pont entre le “mainstream” et l’expérimental». Ziad Oakes a tourné On Top of the World l’été dernier au Liban. L’équipe et le financement sont made in Lebanon. Ce jeune réalisateur a frappé aux portes des maisons de production et d’agences de publicité pour le sponsoring. Il a même pu assurer de cette manière une caméra pour toute la durée du tournage. De retour à Londres où il réside depuis assez longtemps, Ziad Oakes a encore eu fait appel à des donateurs pour éditer son film. Le scénariste partage des histoires et des moments vécus par lui ou qu’on lui a racontés. Le film se concentre sur l’amitié qui lie trois jeunes gens le temps d’un été, quand l’un d’eux décide de rentrer au Liban pour les vacances. L’histoire montre les défis auxquels ils font face dans un pays où la culture les pousse à remettre en question la nature humaine dans le monde. Nigol Bezgian a écrit un texte plutôt autobiographique. Il n’avait aucune intention d’en faire un script. Mais au fur et à mesure de son écriture, il voyait des images, des scènes qui correspondaient à ses écrits. Il a alors commencé à tourner en vidéo des endroits, des images qui avaient un attrait particulier. D’ici à faire de ces 22 heures de tournage un court-métrage de fiction, il n’y avait qu’un pas, allègrement franchi. «Je n’avais aucune intention de faire un film expérimental. Mais voilà le résultat». Roads Full of Apricots est placé dans le Festival du film de Beyrouth sous le label «court-métrage de fiction». Il a été classé en Espagne sous «Urban Issues» ( préoccupations urbaines) ; à Stanford sous «Droits de l’homme» ; en Chine sous «L’homme et la société» et en Allemagne sous «Sujets politiques». Comme quoi, chaque pays, chaque Festival du film a ses critères. Khaled Ghorbal est Tunisien. Il vit en France et se dit «libre de se consacrer au processus de création. Pas de contraintes de production ni de distribution. Tout est assuré par des professionnels. Le rêve de tout cinéaste quoi. Quid de l’expérimental ? «Un film c’est un film. C’est une expérience, oui. Expérimentation, je n’en sais rien. Sur le tournage, je ne me pose pas de questions sur la forme. Car le fond et la forme ne se dissocient pas. Si la durée d’un film est courte, cela ne veut pas dire que son sujet est court»… ou que le réalisateur est à court d’idées .
Le court-métrage est à l’origine de l’histoire du cinéma et il a permis à d’innombrables réalisateurs d’explorer des formes originales d’animation, de fiction, de documentaires, ainsi que de recherche (film expérimental) ; antérieur au long-métrage, il a peu à peu été occulté par l’apparition de ce dernier. Cantonné bien longtemps au rôle d’avant-programme,...