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Actualités - ANALYSES

FRAPPES AMÉRICAINES - Renforcement sécuritaire et tournées diplomatiques de Hariri - Le Liban se protège du mieux qu’il peut

Nécessité fait loi : pour parer à toute éventualité, dans la dangereuse situation régionale actuelle, le Liban s’astreint à porter un corset de protection métallique, une cotte de mailles. En déployant au maximum ses forces de sécurité, armée en tête, pour prévenir aussi bien de houleux mouvements de rue que des attentats. Tout en essayant d’atténuer, par des mesures appropriées, la crise économique. Parallèlement, le président Rafic Hariri n’hésite pas à investir son notable entregent international, en multipliant à l’étranger les démarches diplomatiques préventives. Une mission diplomatique double. Dans ce sens que le président du Conseil en profite pour répéter la position libanaise concernant la distinction entre terrorisme et résistance. Tout en s’efforçant de recueillir le plus d’informations sérieuses possibles sur les options envisagées par les uns et par les autres. Que veulent faire les Américains, que vont faire les Arabes, telles sont les questions qu’il pose à ses différents interlocuteurs. De la sorte, le Liban pourra, au moment voulu, prendre les décisions qui s’imposent. Au stade actuel, il se tient dans une réserve relative. L’événement est ailleurs et on ne lui demande pas, pas encore, de proclamer une position tranchée. Ou de remplir des conditions déterminées dans un délai donné. Bien entendu, l’approche libanaise, qui se manifeste par l’activité propre au chef du gouvernement rendue possible par ses relations arabes ou occidentales, continue à s’articuler avant tout sur le jumelage avec la Syrie. Ainsi que, dans ce cadre, sur la ligne tracée par le chef de l’État, politique que les loyalistes qualifient de sage. Cette stratégie a permis à M. Hariri de dégager, à travers ses contacts personnels, des points communs avec l’Iran, l’Égypte et l’Arabie séoudite. En gros, il s’agit de renforcer, autant que faire se peut, la cimentation des liens entre les pays arabes pour le renforcement de leur camp dans tous les domaines, l’économique et le sécuritaire autant que le politique. Afin qu’ils soient en mesure de contrôler la rue, de prévenir tout soubresaut. De faire face aux provocations israéliennes. Et de promouvoir ensemble cette idée capitale : toute vraie solution passe par la réactivation du processus de paix. Toujours à propos de M. Hariri, et sur un plan plutôt anecdotique, tout le monde à Beyrouth s’accorde à lui reconnaître un talent diplomatique magistral. En soupirant, l’un de ses contempteurs constate ainsi que «dans la mesure inverse de ses prestations à l’intérieur, qui ne sont pas toujours brillantes, le milliardaire accumule au-dehors, comme un Schumacher, des points de champion de Formule 1». Comme on voit, il n’est pas encore interdit de sourire sur la scène locale. Mais la conscience de la dangerosité des temps y reste quand même très vive. La sécurité devient ces jours-ci, par la force des choses, la priorité des priorités. Ce dossier se trouve traité en premier lieu par le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr. Qui, en multipliant les réunions de travail avec les cadres concernés, ordonne et coordonne les mesures spéciales qui sont appliquées. La protection des ambassades occidentales ou arabes se trouve considérablement renforcée. Les patrouilles sont intensifiées, des éléments épars surveillent régulièrement les rues et les routes, où les contrôles sont multipliés. De plus, la surveillance policière, notamment par les écoutes téléphoniques dont personne ne peut contester l’utilité ou la légalité en pareilles circonstances, est fortement accrue. Cependant, en accord avec le Conseil de sécurité intérieure, le ministre a décidé, pour ne pas jeter de l’huile sur le feu le cas échéant, d’autoriser les manifestations ou les marches contre les frappes américaines en Afghanistan. À condition que les organisateurs se soumettent à des itinéraires précis, et que les protestataires soient encadrés par les forces de l’ordre pour prévenir la casse. M. Murr ne cache pas cependant qu’il serait préférable d’éviter les mouvements de rue. Étant donné que le Liban officiel a précisé ses positions réservées et qu’il vaut mieux lui laisser l’initiative. Le ministre sait en effet qu’une fois déclenchée l’agitation des masses, des attaques contre des ambassades ou des manifestations violentes peuvent se produire, menant à des troubles dont le pays n’a que faire. Car il a plus que jamais besoin de stabilité, notamment pour ne pas couler économiquement.
Nécessité fait loi : pour parer à toute éventualité, dans la dangereuse situation régionale actuelle, le Liban s’astreint à porter un corset de protection métallique, une cotte de mailles. En déployant au maximum ses forces de sécurité, armée en tête, pour prévenir aussi bien de houleux mouvements de rue que des attentats. Tout en essayant d’atténuer, par des mesures...