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Actualités - CHRONOLOGIES

SEPTIEME ART - Rencontres en marge du festival du film de Beyrouth - Le scénario en crise ou la crise du cinéma ?

Y’a-t-il une crise d’écriture de scénario ou non ? Telle est la question posée à l’ordre du jour des rencontres accompagnant le festival du film de Beyrouth. A la tribune de la salle Beryte, Inas Deghidi , Bourhane Alawiyé, Mohammad Malas et Joseph Korkomaz. Inas Deghidi , une des rares metteurs en scène femmes en Égypte, connue pour ses prises de position franches et féministes, a souligné en premier lieu que l’écriture d’un scénario pour le cinéma est très différente de celle d’un scénario pour télé ou pour une pièce de théâtre. Le scénariste cinématographique doit avoir une imagination débordante et doit tenir compte du public auquel il s’adresse. Elle a donné un conseil aux étudiants : apprenez à bien maîtriser l’écriture d’un scénario. Un bon metteur en scène sait aussi bien s’exprimer avec un stylo qu’avec une caméra. Mohammad Malas, réalisateur syrien auquel le festival du cinéma de Beyrouth rend un hommage en projetant des films, a parlé de son expérience dans le cinéma en tant que réalisateur et scénariste. «J’ai passé plus de 20 ans à défendre le scénario littéraire. Il s’agit d’une écriture personnelle, basée sur l’expérience individuelle de l’auteur. Ce dernier exprime la réalité qui l’entoure ou sa propre vision du monde. Après toutes ces années, je me pose la question : ai-je choisi la bonne voie ? Alors, un jour, il tente l’expérience : adapter un texte écrit par une actrice de théâtre tunisienne (Jalila Bakkar) . Le clash tant redouté a eu lieu. D’un côté , l’auteur qui voulait garder la totalité de ses écrits et le metteur en scène qui avait pour souci l’expression cinématographique. Si l’image est si parlante, doit on mettre trop de paroles ? Cette expérience m’a fait réfléchir sur ce combat que j’ai mené pour défendre l’écriture». Borhane Alawiyé a pour sa part commencé par tracer l’évolution du scénario dans le cinéma arabe ou ce qu’on appelle le cinéma à l’égyptienne qui est devenu un exemple dans toute la région. «Au départ étaient les documentaires. Sont venus ensuite les films commerciaux, à l’eau de rose. Le scénariste y jouait un rôle subalterne. Il taillait l’histoire à la mesure des acteurs. Il y a des scénarios qui ont été écrits en trois jours». Pour les scénaristes de ce que l’on nomme «le nouveau cinéma d’auteur», l’écriture est le point de départ. Le metteur en scène scénariste a compris que le cinéma est art, il est histoire. Le réalisateur libanais a conclu en affirmant que : «La valeur d’un scénario est mesurée à trois critères : la sincérité, la connaissance et le fanatisme (au sens positif du terme). Joseph Korkomaz, professeur à l’Iesav, a déclaré : «Le scénario est en crise ; oui. Mais le problème n’est pas exclusif au cinéma local. Il s’agit d’un problème mondial». Pour lui, «le septième art dans les pays du tiers-monde souffre plutôt d’une crise d’identité. Le cinéma militant a disparu pour cause de censure». Le professeur va même plus loin dans ses assertions . Selon lui, le cinéma d’auteur n’a plus de sujets importants à traiter. Refoulés, les metteurs en scène font des films nombrilistes, dit-il. Quelques remous dans l’assistance suivent ces déclarations. Le dernier film de Youssef Chahine ? «Occidentalisé et anesthésiant». «Il y a un problème de mise en scène, il faut trouver un langage cinématographique fort , sain et solide». Le cinéaste syrien interrompt Korkomaz. Il dit qu’il est venu participer à une discussion avec des étudiants et non écouter un cours ou des leçons. Il se lève et s’installe parmi l’assistance. Inas Deghidi, très diplomate, prend la parole et demande s’il y a des questions dans la salle. Des interrogations, il y en avait sûrement. Mais tout le monde était tellement interloqué que la table ronde s’est terminée en queue de poisson.
Y’a-t-il une crise d’écriture de scénario ou non ? Telle est la question posée à l’ordre du jour des rencontres accompagnant le festival du film de Beyrouth. A la tribune de la salle Beryte, Inas Deghidi , Bourhane Alawiyé, Mohammad Malas et Joseph Korkomaz. Inas Deghidi , une des rares metteurs en scène femmes en Égypte, connue pour ses prises de position franches et...