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Actualités - INTERVIEWS

Interview Express - Le président élu des Kataëb lance un message de réconciliation - Pakradouni : « Les chrétiens doivent participer davantage à la vie publique »

Le président élu du parti Kataëb Karim Pakradouni ne prendra en charge ses fonctions qu’à partir du 1er mai 2002. Il a donc sept mois pour se préparer à assumer ses nouvelles responsabilités. Son accession à la tête des Kataëb constitue l’occasion d’évoquer avec lui la situation et l’avenir du parti. Question - M. Pakradouni, ne pensez-vous pas que l’opinion publique chrétienne en a ras-le-bol des dissensions au sein des partis politiques ? Réponse - Certainement, et c’est pourquoi mon projet est d’être le réunificateur du parti Kataëb comme prélude à une unification politique au sein d’un nouveau front libanais. Q - Est-ce que votre ouverture à la présidence de la République a été le prix à payer en échange de votre élection ? R - La présidence de la République a toujours été historiquement l’alliée privilégiée des Kataëb. Ceux-ci ont toujours payé cher leur éloignement de la présidence, et ils ont toujours gagné quand ils étaient proches d’elle. Mon ouverture est une stratégie délibérée et non pas un prix à payer. Q - Est-ce les Kataëb qui s’étaient éloignés de la présidence ou est-ce cette dernière qui les avait tenus à distance ? R - Du temps du président Élias Hraoui, c’est le pouvoir qui avait éloigné les Kataëb. Sous le mandat Émile Lahoud, il y a une volonté ferme de se positionner au-dessus de tous les partis mais de rester en coopération avec tous. Le fait de se rapprocher ou de s’éloigner de la présidence, cela dépend de nous. Q - Pourquoi pensez-vous réussir là où vos prédécesseurs, Georges Saadé et Mounir Hajj, ont échoué ? R - D’abord, je crois en mon destin. Ensuite, je pense réussir parce que je ne suis pas un individu isolé, je fais partie d’un groupe engagé, d’une équipe homogène qui a un projet politique clair. Réussir en politique exige trois conditions : un chef, un groupe et un projet. Or, les trois conditions sont réunies. Q - Votre accès au commandement du parti a été perçu comme un talon d’Achille conduisant à l’affaiblissement de l’opposition ? R - Je ne pense pas que le rôle des chrétiens est d’être seulement dans l’opposition. Nous avons trop d’opposition et trop de boycott. Ce qui stabiliserait les chrétiens, ce serait une plus grande participation à la vie politique et à la construction nationale. Il faut que les chrétiens croient de nouveau en eux-mêmes, en le Liban et en l’État. Je suis pour une vraie réconciliation entre les chrétiens et le président de la République et pour qu’on sorte de l’impasse dans laquelle se trouve la relation entre les chrétiens et le président de la République. Q - Quelle serait votre attitude envers les assises de Kornet Chehwane ? R - Le parti Kataëb n’a pas été convié à Kornet Chehwane et n’y participe pas en tant que tel. L’erreur de Kornet Chehwane, c’est d’avoir sacré le président Amine Gemayel représentant du parti Kataëb alors que l’ancien chef de l’État ne représente que l’opposition. Ce malentendu doit être réglé afin de normaliser les relations entre le parti Kataëb et Kornet Chehwane. Q - Concrètement, quel est votre projet pour réunifier les Kataëb ? R - Mon projet consiste à former une instance extraordinaire qui regrouperait tous les ténors du parti afin de s’entendre sur trois points : le nouveau projet politique, la réorganisation du parti et les nouvelles alliances des Kataëb. Je voudrais que la réconciliation soit basée sur une vision politique et non pas sur une entente entre des personnes. Q - Existe-t-il une coordination entre vous et l’ancien responsable des Forces libanaises, Fouad Malek, d’autant qu’il adopte un discours pareil au vôtre ? R - Nous n’avons aucun contact et je ne pense pas que nous ayons le même discours.
Le président élu du parti Kataëb Karim Pakradouni ne prendra en charge ses fonctions qu’à partir du 1er mai 2002. Il a donc sept mois pour se préparer à assumer ses nouvelles responsabilités. Son accession à la tête des Kataëb constitue l’occasion d’évoquer avec lui la situation et l’avenir du parti. Question - M. Pakradouni, ne pensez-vous pas que l’opinion...