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Actualités - CHRONOLOGIES

FRANCOPHONIE - Le Maroc aurait proposé d’héberger la conférence, mais Beyrouth confirme sa tenue au Liban - Ultimes démarches de Boutros-Ghali avant l’annonce du report du sommet

Le feuilleton, de plus en plus rocambolesque, du IXe sommet des chefs d’État ou de gouvernement de 55 pays francophones continue. Et continuera sans doute jusqu’en début de semaine prochaine. Un bref rappel, d’abord : avant-hier jeudi, le Conseil des ministres, réuni sous la présidence du chef de l’État, a renvoyé la balle dans le camp du secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, Boutros Boutros-Ghali. C’est lui qui devra annoncer le (désormais quasi certain) report du sommet, censé se tenir les 26, 27 et 28 octobre à Beyrouth. Deux faits nouveaux hier : le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères François Rivasseau a déclaré que «l’attachement de la France au sommet de la francophonie n’est pas en cause, et nous considérons que c’est quelque chose de fondamental. La date du sommet se rapprochant, nous comprenons de mieux en mieux les hésitations des autorités libanaises», a-t-il estimé. Tandis qu’à Paris, des sources diplomatiques françaises et libanaises ont fait écho à la rumeur beyrouthine de plus en plus pressante, admettant que le sommet devrait être repoussé, vraisemblablement en septembre 2002, mais confirmé qu’il se tiendrait bien dans la capitale libanaise. Sauf que l’agence de presse Reuters a fait état, également hier, d’un tout autre son de cloche, déclarant, selon des sources parisiennes, que le sommet «pourrait avoir lieu dans un autre pays, en raison de la dégradation de la situation au Proche-Orient et des menaces d’intervention américaine en Afghanistan». Et attribuant au même François Rivasseau les mots suivants, en totale contradiction avec la prise de position de Beyrouth, avant-hier en Conseil des ministres : «Une décision de report appartient aux responsables du pays hôte». Chose qu’aurait confirmée, à l’agence, un responsable canadien qui avait indiqué que «des discussions (étaient) en cours sur l’éventualité d’un report du sommet, mais la décision finale appartient au Liban. Rien n’est décidé pour l’instant». Et toujours selon Reuters, «le Maroc aurait proposé d’accueillir les chefs d’État francophones. Mais certains dirigeants préféreraient que cette manifestation (biennale) soit organisée à Paris». Affirmation qu’une source confirmée au sein du ministère de la Culture chargé de l’organisation de la francophonie, interrogée par L’Orient-Le Jour, a catégoriquement démentie. «C’est totalement faux, et l’AFP n’a aucunement confirmé cette nouvelle. Le secrétaire général de l’OIF, Boutros Boutros-Ghali, multiplie en ce moment les démarches auprès des grands pays francophones pour faire un point sur la situation. Quant à la France, le Canada ou le Québec, ils nous ont assuré que le lieu de la tenue du IXe sommet (le Liban) n’était absolument pas remis en question», a assuré cette même source. D’autre part, des sources bien informées rapportées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, ont noté que le Liban n’a pas réagi positivement aux desiderata français consistant en l’annonce, par Beyrouth, du report du sommet. Et pour plusieurs raisons : «Le Liban est tout à fait prêt à tenir ses engagements en lieu et date prévus. De plus, il tient à pouvoir continuer à garantir son droit de réclamer la tenue de ce sommet à Beyrouth, une fois que la situation le permettrait». Ces mêmes sources ont estimé que cette stratégie suivie par Beyrouth «avait reçu l’aval et le soutien des ministres et de nombreux députés, ainsi que de grands fonctionnaires ayant participé à la préparation du sommet». Toujours selon les sources précitées, la France, le Canada, l’ensemble des autres pays membres de l’OIF, ainsi que Boutros Boutros-Ghali lui-même, ont été informés du plan de sécurité mis en place par le Liban afin d’assurer la protection du sommet. 7 950 soldats et officiers ont ainsi été chargés de délimiter un périmètre de sécurité à l’accès strictement limité aux personnes munies d’un passe. Un périmètre allant de l’hôtel Phoenicia au port de Beyrouth, et jusqu’au quartier de Ras-Beyrouth par voie de mer. Une équipe de soldats et de forces de sécurité a même été entraînée au Canada pour pouvoir, le cas échéant, sauver une personnalité participant au sommet et qui serait prise en otage. Une autre équipe a également été formée pour surveiller les repas qu’auraient pris les présidents des différentes délégations. Ainsi que leurs vêtements une fois que ceux-ci auraient été retournés de la teinturerie de l’hôtel. Ces mêmes sources ont poursuivi, indiquant que l’ensemble des préparatifs, ainsi que le taux de participation préalable «avaient suscité l’admiration» des reponsables concernés en France, au Canada, ainsi que de Boutros Boutros-Ghali. Sauf que «le réel indicateur de la volonté française de ne pas participer, à l’aune de la situation actuelle, au sommet est le suivant : “Paris souhaite que ce sommet puisse rayonner à partir de Beyrouth”. Voilà ce qu’a rapporté un des diplomates français en place à Beyrouth. D’autant plus que le thème de ce IXe sommet est le dialogue des cultures». Et parmi les autres indices témoignant de la volonté de Paris de reporter le sommet, figure en bonne place, poursuivent les sources précitées, l’annulation de la visite du chef du protocole à la présidence de la République française Frédéric Grasset à Beyrouth et à la tête d’une délégation diplomatique, sécuritaire, protocolaire et médiatique. Elle était prévue le 28 septembre dernier et avait pour but de préparer la visite du président français Jacques Chirac à Beyrouth, si le sommet s’était tenu. Quant à Boutros Boutros-Ghali, il profiterait, selon les mêmes sources, de ce report, «étant donné que son mandat actuel se termine fin octobre et que des pourparlers avaient eu lieu pour voir si une prolongation de deux ans (au lieu de quatre) allait lui être accordée au cas où le sommet se serait tenu, ou si l’on allait procéder à l’élection d’un nouveau secrétaire général pour lui succéder».
Le feuilleton, de plus en plus rocambolesque, du IXe sommet des chefs d’État ou de gouvernement de 55 pays francophones continue. Et continuera sans doute jusqu’en début de semaine prochaine. Un bref rappel, d’abord : avant-hier jeudi, le Conseil des ministres, réuni sous la présidence du chef de l’État, a renvoyé la balle dans le camp du secrétaire général de...