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Actualités - CHRONOLOGIES

Élections Kataëb - Pakradouni confiant en ses chances - Le courant d’Amine Gemayel envisage - une structure parallèle à celle de Saïfi

Les Kataëb éliront aujourd’hui, jeudi, le successeur de Mounir Hajj à la tête du parti. Pourtant, une bonne partie des personnes concernées, les opposants à la ligne actuelle du parti, pensent déjà à tout autre chose. De savoir qui de MM. Karim Pakradouni, Maurice Saba ou Gaby Toutounji prendra les commandes à Saïfi ne change rien à leur perception de la situation. Pour eux, la question des élections est classée. Il s’agit «d’une manipulation, de nominations, d’une mascarade, d’un coup d’État» et, membres de l’opposition Kataëb, partisans de l’ancien président de la République, Amine Gemayel, ou loyaux au mot d’ordre de Solange Béchir Gemayel, ils ont déjà choisi le boycott. L’attitude la plus radicale, favorable au boycott, vient de l’ancien chef de l’État. La réconciliation au sein du parti dans les circonstances actuelles étant exclue, le président Gemayel a vu tous ses efforts se solder par un bilan nul, au sens où «l’état de fait» n’a pas été modifié au sein du parti. Selon le député Pierre Amine Gemayel, «tous les recours ont été épuisés à l’intérieur du parti». Pour lui, il est désormais inutile de mener une opposition de l’intérieur. «Je ne suis plus concerné par l’appareil du parti, mais je m’engage à lutter avec les Kataëb libres jusqu’à arriver à une véritable solution», affirme-t-il. Il s’agit donc aujourd’hui de créer une structure administrative parallèle à celle de Saïfi, «laquelle ne fonctionne plus du tout et subit la mainmise des services de renseignements», confie M. Gemayel. Les nouveaux représentants du parti, «Karim Pakradouni, Simon el-Khazen, Émile Eid, Nader Succar, Ibrahim Richa et Georges Kassis, autrefois fervents défenseurs des chrétiens, ont aujourd’hui changé leur fusil d’épaule», poursuit-il, en estimant que M. Pakradouni, une fois élu à la tête du parti, ne pourra jamais, même s’il le désire, mener une réconciliation. «Il est pour la première fois sous le feu des projecteurs. Il accède pour la première fois à un poste de premier plan. Pourra-t-il se mouvoir aussi facilement qu’auparavant ?», s’interroge-t-il. Du côté de l’opposition Kataëb, un procès intenté à la direction de Saïfi depuis 1989 met en exergue la position de l’équipe de M. Élie Karamé concernant la participation au scrutin de demain. L’opposition n’accorde aucun crédit aux élections contraires au statut du parti qui se sont déroulées depuis 1989 et ne reconnaît aucun des dirigeants que ces scrutins ont portés au pouvoir. Il s’agit là d’une question de principe, et, du côté d’Élie Karamé et des siens, on entend s’en tenir à cette position, jusqu’au rétablissement des statuts d’avant 1989. Cela ne fait pas pour autant écho aux propos de Pierre Gemayel sur l’organisation d’une structure parallèle, affirment certaines sources au sein de l’opposition. «Nous menons une opposition de l’extérieur du parti, mais la création d’une structure parallèle ne ferait que satisfaire ceux qui œuvrent pour détruire le parti», indiquent ces sources. D’aucuns, parmi les vétérans et les hommes de terrain en désaccord avec la politique officielle actuelle du parti, rejettent cette conception d’opposition extra-Kataëb. Pour eux, «le boycott doit se faire au niveau de la direction du parti uniquement, mais pas de l’appareil du parti ou des permanences régionales». Des voix s’élèvent par ailleurs pour déplorer toute la polémique Gemayel-Pakradouni de ces dernières semaines, estimant que le président Gemayel gagnerait à appuyer le candidat Maurice Saba face à M. Pakradouni, au lieu de se désintéresser complètement du processus électoral. Surtout que c’est Saba, un candidat hostile à la ligne actuelle du parti, qui a incité douze des membres du bureau politique présidé par Mounir Hajj à rejoindre les positions d’Amine Gemayel, indiquent ces sources. Une vision des choses que M. Pierre Gemayel rejette : «Certains ont été induits en erreur. Ils vont se rendre compte que tout cela n’est qu’un film de cinéma, une grosse manipulation», dit-il, en allusion à la candidature de Saba. À noter en outre la position de Mme Solange Béchir Gemayel, laquelle a proclamé haut et fort son appui à Amine Gemayel, contre son frère Gaby Toutounji. Une position jugée «très importante» dans tous les milieux de l’opposition Kataëb, une manière de rester fidèle à la ligne de Béchir Gemayel, en refusant de prendre part à des élections jugées «tronquées». Enfin, du côté de Karim Pakradouni, en lequel tout le monde voit bon gré mal gré le prochain chef de file du parti, on se dit confiant dans l’issue du scrutin, tant en ce qui concerne la présidence que les 16 candidats au bureau politique, en prévoyant «un taux de participation élevé». Pour M. Pakradouni, le boycott ne sert à rien et «ceux qui ont adopté cette ligne de conduite ont perdu d’avance». Il promet, s’il réussit aujourd’hui, de «s’engager sur la voie de la réconciliation et d’organiser une véritable opposition au sein du parti», et se présente comme le candidat de la démocratie. Une véritable entreprise, si, dès demain, toute l’opposition se désintéresse complètement de ce qui se passe à Saïfi.
Les Kataëb éliront aujourd’hui, jeudi, le successeur de Mounir Hajj à la tête du parti. Pourtant, une bonne partie des personnes concernées, les opposants à la ligne actuelle du parti, pensent déjà à tout autre chose. De savoir qui de MM. Karim Pakradouni, Maurice Saba ou Gaby Toutounji prendra les commandes à Saïfi ne change rien à leur perception de la situation. Pour...