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Actualités - REPORTAGES

Le livre usagé fait l’affaire - des libraires et des parents d’élèves

Dans la localité de Beït-Méry, la librairie Madi ne désemplit pas d’élèves accompagnés de leurs parents, en quête de livres scolaires manquant à leur liste. Les écoles publiques ouvrent leurs portes cette semaine, alors que la rentrée scolaire a déjà eu lieu en septembre, dans bon nombre d’établissements privés. Dans cette librairie qui dessert tous les villages environnants, livres neufs et usagés cohabitent, côte à côte, sur les rayons. «La saison a été fructueuse, explique Élie Madi, l’un des propriétaires de cette entreprise familiale, mais elle l’a surtout été grâce à l’anormale demande sur le livre usagé». En effet, si la librairie achète le livre usagé au quart de son prix officiel, elle le revend à la moitié de ce prix, réalisant ainsi un bénéfice supérieur à celui de la vente du livre neuf qui varie de 15 à 20 %. Et d’ajouter que si la tendance avait déjà fait son apparition l’année précédente, elle est nettement plus forte en cette saison, où la vente du manuel seconde main a représenté 70 % des ventes de livres scolaires de la librairie. «Certains parents sont prêts à faire le tour de la ville et à revenir à plusieurs reprises, déboursant parfois la différence en essence, afin de trouver le livre usagé dont leur enfant a besoin, constate-t-il, même si le prix de ce manuel, neuf, est abordable. Ils n’hésitent même pas à acheter un livre en mauvais état, quitte à le recoller ou le relier. Car, ajoute-t-il, les parents croulent sous les dépenses, et l’achat des livres scolaires à moitié prix représente pour eux une économie non négligeable». Quant aux classes sociales touchées par ce phénomène, «elles sont variées, remarque le libraire. Certes, depuis quelques années déjà, nous proposions de l’usagé à la clientèle défavorisée. Mais à cette clientèle, s’est ajoutée cette année une importante proportion d’élèves des écoles privées, toutes classes sociales confondues, qui viennent eux-mêmes nous revendre leurs manuels en fin d’année scolaire pour se faire un peu d’argent de poche et achètent par la suite des livres usagés». Selon lui, les gens économisent sur les dépenses du livre scolaire qui atteignent souvent des sommes considérables, pour assurer à leurs enfants les cartables, sacs à dos, fournitures et uniformes dont ils ont besoin. Achat sur lequel les parents n’ont apparemment pas économisé cette année, l’ensemble des 240 cartables et sacs à dos mis en vente cette année à la librairie ayant été littéralement happé. «Le choix était varié et les prix oscillaient entre 30 000 LL et 80 000 LL, explique le libraire. Il ne nous reste d’ailleurs plus qu’une trentaine de cartables de l’année passée». Le problème majeur auquel est actuellement confrontée la librairie est la rupture de stock qui concerne de nombreux manuels scolaires importés, demandés par certains établissements scolaires. M. Madi se voit donc contraint de faire quotidiennement le tour des grands importateurs pour trouver les titres manquants. Importateurs qui dénoncent le retard dans la publication des listes de livres et promettent d’assurer ces titres d’ici une semaine. «Sur une demande de 100 manuels, je n’en ai reçu que 20, déplore-t-il, alors que près de 300 listes incomplètes traînent dans mes tiroirs». Malgré ces problèmes qu’il rencontre annuellement et qu’il tente de résoudre au mieux possible pour satisfaire sa clientèle, le libraire semble satisfait de sa saison. Même si dans son livret de comptes, une liste de factures impayées totalisant 11 millions de livres et datant de la saison passée le nargue quotidiennement.
Dans la localité de Beït-Méry, la librairie Madi ne désemplit pas d’élèves accompagnés de leurs parents, en quête de livres scolaires manquant à leur liste. Les écoles publiques ouvrent leurs portes cette semaine, alors que la rentrée scolaire a déjà eu lieu en septembre, dans bon nombre d’établissements privés. Dans cette librairie qui dessert tous les villages...