Attentats - Salamé : Ben Laden, - le « musulman errant » du XXIe siècle

Oussama Ben Laden est le modèle de ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui «le musulman errant», a estimé, hier, le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, sur la radio RFI. «Ben Laden est d’origine yéménite, il a été séoudien avant d’être déchu de sa nationalité, il s’est installé dans plusieurs pays de la région (...). C’est le modèle même en ce début du troisième millénaire de ce qu’on pourrait appeler “le musulman errant” qui est déterritorialisé, dont les intérêts, les partisans et les lieux de rassemblement ne sont pas liés à un territoire particulier», a-t-il expliqué. «C’est tout à fait nouveau. C’est une forme perverse de la mondialisation qui, partie des États-Unis il y a une vingtaine d’années, produit à présent un effet boomerang puisqu’on sait maintenant que lorsque certains parlaient de la facture de la mondialisation, nos interlocuteurs américains avaient du mal à voir où elle pouvait se trouver. Aujourd’hui, ils ont peut-être des moyens d’y songer puisqu’ils sont face à un mouvement mondialisé, très marqué par l’action dans les diasporas, mais également un mouvement qui utilise les dernières innovations de la technologie (...) sans intégrer véritablement les valeurs de la mondialisation», a observé M. Salamé. Interrogé sur la possibilité de voir les populations des pays arabes entraînées par l’action de Ben Laden, il a répondu : «Si je devais résumer à l’extrême, je dirai que nous sommes dans un drame qui concerne plus Djakarta que Casablanca, plus l’islam asiatique que les bords de la Méditerranée». Le ministre libanais, à l’instar de dirigeants de pays arabes, s’est gardé de désigner Oussama Ben Laden comme responsable des attentats du 11 septembre qui ont frappé les États-Unis, soulignant avoir également entendu «des dirigeants européens et pakistanais dire qu’ils n’ont pas assez de preuves» l’impliquant.