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Actualités - CHRONOLOGIES

Présidence - Le chef de l’État a entamé hier sa visite officielle en Grèce - Lahoud réaffirme à Athènes son refus - de confondre « terrorisme et résistance »

«Le Liban a condamné et continue de condamner le terrorisme, et la communauté internationale se trouve aujourd’hui devant une double responsabilité. Primo, celle qui consiste à lutter contre toutes les formes de terrorisme, en établissant un distinguo clair et net entre celui-ci et le droit à la résistance à libérer un pays. Deuzio, celle de débattre objectivement et avec courage des raisons politiques, économiques et sociales, qui donnent naissance à la violence et au terrorisme. Il faut que la communauté internationale remplisse son rôle : consacrer la légalité internationale, en appliquer les résolutions. Il serait bon également que l’Union européenne soit plus présente et plus dynamique dans le cadre de la crise au Proche-Orient». Ces souhaits ont été exprimés hier par le chef de l’État Émile Lahoud, en visite officielle en Grèce, à l’occasion du dîner offert par le président grec Constantin Stéphanopoulos. Qui a assuré à son homologue libanais que la Grèce allait profiter de son appartenance à l’UE et de ses excellentes relations avec l’ensemble des pays de la région «pour essayer au maximum d’être partie prenante dans un règlement pacifique de la crise proche-orientale». Réaffirmant le soutien d’Athènes à Beyrouth, ainsi que sa condamnation de toute action terroriste. Se félicitant des relations «solides et amicales» entre les deux pays, de l’importance des relations économiques entre Athènes et Beyrouth, de l’interaction entre la diaspora libanaise et les Grecs, ainsi que du soutien accordé par la Grèce au Liban, notamment face à Israël, le général Lahoud a une nouvelle fois rappelé l’importance d’une «paix juste, globale et durable». S’attardant ensuite sur les différentes discussions entre les parties grecque et libanaise hier à Athènes, le n°1 de l’État a indiqué que celles-ci «dénotaient une volonté certaine, et réciproque, de développer et d’affermir les relations bilatérales». «Les accords que nous avons signés en sont la preuve». Redynamiser la coopération Quant au président grec, il a rappelé que c’est la Grèce qui «a pris l’initiative de redynamiser la coopération euro-méditerranéenne, notamment avec le Liban. Le Parlement européen a d’ailleurs fait sienne cette initiative au cours de ses réunions à Corfou en 1994. Une initiative symbolisant la ligne politique euro-méditerranéenne de l’UE, celle visant à consolider la stabilité politique et à lancer une véritable croissance socio-économique équilibrée», a souligné le président Stéphanopoulos. «Nous suivons avec attention les efforts gigantesques que déploie le Liban, peuple et dirigeants, pour panser les plaies de guerre, pour le réveil économique. Et ce, malgré toutes les difficultés que le pays connaît», a-t-il ajouté, s’arrêtant ensuite sur les conséquences des attentats terroristes de New York et Washington. «Les résultats qui en découlent nous préoccupent», a-t-il affirmé. Et insistant sur la volonté grecque de voir «respectés les principes du droit international, le respect de la souveraineté d’un pays, celui des droits de l’homme, des solutions pacifiques», il a évoqué, en exemple, la situation chypriote. Avant de conclure et d’appeler la communauté internationale, «et bien sûr le Liban», à soutenir les efforts de la Grèce pour que les Olympiades de 2004, qui se dérouleront pour la deuxième fois de leur moderne histoire à Athènes, «puissent retrouver de nouveau leur véritable esprit olympique». Le général Lahoud – arrivé à Athènes en compagnie notamment de son épouse, du vice-président du Conseil Issam Farès et du directeur général de la Sûreté Jamil el-Sayyed – avait entamé ses activités de l’après-midi par une rencontre avec les diplomates arabes accrédités à Athènes. En présence, notamment, de l’ambassadeur libanais à Athènes William Habib. Étaient présents les ambassadeurs palestinien, jordanien, koweïtien, irakien, séoudien, marocain, algérien, tunisien, l’ambassadrice d’Égypte, ainsi que les chargés d’affaires libyen et syrien. L’ambassadeur palestinien, Abdallah el-Abdallah, a salué le chef de l’État, indiquant qu’il était «le premier président arabe à se rendre en Grèce depuis l’indépendance». Le général Lahoud a informé les diplomates arabes des résultats de ses entretiens avec son homologue grec, du soutien d’Athènes à Beyrouth, s’arrêtant ensuite sur la position libanaise à la lumière des attentats terroristes du mardi 11 septembre dernier aux Etats-Unis. Et appelant à «une position arabe unifiée» face à l’ensemble des développements : «L’union fait la force», a rappelé le général Lahoud. Une rencontre a ensuite eu lieu avec les membres de la diaspora libanaise à Athènes, à l’initiative de l’ambassadeur libanais qui a organisé une réception en l’honneur du chef de l’État. Qui a profité de sa première journée de travail dans la capitale grecque pour déposer une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu. Signature d’accords Auparavant dans la journée, dès son arrivée à l’aéroport Elefterios Venizelos d’Athènes, et après un court passage à l’hôtel Intercontinental, la délégation libanaise, menée par le général Lahoud, s’est rendue au palais présidentiel grec. Où elle a été reçue par le président Stéphanopoulos, ainsi que par un grand nombre de hauts responsables hellènes. Les discussions entre les deux délégations ont ensuite débuté par une allocution du président grec, au cours de laquelle il a mis l’accent sur l’année 2003, date à laquelle Athènes présidera l’Union européenne. «Ce sera une occasion pour la Grèce de réaffirmer sa coopération avec le monde arabe et le monde musulman, et notamment avec le Liban, pour lequel nous espérons bientôt la signature du traité euro-méditerranéen», a-t-il dit. Réaffirmant le soutien de son pays au Liban, il a souligné la nécessité «d’arriver à un règlement pacifique de la crise au P-O». Discours qui lui a valu les remerciements de son homologue libanais, qui a rendu hommage aux positions grecques, notamment à l’égard de la crise régionale. Avant de s’attarder sur les aspects économique, social et scientifique des relations bilatérales, dont il a souhaité «le développement et la consolidation». Et évoquant ensuite les attentats de New York et de Washington, il a rappelé que «le peuple grec avait connu l’expérience de la résistance durant la Seconde Guerre mondiale. La résistance fait partie du droit des peuples», a dit le chef de l’État. Les discussions ont été ensuite axées sur la coopération libano-grecque, les relations euro-méditerranéennes, gréco-arabes, ainsi que sur le dossier des émigrés étrangers en Grèce, et les problèmes que connaît ce pays pour les accueillir et leur trouver du travail. Les deux délégations ont également évoqué la coopération économico-commerciale, notamment au niveau de l’agriculture, et de la nécessité de rééquilibrer la balance commerciale entre les deux pays, le Liban important bien plus de la Grèce qu’il n’y exporte. La coopération touristique a également été évoquée, «à la lumière des nombreux points communs entre les deux pays». Enfin, s’agissant de la coopération scientifico-culturelle, le général Lahoud en a profité pour remercier son homologue grec des bourses d’études offertes par la Grèce à des étudiants libanais. Et c’est après les discussions bilatérales que les présidents Lahoud et Stéphanopulos ont assisté à la signature de deux accords, l’un portant sur un protocole de coopération entre les deux ministères des Affaires étrangères, l’autre sur la coopération culturelle et scientifique. Une conférence de presse commune a enfin eu lieu, au cours de laquelle le président grec a indiqué que le Liban était le premier pays arabe importateur de produits grecs, et que la visite du général Lahoud avait pour but de «réfléchir à plusieurs solutions, et non pas de débattre des problèmes entre les deux pays». Rendant hommage, d’autre part, à la communauté grecque-orthodoxe du Liban, «un trait d’union entre les deux peuples. Et je dis cela en rappelant mon total respect de toutes les communautés libanaises, musulmanes comme chrétiennes. Car toutes les religions luttent pour la paix», a-t-il conclu.
«Le Liban a condamné et continue de condamner le terrorisme, et la communauté internationale se trouve aujourd’hui devant une double responsabilité. Primo, celle qui consiste à lutter contre toutes les formes de terrorisme, en établissant un distinguo clair et net entre celui-ci et le droit à la résistance à libérer un pays. Deuzio, celle de débattre objectivement et avec...