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Actualités - CHRONOLOGIES

Rumeurs de report et prétextes

Le Liban officiel est fin prêt à accueillir le sommet de la francophonie. Pourtant, les rumeurs vont bon train, selon lesquelles la rencontre serait reportée à une date appelée à être fixée ultérieurement, au grand étonnement de bien des personnalités politiques, culturelles et économiques. L’information n’a pas été sans susciter des interrogations, dans les différents milieux, sur les motifs qui seraient à l’origine de la diffusion de cette information dans les circonstances actuelles, au moment où il est de notoriété publique que l’ajournement du sommet aura des répercussions sur la conjoncture libanaise. D’aucuns, dans ces milieux politiques et culturels, se sont étonnés de la raison évoquée par certains pour justifier un éventuel report du sommet, à savoir le fait qu’il coïncide avec l’ouverture des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, prévus initialement pour fin août mais ajournés en raison des attentats. Dans les milieux proches de certains responsables, on a cherché à déterminer les véritables raisons derrière une telle démarche. Selon ces milieux, la tenue du sommet dans les circonstances actuelles aurait des résultats positifs aux plans local, régional et international. Il s’agirait d’abord de mettre en évidence la stabilité et la sécurité de la scène libanaise en œuvrant à dissiper les craintes de certains selon lesquelles le Liban serait une des cibles de la campagne US. La tenue du sommet à Beyrouth couperait court par conséquent aux tentatives de porter atteinte à l’image du pays. Pour certains responsables, l’événement permettra de montrer que le Liban est bien un message, suivant la formule employée par le pape Jean-Paul II, mais aussi un lieu de dialogue des cultures et des civilisations. Une opportunité pour en finir avec cette image de pays instable qui abrite des organisations terroristes qui est donnée du Liban à l’étranger. Et d’ailleurs, l’ambassadeur US Vincent Battle n’avait-il pas déclaré, lors de son arrivée à Beyrouth, que «le Liban est plus sûr que tout autre pays» ? Selon d’autres responsables, le sommet doit se dérouler au Liban puisque l’État a achevé tous les préparatifs, sur le plan tant logistique que sécuritaire ou administratif. La preuve, selon eux, c’est qu’aucun retard et aucune lacune n’ont été enregistrés dans le cadre de ces préparatifs. Ces responsables ajoutent que le Liban officiel est tout à fait prêt à accueillir le sommet, notant qu’une délégation sécuritaire est en déplacement à Paris depuis deux semaines pour apporter la touche finale à ces préparatifs. Cependant, insistent ces responsables, le report du sommet, sous prétexte qu’il coïnciderait avec la tenue de l’Assemblée générale de l’Onu, reste peu plausible. Preuve en est, le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan n’en a toujours pas fixé la date et poursuit ses concertations à cette fin. Les mêmes interrogations reviennent sur toutes les lèvres : pourquoi avoir choisi une telle excuse pour justifier un éventuel report ? Le Premier ministre Rafic Hariri avait mis l’accent sur le fait que le sommet se déroulerait en temps prévu et en présence de la plupart des présidents de République et des chefs de gouvernement des pays concernés. Plus encore, M. Hariri avait fait sa déclaration à la suite d’un entretien téléphonique avec le président français Jacques Chirac, au cours duquel ce dernier lui avait confirmé qu’il assisterait au sommet. Des sources françaises avaient ultérieurement confirmé la participation de M. Chirac. Selon des informations émanant de milieux ministériels, notamment à la suite du Conseil des ministres de jeudi dernier, les circonstances seraient inopportunes pour la tenue du sommet, à l’heure où les USA a mobilisé et entraîné ses alliés et le monde entier dans une campagne contre le terrorisme, redoublant d’efforts pour faire l’unanimité autour d’eux. À l’heure où, aussi, on craint une attaque militaire ou des affrontements qui auraient des séquelles sur le déroulement de l’événement à Beyrouth, notamment au plan sécuritaire. Pour ces raisons, l’option «report du sommet» devrait être prise au sérieux, notent certains observateurs. Selon ces derniers, certaines forces voient la tenue du sommet d’un mauvais œil en pareilles circonstances. Ces forces considéreraient même cet événement comme un défi, si l’on envisage qu’une telle rencontre, dont l’Europe, et plus particulièrement la France, constitue le moteur, ne saurait se dérouler sans que le terrorisme n’y soit abordé. Des sources ministérielles évoquent enfin des pressions exercées par la Libye sur les pays africains invités pour les dissuader de participer au sommet ou, à défaut, de porter un coup à l’événement en tentant de minimiser la participation africaine.
Le Liban officiel est fin prêt à accueillir le sommet de la francophonie. Pourtant, les rumeurs vont bon train, selon lesquelles la rencontre serait reportée à une date appelée à être fixée ultérieurement, au grand étonnement de bien des personnalités politiques, culturelles et économiques. L’information n’a pas été sans susciter des interrogations, dans les...