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Actualités - CHRONOLOGIES

Électricité - L’administration de l’EDL pointée du doigt - Grogne politique et populaire à la suite des coupures répétées du courant

Les coupures répétées du courant électrique dans l’ensemble des régions libanaises ont suscité de nombreuses réactions de protestation dans les milieux politiques et sociaux. Depuis plusieurs semaines déjà, le programme de rationnement en électricité, mis en place par l’EDL, n’est plus respecté. Même la région du Grand Beyrouth n’est pas épargnée par les coupures du courant. M. Walid Eido, député de Beyrouth, a appelé le ministre de l’Énergie, Mohammed Abdel Hamid Beydoun, à «régler sérieusement» les problèmes liés au dossier de l’électricité. M. Eido a estimé que «la situation est devenue insupportable pour le citoyen». M. Mohammed Kabbani, député de Beyrouth et président de la commission parlementaire des Travaux publics, du Transport, de l’Énergie et de l’Eau, a tenu hier une conférence de presse au Parlement au cours de laquelle il a exposé les principaux problèmes du dossier de l’électricité. M. Kabbani a indiqué que «les coupures répétées du courant sont dues à la négligence de l’EDL et aux erreurs liées à l’entretien». Rappelons que dans un communiqué publié en début de semaine, l’EDL a indiqué que les travaux d’entretiens à la centrale de Zouk ont nécessité l’arrêt partiel de l’usine de Deir Ammar, ce qui a fortement perturbé le programme de rationnement initialement prévu. Dans ce même communiqué, l’EDL a précisé que les régions du Liban-Sud, du Mont-Liban et de la Békaa-Nord seront approvisionnées en courant en moyenne 16 heures par jour, la région du Grand Beyrouth sera quant à elle approvisionnée en moyenne 20 heures par jour, alors que le Liban-Nord et la Békaa-Ouest devaient être alimentés en moyenne 18 heures par jour. L’EDL avait annoncé que la distribution du courant serait de nouveau régulière à partir de demain samedi. Pourtant la situation ne semble pas sur le point de s’améliorer. Le programme de rationnement n’est pas respecté dans toutes les régions. La grogne populaire s’est étendue aux milieux politiques. En effet, de nombreux responsables se sont plaints de la mauvaise distribution du courant. Ils ont rejeté la responsabilité sur l’administration actuelle de l’EDL. Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer «le choix fait par cette administration concernant la société chargée de l’entretien ainsi que la négligence et la mauvaise gestion de l’EDL». M. Walid Eido a estimé que «la situation était devenue insupportable pour le citoyen». Le député de Beyrouth s’est demandé pourquoi l’administration de l’EDL n’a pas été remplacée alors que «tous les responsables, notamment le ministre de l’Énergie, affirment qu’elle est responsable de la détérioration de la situation et des problèmes encourus au niveau de l’entretien et de l’alimentation en courant». «Personne n’est capable aujourd’hui de déterminer les causes des coupures du courant», a-t-il ajouté, en se demandant si ces causes «étaient en rapport avec le fuel utilisé, la gestion de l’EDL ou le mauvais entretien des centrales et des équipements». «L’administration de l’EDL est incapable d’expliquer aux citoyens les véritables raisons du rationnement du courant», a-t-il ajouté. M. Eido a appelé le ministre de l’Énergie «à régler sérieusement les problèmes liés à l’électricité». Il a estimé qu’«il est temps de clore définitivement ce dossier». Le président de la commission parlementaire de l’Énergie a également tiré à boulets rouges contre l’administration de l’EDL. Dans sa conférence de presse, M. Kabbani a présenté un rapport exhaustif révélant les erreurs de gestion commises par l’administration de la compagnie électrique ainsi que celles de la société chargée d’assurer l’entretien des centrales électriques et de leur équipement. M. Kabbani a affirmé que «l’administration de l’EDL avait négligé de contrôler le travail de la société d’entretien». Il a dénoncé l’attitude des responsables de la compagnie «qui n’ont pas demandé des comptes à l’entrepreneur pour n’avoir pas rempli ses obligations». M. Kabbani a estimé que «le citoyen est en droit de réclamer une meilleure alimentation en courant». Il s’est étonné que «le rationnement du courant se poursuive malgré le fait que l’État a dépensé plus d’un milliard de dollars pour ce secteur et qu’il accuse un déficit annuel de plus de quatre cents millions de dollars». Le président de la commission de l’Énergie a révélé qu’«un seul groupe électrogène de la centrale de Jiyé avait subi des travaux d’entretien cette année alors que les trois autres ont largement dépassé le nombre normal d’heures de fonctionnement». Concernant la centrale de Zouk, M. Kabbani a précisé qu’«un groupe électrogène ne fonctionne plus depuis plus d’un an et qu’il ne sera pas réparé avant la fin de l’année alors que les deux autres groupes fonctionnent en deçà de leurs capacités». Il a également critiqué le choix de la société chargée de l’entretien. Il a estimé que «celle-ci n’a pas l’expérience requise pour ce genre de travaux». M. Kabbani a révélé de nombreuses failles dans la gestion de la compagnie et a affirmé que de nombreux documents prouvent cette mauvaise gestion. Pour sa part, l’administration de l’EDL n’a publié aucun démenti concernant les accusations de M. Kabbani. M. Georges Moawad, PDG de l’EDL, s’est refusé à tout commentaire alors que des sources proches de l’administration ont affirmé que les développements des prochains jours apporteront un démenti aux accusations de M. Kabbani. Rappelons que la compagnie électrique avait annoncé que la situation redeviendrait normale à partir de demain samedi.
Les coupures répétées du courant électrique dans l’ensemble des régions libanaises ont suscité de nombreuses réactions de protestation dans les milieux politiques et sociaux. Depuis plusieurs semaines déjà, le programme de rationnement en électricité, mis en place par l’EDL, n’est plus respecté. Même la région du Grand Beyrouth n’est pas épargnée par les...