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Actualités - CHRONOLOGIES

Le Liban tout entier contre le terrorisme - L’Amérique ne met pas en cause le Hezbollah

Le pouvoir est rassuré : Washington ne cherche plus à faire d’amalgame entre terrorisme et résistance. Un point capital pour Beyrouth comme pour l’ensemble du camp arabe qui se focalise sur l’intifada. On apprend ainsi que le Hezbollah n’est impliqué ni de près ni de loin dans les attentats du 11 septembre. À preuve d’ailleurs que malgré son statut ancien de bête noire des États-Unis, qui le classent comme terroriste depuis les années quatre-vingt, le mouvement intégriste n’est pas inclu dans la liste noire publiée récemment. Et qui comprend, pour ce qui est du Liban, la formation dite Esbat el-Ansar. Cependant, selon ses interlocuteurs locaux, un diplomate aurait précisé en substance que tout en comprenant l’idéologie dont se réclame le Hezb, Washington n’en approuve toujours pas les méthodes. Il lui a été répondu, ajoutent ces sources, que la résistance est un droit légitime que la Charte des Nations unies consacre. Et qu’à partir du moment où le Hezbollah n’est impliqué dans aucune action en dehors du territoire national, il ne fait qu’assumer un devoir sacré à l’égard de la patrie. Les mêmes personnes indiquent qu’elles n’ont pas manqué, lors de leur entretien avec M. Battle, de lui demander ce que Washington pense des raids, des bombardements, des massacres, des liquidations perpétrés par Israël, et s’il ne s’agit pas là de terrorisme au plein sens du terme. Ajoutant que le simple fait pour un État de ne pas se soumettre aux résolutions de l’Onu est en soi un acte terroriste. Toujours est-il qu’une fois levée l’hypothèque du mélange entre terrorisme et résistance, le Liban tout entier se rassemble autour des officiels pour flétrir la subversion. Et se dresser en même temps contre toute césure entre le monde islamique et la chrétienté. Ou, plus exactement, contre toute tentative de présenter la situation issue des attentats comme un conflit de civilisations, sous-entendu comme une guerre de religions. On aura noté à ce propos les nettes déclarations de concorde délivrées par Bkerké, dans le droit-fil des appels du pape. Le patriarche Sfeir a de plus tenu à rendre hommage à l’action de libération menée par le Hezbollah. De son côté, et comme en une réponse positive indirecte, le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a pressé le patriarche d’assumer un rôle pilote dans la défense des Arabes et des musulmans dans le monde. Cela dans la perspective du séjour que le prélat doit effectuer à partir d’aujourd’hui à Rome. Où il doit participer à un synode présidé par le pape. Avant de se rendre, en novembre, en Amérique latine, pour une tournée paroissiale dans divers pays où vivent d’importantes colonies libanaises et arabes. On sait qu’en de telles occasions, Mgr Sfeir a coutume de prendre des positions remarquées. Les officiels espèrent cependant, qu’après les développements survenus récemment, il ne mettrait pas autant l’accent sur la présence syrienne que lors de sa précédente tournée en Amérique du Nord. D’où il était revenu, comme on sait, en héros de la souveraineté et avait reçu ici un accueil populaire triomphal. Quoi qu’il en soit, au stade actuel, les officiels croient pouvoir affirmer que ni le Liban, ni la Syrie, ni l’Iran, ni le Hezbollah ne sont pris pour cibles par les États-Unis dans leur campagne, ou leur guerre, contre le terrorisme. Ils ajoutent, en se frottant les mains, que la scène locale est consolidée et ne risque pas de divisions. Une stabilité inébranlable obtenue, selon ces responsables, grâce aux options de base prises par le pouvoir, régime en tête. Ces personnalités se félicitent enfin que le Liban soit en train de redevenir un havre pour les Arabes du dehors qui y affluent actuellement, pour y inscrire leurs enfants dans les établissements pédagogiques locaux. Ou même pour y fonder des affaires. Cependant, les dirigeants invitent de manière pressante les Libanais dans leur ensemble à rester vigilants. Pour ne pas permettre à des parties extérieures de tenter de semer ici le trouble et la zizanie, en vue d’affaiblir ce pays et la Syrie. Le pouvoir reste donc sur ses gardes. Et des cadres informés indiquent que des mesures sécuritaires d’exception se trouvent appliquées autour de quelques sites stratégiques ou politiques.
Le pouvoir est rassuré : Washington ne cherche plus à faire d’amalgame entre terrorisme et résistance. Un point capital pour Beyrouth comme pour l’ensemble du camp arabe qui se focalise sur l’intifada. On apprend ainsi que le Hezbollah n’est impliqué ni de près ni de loin dans les attentats du 11 septembre. À preuve d’ailleurs que malgré son statut ancien de bête...