Actualités - OPINIONS
Bloc-notes - Les ides de mars et autres «icha’at»
Par NACCACHE Amal, le 28 septembre 2001 à 00h00
Contre les rumeurs, seuls les naïfs partent en mission. Je parle, bien sûr, des rumeurs qui courent, depuis près de quinze jours au Liban. Étrangement, elles traversent les milieux sociaux, les aires culturelles, en s’exprimant à peine différemment d’un niveau à l’autre. Je parle évidemment de toutes les rumeurs qui reposent sur le «complot», les complots de toutes sortes. Fabulations, affabulations et autres formes de psychoses nourries par le climat malsain où nous vivons, où nous vivions déjà par exemple au temps de Kissinger (les années soixante-quinze…) et avant, en 1973 par exemple, quand, en avril, nous prîmes un dur coup de réalité, clés en mains. Fantasmes risibles, mais dont il semble quasiment indécent de se moquer, dans un pays qui a subi, depuis plus d’un quart de siècle déjà, depuis plus d’un quart de siècle au moins, des martyres cumulés, et accumulés, qui forment un terreau parfait, s’il en est, pour le délire. L’arabe dit«icha’at», le français «rumeurs», et c’est la grotesque monotonie des frabrications. À partir de rien ? Bien sûr que non ; à partir de l’imaginaire, où tout dérèglement a droit de cité, surtout quand semble se dérégler le réel, son vieux partenaire… Scientifiques ou poètes souvent à la même enseigne : ils se mettent tous à verser dans la voyance. Vous souvenez-vous d’un film américain du temps de la guerre très froide qui s’appelait The Russians are coming, et, plus tôt, de l’émission d’Orson Welles sur les Martiens qui vida une ville (n’était-ce pas New York ?) de ses habitants ? Raison garder n’est pas la devise la mieux partagée du monde. Et nous sommes en temps de guerre. Cela suffit pour que le moteur s’emballe, et les hommes avec… Il ne faut pas être sentimental, dit-on, alors ne disons pas «Pleure, mon pays bien aimé». Mais, dans cette misère de l’esprit, c’est tout de même ce que nous avons envie de reprendre en écho… *** Les ides de mars sont pour octobre, croyez-moi, c’est moi qui vous le dis.
Contre les rumeurs, seuls les naïfs partent en mission. Je parle, bien sûr, des rumeurs qui courent, depuis près de quinze jours au Liban. Étrangement, elles traversent les milieux sociaux, les aires culturelles, en s’exprimant à peine différemment d’un niveau à l’autre. Je parle évidemment de toutes les rumeurs qui reposent sur le «complot», les complots de toutes...
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