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Actualités - ANALYSES

La ligne suivie par le régime s’avère payante, soutiennent les loyalistes

À en croire un officiel réputé proche du régime, les événements prouvent que le chef de l’État avait vu juste. Et que ses options servent bien l’intérêt du Liban dans toutes ses composantes, chrétiens en tête. Ce dernier camp, aux dires de ce responsable, profite bien plus des positions modérées adoptées par Baabda que des surenchères radicales, et s’en trouve mieux protégé en fin de compte. Le président Émile Lahoud, rappelle la personnalité citée, avait pris soin de bien expliquer ses choix aux instances occidentales qui se soucient du Liban. Notamment au pape Jean-Paul II et au président Jacques Chirac. Il avait ainsi riposté à ses contempteurs locaux qui, toujours selon ce loyaliste, dénaturaient ses objectifs, en présentaient une lecture délibérément tronquée, en affirmant qu’il nageait à contre-courant. Aux dires du même responsable, si le président Lahoud avait écouté le chant de sirènes de la démagogie extrémiste, l’unité nationale, dont il est le catalyseur et le garant, aurait été soumise à rude épreuve dans les moments cruciaux que traverse le pays. Mais il a su voir loin, et le big-bang extérieur a été facilement amorti sur le plan local. Sans discorde intérieure, sans scissions confessionnelles, ethniques ou idéologiques. Le responsable cité trouve dès lors que le chef de l’État a eu raison de ne pas déployer l’armée dans la zone frontalière au Sud, malgré la forte vague de critiques qu’il a pu essuyer à ce sujet. Il a de la sorte prévenu tout risque de heurt entre l’armée et la Résistance, choc dont les conséquences à l’intérieur auraient pu être très graves en termes de désunion nationale et d’atteinte fatale à la coexistence. Le président Lahoud, résume cette source, a préféré garder au Sud un front semi-ouvert plutôt que de laisser l’intérieur se transformer en lice d’affrontements mettant à mal la stabilité sécuritaire et politique du Liban. Sans compter que, comme le régime l’avait tout de suite relevé lors du retrait de l’an dernier, Israël n’a toujours pas appliqué la 425, puisqu’il continue à occuper l’enclave de Chebaa, à multiplier les incursions aériennes, à détenir des prisonniers libanais et à refuser le retour de réfugiés palestiniens. Dans ces conditions, estime la même personnalité, Baabda ne s’y est pas trompé, en décidant de soutenir la Résistance et en ignorant les pressions visant à la neutraliser. De même, ajoute ce thuriféraire, le chef de l’État a fort bien fait en rejetant les revendications des radicaux concernant un retrait de l’armée syrienne. Car il réalisait que la complexité dangereuse de la situation régionale, mais également internationale, rendait nécessaire le maintien de cette présence militaire. Ce qu’il a proclamé, en précisant que par nature elle restait provisoire. Aujourd’hui que les vents soufflent de tous les côtés, après les attentats terroristes contre les États-Unis, la protection bien comprise du pays passe de toute évidence par la plus étroite des coordinations avec la Syrie. Tout comme, du reste, par la solidarité nationale. Pour le Liban, pense le régime, la règle d’or est qu’il faut être avec les Arabes quand ils s’entendent. Et avec la Syrie quand ils sont en désaccord, car elle est la seule à pouvoir équilibrer la balance sur le plan intérieur entre toutes les communautés. À ce propos, relève ce loyaliste, même si les chrétiens ne sont pas aussi nombreux que les mahométans, leur rôle n’en est pas moins important, essentiel. C’est d’ailleurs ce que confirment les accords de Taëf, qui ordonnent la parité des sièges à la Chambre et au gouvernement entre les deux communautés. Car c’est le principe de coexistence et de participation qui rend viable un pays, formé à tout prendre d’une constellation de minorités. Une spécificité qui en fait un modèle des plus remarquables à l’heure où les secousses mondiales mettent en danger les liens entre l’Orient et l’Occident. En conclusion, cette personnalité proche du régime affirme que les chrétiens auraient tort de solliciter le soutien de puissances étrangères comme les USA ou la France pour parvenir à leurs objectifs aux dépens des relations avec la Syrie. Car une fois leurs propres buts atteints, ces États se soucieraient des chrétiens du Liban comme d’une guigne, en les laissant retomber dans leur désenchantement, pour ne pas dire dans leur détresse. Alors que, bien entendu, la Syrie pour sa part assure les équilibres intérieurs, dans l’intérêt de tous les Libanais.
À en croire un officiel réputé proche du régime, les événements prouvent que le chef de l’État avait vu juste. Et que ses options servent bien l’intérêt du Liban dans toutes ses composantes, chrétiens en tête. Ce dernier camp, aux dires de ce responsable, profite bien plus des positions modérées adoptées par Baabda que des surenchères radicales, et s’en trouve...