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Actualités - CHRONOLOGIES

Conseil des ministres - Gel pour un an des frais d’inscription dans les écoles publiques - La date du sommet de la francophonie pose problème

La réunion que le Conseil des ministres a tenue hier, place du Musée, sous la présidence du chef de l’État, le général Émile Lahoud, peut être qualifiée de pure routine. Du moins en ce qui concerne les résolutions officielles relatives aux points qui étaient inscrits à l’ordre du jour. Les principales décisions adoptées par le Conseil des ministres portent sur le gel, pour une durée d’un an, du droit d’inscription dans les écoles publiques. Le montant de ces droits d’inscription – qui était l’an dernier de 35 milliards de LL – sera versé au ministère de l’Éducation en puisant dans la Caisse autonome des fonds municipaux. Le Conseil des ministres a, d’autre part, désigné le directeur général et les membres du conseil d’administration de l’Institut national de l’administration. MM. Mtanios Halabi a été désigné président du conseil d’administration, Ghaleb Farhat, vice-président, Jamal Mounjed, directeur général et Adel Hamiyé, Farid Machaka, Walid el-Nakib et Robert Fadel, membres. Parallèlement à l’ordre du jour, plusieurs dossiers importants ont été discutés par les membres du gouvernement, à savoir : l’échéance du sommet francophone (prévu pour la fin du mois d’octobre) ; le dossier du téléphone cellulaire ; les doléances de la CGTL, qui s’élève contre l’augmentation du prix de l’essence et de certaines taxes ; ainsi que les coupures fréquentes du courant électrique. À la demande du ministre des Télécommunications, M. Jean-Louis Cardahi, le gouvernement a ajourné l’examen du dossier du téléphone portable, dans l’attente que des contacts supplémentaires soient entrepris avec les sociétés intéressées par l’exploitation du réseau cellulaire, comme l’a souligné M. Cardahi à l’issue du Conseil des ministres. L’échéance du sommet de la francophonie a été longuement discutée lors de la séance du cabinet. Le président Lahoud a indiqué à ce sujet aux membres du gouvernement que le secrétaire général des Nations unies, M. Kofi Annan, l’avait informé du fait que l’Assemblée générale des Nations unies pourrait se tenir à la fin du mois d’octobre ou au début du mois de novembre, soit approximativement à la même période que le sommet francophone. De source ministérielle, on souligne que compte tenu de cette concomitance des dates, et à la lumière des développements susceptibles de se produire à la suite des attentats du 11 septembre qui ont visé les États-Unis, le sommet francophone pourrait être ajourné, sans pour autant que le lieu de cette rencontre (en l’occurrence Beyrouth) soit remis en cause. La même source ministérielle précise que l’ajournement du sommet en question paraît nécessaire afin d’en garantir le succès. Le maintien de la date prévue initialement (du 26 au 28 octobre) risquerait en effet d’empêcher la participation de plusieurs chefs d’État qui s’abstiendraient d’assister au sommet, soit pour des raisons de sécurité (en cas d’escalade militaire liée aux attentats du 11 septembre), soit en raison de la tenue de l’Assemblée générale de l’Onu. En tout état de cause, le report du sommet francophone est une éventualité qui est de plus en plus envisagée par nombre de responsables. Il reste que pour l’heure l’incertitude continue de régner à ce propos. Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a ainsi déclaré en soirée, à l’issue du Conseil des ministres, que le sommet se tiendra comme prévu, fin octobre, «sauf en cas d’urgence». «La situation au Liban est sûre et stable, a notamment déclaré M. Aridi. Il n’y a aucune raison, selon nous, de reporter le sommet. Si des événements urgents se produisent sur la scène internationale, alors bien évidemment le programme et la participation de chefs d’Etat ne seront plus garantis et les priorités changeront». En réalité, le Liban désire éviter qu’un éventuel report du sommet soit une décision libanaise. Officiellement, le pouvoir désire maintenir la rencontre à la date prévue. Certains pays considérés comme étant les piliers de la francophonie estimeraient toutefois qu’il serait hasardeux de réunir une cinquantaine de chefs d’État à Beyrouth en cas de riposte américaine et occidentale aux attentats du 11 septembre. Dans le contexte présent, le Liban souhaite qu’un ajournement du sommet francophone soit le fruit de concertations entreprises au plus haut niveau avec le secrétariat permanent de la francophonie ainsi qu’avec les piliers de l’Organisation francophone. Dans le but évident de minimiser quelque peu les informations faisant état d’un report du sommet, des sources proches de Baabda ont affirmé en soirée qu’aucune décision sur un ajournement de la rencontre n’avait encore été prise officiellement. «Aucune décision à ce propos ne sera prise sans une coordination et des concertations avec les pays membres de l’Organisation francophone, dont notamment la France, le Canada et certains pays africains, en sus du secrétariat de la francophonie», a affirmé la source proche de Baabda, qui a ajouté à ce sujet : «Le Liban n’a été saisi d’aucune demande officielle d’ajournement. Le Liban agit en se basant sur le fait que la rencontre est maintenue à la date prévue. Il s’abstiendra, en tout état de cause, de prendre une décision unilatérale concernant un éventuel report». Cette prudence officielle contraste cependant avec les indications fournies par les sources ministérielles susmentionnées qui laissaient entendre hier soir que la tendance est nettement à l’ajournement. Les propos de Berlusconi Autre dossier épineux discuté hier en Conseil des ministres : l’opposition du mouvement syndical à l’augmentation du prix de l’essence et de certaines taxes. À défaut d’une annulation de ces nouvelles taxes, le gouvernement a chargé le ministre du Travail d’entamer des négociations avec la CGTL afin d’accroître certaines allocations sociales de manière à compenser l’effet de l’augmentation du prix de l’essence. Ces discussions devraient englober aussi les autres partenaires sociaux (le patronat). Le ministre de l’Information a, d’autre part, indiqué que les membres du gouvernement s’étaient penchés sur les causes des coupures fréquentes du courant électrique. M. Aridi a souligné à ce sujet que le ministre de l’Énergie avait affirmé sur ce plan que l’approvisionnement en électricité devrait s’améliorer dès demain, samedi. Interrogé, en outre, sur les propos du chef du gouvernement italien, M. Silvio Berlusconi, qui a fait état de la supériorité de la civilisation occidentale, insistant sur la nécessité «d’occidentaliser le monde», M. Aridi a qualifié cette déclaration «d’inacceptable», soulignant que ses effets ne sauraient être «positifs». Affirmant que «même les Américains, qui sont les premiers concernés et ont été directement atteints, n’ont pas fait de telles remarques», M. Aridi a souligné le refus du Liban des analyses faisant des attentats du 11 septembre «une confrontation entre deux civilisations ou une guerre entre musulmans et chrétiens».
La réunion que le Conseil des ministres a tenue hier, place du Musée, sous la présidence du chef de l’État, le général Émile Lahoud, peut être qualifiée de pure routine. Du moins en ce qui concerne les résolutions officielles relatives aux points qui étaient inscrits à l’ordre du jour. Les principales décisions adoptées par le Conseil des ministres portent sur le gel,...