Berry : Une occasion historique pour les Arabes et le Liban

Le président de la Chambre Nabih Berry a estimé hier qu’une occasion historique se présentait aux Arabes à l’heure actuelle pour amener les États-Unis à faire appliquer les résolutions de l’Onu relatives au conflit du Proche-Orient. Il a aussi souligné que le Liban, et en particulier le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, avait un rôle à jouer pour empêcher que l’Occident «ne soit entraîné vers la théorie du choc des civilisations». «Deux semaines après les attentats de New York et de Washington, le temps n’est plus à la condamnation», a déclaré M. Berry, dont les propos ont été rapportés par des députés qu’il a reçus. «Il est clair que le monde entier attend à présent les développements qui résulteront de la riposte américaine», a-t-il dit. «Sans tenir compte des discussions en cours sur le cadre et les mécanismes de cette riposte, tous les Arabes sont aujourd’hui appelés à entamer un débat d’un autre genre, dans la mesure où il paraît certain que des représailles américaines, quelle que soit leur nature, seraient impossibles sans une couverture islamique», a-t-il estimé. Or, a poursuivi le président de la Chambre, «une telle couverture islamique serait-elle même impossible, ou du moins incomplète, sans une participation arabe». Voilà pourquoi, selon M. Berry, «les Arabes ont devant eux une occasion historique pour concrétiser leur rejet du terrorisme et pour exprimer ce qu’ils ont eux-mêmes souffert du fait de ce terrorisme, en entrant tout de suite dans le vif du sujet avec l’Administration américaine». En œuvrant à «l’application des résolutions internationales relatives au conflit israélo-arabe», les États-Unis contribueraient ainsi à «mettre un terme au terrorisme visant les Arabes, ce qui permettrait à ces derniers de traduire dans les faits leur partenariat à part entière dans la campagne internationale contre le terrorisme», a-t-il ajouté. «Il se peut qu’on ne dispose pas du temps nécessaire pour parvenir à l’heure actuelle à une définition unique au niveau mondial du terrorisme. Il n’en demeure pas moins que les Arabes pourraient très bien entraîner l’unanimité internationale à considérer comme acte terroriste tout refus de se plier aux résolutions internationales», a-t-il estimé. S’agissant du Liban, M. Berry a souligné que ce dernier, «en particulier les chrétiens, les maronites et plus particulièrement encore le patriarche Nasrallah Sfeir, sont aujourd’hui appelés à apporter une réponse pratique aux tentatives d’Israël d’entraîner l’Occident et notamment les États-Unis vers la théorie du choc des civilisations». «Le patriarche est à la veille d’un long voyage qui englobera le Vatican et d’autres capitales. Ce sera l’occasion ou jamais pour le siège d’Antioche de prendre la tête d’une campagne visant à témoigner du dialogue historique islamo-chrétien et de la capacité du Liban à offrir un modèle de coexistence», a-t-il dit. «Pour Bkerké, une telle mission de défense des Arabes et des musulmans démontrerait qu’il est véritablement le siège d’Antioche et de tout l’Orient, avec ses musulmans et ses chrétiens», a souligné le chef du Législatif.