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Actualités - CHRONOLOGIES

Vie politique - Berry et une délégation de l’Association de la presse internationale en France, à Baabda - Lahoud dément les rumeurs sur des pressions - exercées sur le Liban après les attentats aux États-Unis

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a réaffirmé sa condamnation des actes terroristes, assurant que le Liban est concerné par la lutte contre le terrorisme, sous toutes ses formes, mais dans le cadre de l’Onu et conformément aux lois internationales. Il a démenti les informations selon lesquelles le Liban est soumis à des pressions depuis que les attentats aux États-Unis se sont produits ou qu’il lui a été demandé de geler les comptes bancaires douteux. Le président a tenu ces propos, hier, devant une délégation de l’Association de la presse internationale en France, conduite par notre confrère Élie Masboungi, qu’il a reçue dans la matinée à Baabda. L’entretien s’est déroulé en présence du directeur responsable et de la rédaction d’al-Markaziya, notre confrère Philippe Abi-Akl, et du directeur général de cette agence de presse Georges Bachir. Notons que la délégation se trouve au Liban dans le cadre d’une visite d’information à l’invitation de la municipalité de Jounieh et de l’agence al-Markaziya. S’adressant à ses hôtes, le chef de l’État leur a souhaité un bon séjour dans le pays «où ils pourront prendre connaissance de la situation qui y prévaut au moment où des parties s’efforcent de porter atteinte au Liban et de déformer la vérité». Il a ensuite affirmé l’importance du sommet de la francophonie, prévu pour le mois prochain à Beyrouth, estimant que sa tenue «reflète la confiance dans le pays». «Il y a quelques années, le nom du Liban était associé au terrorisme. Aujourd’hui, les sommets francophone et arabe vont s’y tenir à l’heure où toutes les réunions importantes ont été annulées dans le monde», a-t-il déclaré avant de mettre l’accent sur l’unité et la coexistence libanaises. Le général Lahoud a ensuite exposé à ses visiteurs les étapes franchies pour la réunification de l’armée depuis qu’il a accédé à la tête de son commandement en 1990 et le rôle que l’institution militaire a joué «pour renforcer l’unité nationale et pour consolider la stabilité et la sécurité qui n’ont pas été ébranlées au cours des dernières années à l’exception des incidents de Denniyé en janvier 2000». Après avoir réaffirmé que «le Liban rejette et condamne le terrorisme», le président a indiqué que Beyrouth «a combattu ce genre d’actes là où il le fallait», rappelant qu’un «certain nombre de coupables ont été arrêtés et que trois autres ont pris la fuite et sont toujours recherchés par les autorités». Il a aussi réaffirmé que le Liban établit une distinction entre le terrorisme et la résistance, précisant que Beyrouth «a devancé de nombreux pays dans la lutte contre le terrorisme et contre tous ceux qui portent atteinte aux droits de l’homme». «Il n’accepte cependant pas que les droits légitimes des peuples soient bafoués, essentiellement le droit à la résistance pour libérer la terre occupée», a-t-il dit, avant de dénoncer la violation, par les avions israéliens, de l’espace aérien libanais. En réponse à une question, le président a affirmé que le Liban n’est pas soumis à des pressions depuis que les attentats se sont produits aux États-Unis le 11 septembre. «Qu’est-ce qui motiverait des pressions du moment que nous sommes contre le terrorisme et que nous avons été les premiers à dénoncer les attaques terroristes à New York et à Washington ?», s’est-il interrogé avant de faire valoir que «le Liban est concerné par la lutte contre le terrorisme, sous toutes ses formes, dans le cadre des Nations unies et conformément aux lois internationales». Le général Lahoud a aussi démenti les informations selon lesquelles une liste comprenant les noms de personnes impliquées dans les attentats et se trouvant au Liban a été remise aux autorités libanaises : «Tout ce que Beyrouth a reçu, c’est une liste comportant les noms de trois personnes qui avaient pris part aux affrontements de Denniyé. Le procureur général près la Cour de cassation a été aussi relancé au sujet de certaines personnes : on voulait savoir si elles s’étaient trouvées récemment au Liban ou si les autorités libanaises détenaient quelques informations à leur sujet. Aucune d’elles n’est membre de la Résistance nationale». «Nous n’acceptons pas que notre pays abrite de l’argent sale» Le président a en outre précisé que le Liban n’a pas été sollicité pour geler les comptes bancaires qui pourraient être liés au terrorisme, assurant que c’est le gouverneur de la Banque du Liban qui a pris l’initiative d’annoncer que le Liban compte mettre en application la loi se rapportant au blanchiment d’argent. «Nous n’acceptons pas que notre pays soit le nid d’argent sale», a-t-il déclaré. Concernant l’actualité locale, le chef d’État a réaffirmé qu’il est le président de tous les Libanais. Il a par ailleurs exposé à ses hôtes le point de vue de l’État à propos du déploiement de l’armée à la frontière avec Israël. Il a rappelé dans ce cadre que près de sept mille soldats se trouvent dans la bande frontalière. «Mais l’armée ne peut être déployée à la frontière que lorsque le Liban ne sera plus en état de guerre avec Israël et qu’une paix juste, globale et durable sera réalisée. Notre intérêt national commande qu’on ne donne pas des garanties de sécurité à l’État hébreu en l’absence d’une paix régionale, sinon la présence palestinienne au Liban sera occultée», a-t-il fait remarquer en insistant sur la sécurité qui prévaut dans la partie méridionale du pays. Au sujet de la présence syrienne, le président Lahoud a indiqué que «Damas joue un rôle positif sur la scène libanaise» et qu’il soutient les «orientations de l’État libanais ainsi que les constantes stratégiques de sa politique». Il a souligné que le Liban est «considéré actuellement comme l’un des pays les plus sûrs grâce à ses options nationales et stratégiques», avant de se dire fier des émigrés libanais et d’affirmer que «de nombreuses mesures seront prises pour renforcer leurs rapports avec leur pays d’origine et pour les encourager à revenir et à investir dans le pays». En réponse à une question, le général Lahoud a mis l’accent sur le fait qu’il n’intervient pas dans les affaires de la justice en insistant sur l’autonomie de la magistrature. Il a aussi souligné que l’État n’interdit pas les manifestations ou l’expression d’un point de vue. «Une des premières décisions que j’ai prises après mon élection a été l’autorisation des manifestations et la protection des libertés, notamment la liberté d’expression et la liberté de presse», a-t-il ajouté. Auparavant, le chef de l’État s’était entretenu avec le président de la Chambre Nabih Berry de l’actualité locale et internationale. Les deux dirigeants ont en outre passé en revue les réactions aux récentes attentats terroristes aux États-Unis. À sa sortie de Baabda, le chef du Parlement a souligné la nécessité d’une position arabe commune face aux développements liés aux attentats, estimant que «les événements qui se sont produits ont prouvé le bien-fondé de la position du Liban qui fait la différence entre la résistance légitime et le terrorisme fondé sur la violence».
Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a réaffirmé sa condamnation des actes terroristes, assurant que le Liban est concerné par la lutte contre le terrorisme, sous toutes ses formes, mais dans le cadre de l’Onu et conformément aux lois internationales. Il a démenti les informations selon lesquelles le Liban est soumis à des pressions depuis que les attentats aux...