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Actualités - ANALYSES

Un sommet arabe paraît nécessaire pour unifier les positions

Alors que le monde arabe tout entier se trouve confronté à un test crucial, face à l’exigence US d’une coalition antiterrorisme comme face au défi sharonien, ses dirigeants partent à la bataille en rangs disloqués. Les cercles diplomatiques de Beyrouth s’inquiètent de cette dispersion qui peut être gravement préjudiciable aux intérêts bien compris des pays arabes. Et estiment qu’un sommet doit être réuni d’urgence. Pour que nul n’ait à prendre en solo des décisions entraînant des conséquences pour les autres États membres de la Ligue. Selon ces sources, au stade actuel, une concertation au top niveau devrait permettre de bien dégager les conditions minimales que le camp arabe doit souligner et qui s’énumèrent comme suit : – Avant tout, faire prévaloir l’acception du terme terrorisme retenue lors du sommet de Fès en 1982. C’est-à-dire bien distinguer ce fléau du droit légitime de résistance armée à une occupation étrangère. À noter, pour la petite histoire et pour bien illustrer le manque de suivi habituel des Arabes, que dès ce sommet de Fès ils avaient conclu un accord, resté lettre morte en pratique, sur les moyens à mettre en œuvre pour éradiquer le terrorisme. En se promettant de réclamer une convention internationale à ce sujet. Pour permettre l’extradition tous azimuts de suspects, qu’il y ait ou non des protocoles bilatéraux. Ce qui n’a jamais été fait. Il s’agirait donc aujourd’hui de sortir ce vieux texte des tiroirs pour réactiver le processus. – Détermination des États, des groupes, des particuliers et des sites qui seraient pris pour cibles, que les USA décident d’opérer seuls ou avec des partenaires. L’action ne pourrait être en tout cas engagée qu’après présentation de preuves irréfutables concernant l’implication de tels pays ou de tels éléments dans des actes terroristes. Aucune réaction de vindicte injustifiée, pouvant entraîner la mort d’innocents en Afghanistan ou ailleurs, ne devrait être admise. D’autant que cela embraserait la rue islamique et arabe, notamment dans les pays alliés des États-Unis. Dont les régimes s’en trouveraient ébranlés. Le sommet servirait, entre autres, à parer à cette redoutable éventualité. – Tout indique que la réaction US doive se limiter à l’Afghanistan. Mais comment garantir que par la suite d’autres pays ne soient pas pris à leur tour pour cible de guerre. On ne peut oublier que la Libye, la Somalie et le Soudan, sans compter l’Irak, ont déjà subi des frappes. Il faut donc que les Arabes s’efforcent, en unifiant leurs rangs, de recueillir des assurances à ce propos. – Les Arabes doivent décider ensemble s’il faut ou non réclamer que la lutte contre le terrorisme soit placée sous l’égide de l’Onu plutôt que d’être laissée à la discrétion des États-Unis. – De même, et surtout, un sommet permettrait au camp arabe de soutenir la cause palestinienne. En réclamant des USA qu’ils redoublent d’efforts pour un règlement équitable de cette question. Et en soulignant qu’autrement nul ne peut exiger l’arrêt des activités de légitime résistance ni le désarmement des organisations palestiniennes. Que les États-Unis et leurs partenaires ne doivent pas tenter de faire éliminer sous le prétexte fallacieux qu’elles sont terroristes. – Le même topo de défense s’applique évidemment à la résistance active libanaise, toujours légitime tant que Chebaa, le Golan et les prisonniers en Israël ne sont pas libérés. Le sommet doit faire savoir, d’une seule et même voix, qu’il n’accepte pas la neutralisation du Hezbollah ou le désarmement des camps palestiniens au Liban, tant qu’Israël continue à occuper des territoires arabes. Étant donné que les conditions précitées ont peu de chances d’aboutir, les mêmes diplomates pensent qu’il serait sage que le sommet arabe qu’ils préconisent proclame qu’il ne peut adhérer à la coalition projetée par les États-Unis. Tout en précisant qu’il reste prêt à coopérer pour combattre le terrorisme à l’échelon mondial.
Alors que le monde arabe tout entier se trouve confronté à un test crucial, face à l’exigence US d’une coalition antiterrorisme comme face au défi sharonien, ses dirigeants partent à la bataille en rangs disloqués. Les cercles diplomatiques de Beyrouth s’inquiètent de cette dispersion qui peut être gravement préjudiciable aux intérêts bien compris des pays arabes. Et...