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Actualités - CHRONOLOGIES

LIBAN-ÉTATS-UNIS - Osbat el-Ansar nie tout « lien structurel » avec Ben Laden - Riad Salamé : Les comptes douteux liés au terrorisme seront gelés

Le Liban gèlera, en vertu d’une loi récemment adoptée, les comptes bancaires douteux liés notamment au terrorisme, a indiqué hier le gouverneur de la Banque centrale (BDL), Riad Salamé. «Le Liban appliquera les mesures prévues par une loi votée en avril 2001 par le Parlement, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de l’argent sale, et bloquera les comptes douteux liés notamment au terrorisme», a-t-il déclaré. Précisant qu’«une commission présidée par le gouverneur de la Banque centrale, qui a commencé à fonctionner à partir de juillet, se réunira dès qu’une requête, accompagnée d’un dossier solide concernant un cas précis, lui sera transmise». La loi adoptée prévoit que la commission lève le secret bancaire, en vigueur depuis 1956, et gèle, en attendant une décision de la justice, tout compte suspecté d’avoir été approvisionné par le blanchiment de l’argent de la drogue, des vols importants, le commerce illicite d’armements ou des fonds liés à des réseaux terroristes. La décision libanaise, par la bouche de Riad Salamé, intervient au lendemain de la publication par les États-Unis d’une liste de 27 mouvements et individus cibles de la guerre financière lancée par Washington contre le terrorisme, après les attentats du 11 septembre dernier. Parmi ces 27 noms, figure, aux côtés de celui d’Oussama Ben Laden par exemple, celui d’Osbat el-Ansar, un groupuscule palestinien basé au Liban-Sud. Qui a nié hier tout «lien structurel» avec Ben Laden. Et Osbat el-Ansar ajoute, dans un communiqué diffusé à Beyrouth, que «l’islam condamne la mort d’innocents, de femmes, d’enfants et de vieillards». Le groupe islamiste a, d’autre part, nié avoir des comptes bancaires aux États-Unis. «Nous n’avons pas d’institutions financières, ni de comptes bancaires aux États-Unis, ni ailleurs», affirme Osbat el-Ansar, dirigé par le Palestinien Abou Mahjan dont la centaine de partisans sont présents notamment dans le camp de réfugiés d’Aïn el-Héloué. « Se livrer au prosélytisme musulman » Rappelons qu’Abou-Mahjan, de son vrai nom Abdel Karim as-Saadi, a été condamné à mort par contumace à trois reprises par la justice libanaise pour le meurtre de chefs religieux sunnites rivaux. Le porte-parole d’Osbat el-Ansar a déclaré qu’Abou-Mahjan «serait déjà hors du Liban». Il avait été accusé par la justice libanaise le 27 janvier 2000, avec dix-huit autres personnes, de participation à une rébellion armée dans le nord du Liban, menée par des partisans de l’ennemi public numéro un des États-Unis, Oussama Ben Laden, réfugié en Afghanistan. Le groupe Osbat el-Ansar est accusé d’être à l’origine d’affrontements qui ont opposé du 31 décembre 1999 au 6 janvier 2000 des extrémistes sunnites à l’armée libanaise. Ces affrontements avaient fait 45 morts dont 11 militaires. Un officier de l’armée libanaise, capturé par les rebelles, avait été décapité. Selon des responsables palestiniens, Osbat el-Ansar ne compte que quelques dizaines d’adeptes et n’entretient pas de liens avec les deux principaux mouvements islamiques palestiniens, le Hamas et le Jihad islamique en Palestine. Le groupe ne dispose ni de permanence, ni de bureaux, ni d’associations caritatives, ni de structures d’enrôlement dans le camp d’Aïn el-Héloué. Ses adeptes se réunissent le plus souvent dans une des mosquées du camp, la mosquée an-Nour, ou à leur domicile. À la différence des autres formations palestiniennes, il n’a jamais revendiqué d’opérations antiaméricaines ou anti-israéliennes ni au Liban ni ailleurs et n’a mené aucune activité connue ni militaire ni autre dans les territoires palestiniens où il est entièrement inconnu. Son porte-parole, Abou Charif, la trentaine, barbu, a indiqué à l’AFP que le but du mouvement est «de se livrer au prosélytisme musulman» et que le nom d’Osbat el-Ansar (La poignée de partisans) est inspiré de la «poignée de fidèles» qui ont suivi le prophète Mahomet, et qui avaient été chassés par les habitants de La Mecque. Il a ajouté qu’il «ne s’attendait pas» à ce que son mouvement soit cité par le président américain George W. Bush, «car nous ne sommes pas entrés en confrontation directe avec les États-Unis». Mettant les États-Unis «au défi d’avancer des preuves de notre implication terroriste». Pour sa part, le chef du Fateh pour la région de Saïda au Liban-Sud, Abou Adham, a indiqué à l’AFP qu’Osbat el-Ansar «n’a jamais eu aucun lien avec l’OLP» et que «les États-Unis lui donne une importance qu’il n’a pas». Quant à Mounir Maqdah, le chef du Fateh au Liban, il a estimé que les États-Unis ont inclu le nom de cette organisation palestinienne «pour faire pression sur le Liban et la Syrie et ouvrir le dossier des camps de réfugiés palestiniens au Liban».
Le Liban gèlera, en vertu d’une loi récemment adoptée, les comptes bancaires douteux liés notamment au terrorisme, a indiqué hier le gouverneur de la Banque centrale (BDL), Riad Salamé. «Le Liban appliquera les mesures prévues par une loi votée en avril 2001 par le Parlement, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de l’argent sale, et bloquera les comptes douteux...