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Actualités - CHRONOLOGIES

Social - Doutes sur l’efficacité du mouvement syndical - La CGTL prépare activement sa manifestation de jeudi

La CGTL prépare activement sa manifestation, prévue pour après-demain, jeudi, encore que des doutes s’élèvent sur la crédibilité d’un mouvement social noyauté par le mouvement Amal. Les observateurs estiment que la manifestation, si elle a lieu, servira d’exutoire au mécontentement populaire, mais n’a aucun espoir d’aboutir à une modification de la politique gouvernementale. Les grandes orientations de ce mouvement social devraient se dessiner cependant au cours d’un «congrès» que tiendront les différentes fédérations de la CGTL aujourd’hui, à partir de 15 heures, au siège de la centrale. Auparavant, les principaux dirigeants syndicaux devraient avoir rencontré, ce matin, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri. Le mouvement social est dirigé contre la récente augmentation de 3 000 livres des vingt litres d’essence. Plus largement, il s’agit d’une protestation contre une politique financière essentiellement basée sur les taxes indirectes. À la hausse du prix de l’essence, le gouvernement a ajouté en effet une modification des tarifs de plusieurs services et taxes de la «liste numéro 9» du budget, comme la taxe mécanique et le prix des visas. La manifestation de la CGTL doit partir, à 17 heures, de la place Barbir, et se diriger vers le siège du Conseil des ministres, quelques centaines de mètres plus loin, qui se réunit en fin d’après-midi. Presque toutes les fédérations syndicales lui ont apporté leur appui, encore que certains aient exprimé tout haut leurs doutes sur sa portée pratique. Le bureau du travail du mouvement Amal a publié un communiqué dans lequel il s’indigne de ce que les syndicats n’aient pas été consultés dans l’établissement de la politique financière du gouvernement . «Si ce gouvernement estime que le financement du budget 2002 n’est pas négociable, alors qu’il assume les conséquences de ses décisions, affirme notamment le communiqué, les classes travailleuses n’ont pas à supporter, toutes seules, le poids du déficit budgétaire contre lequel le gouvernement cherche à lutter». On assure, toutefois, de source politique, que le président du mouvement Amal, M. Nabih Berry, qui est également le président de l’Assemblée nationale, a été consulté au sujet de la surtaxe sur l’essence, avant que la décision de l’imposer ne soit prise. De source proche de la présidence de la République, on assure que la décision gouvernementale devrait «passer sans problème» au moment du vote budgétaire, et que les grands blocs parlementaires, y compris celui de M. Berry, lui sont acquis, bien que de mauvais gré. Le chef du gouvernement juge inopportun toute manifestation syndicale, dans la conjoncture actuelle. Il estime indispensables les rentrées que doit assurer la surtaxe sur l’essence pour juguler le déficit budgétaire, en prévision du forum économique Paris II consacré à la situation financière du Liban, ployant sous le fardeau d’une dette qui se situera, à la fin de l’année, aux alentours de 29 milliards de dollars. En contrepartie, M. Hariri propose que les frais d’hospitalisation de toutes les catégories libanaises qui ne bénéficient pas d’une couverture sociale soient prises en charge par le service public (ministère de la Santé), ainsi que des négociations sectorielles entre les syndicats et le patronat, en vue de prestations sociales, sinon de rajustements de salaires ponctuels.
La CGTL prépare activement sa manifestation, prévue pour après-demain, jeudi, encore que des doutes s’élèvent sur la crédibilité d’un mouvement social noyauté par le mouvement Amal. Les observateurs estiment que la manifestation, si elle a lieu, servira d’exutoire au mécontentement populaire, mais n’a aucun espoir d’aboutir à une modification de la politique...