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Actualités - CHRONOLOGIES

SOCIÉTÉ - Nouveau sésame pour les jeunes Algériens - Dénicher un grand-parent français

Des jeunes Algériens, dans une recherche effrénée de l’acquisition de la nationalité française pour s’installer dans l’ancienne métropole, croient avoir découvert un nouveau sésame : la filiation avec un grand-parent français. Cette filiation, qui permettra de présenter un dossier «en béton» aux autorités françaises, est réelle pour nombre de candidats à l’émigration. Elle commence toutefois à être de plus en plus «trafiquée» et «inventée» avec des trésors d’ingéniosité déployée par les jeunes, pour lesquels «tous les moyens sont bons pour quitter l’Algérie» à destination de l’eldorado français. Dans nombre de villages kabyles, des «spécialistes» sont déjà connus et exploitent astucieusement ce nouveau filon après avoir gagné beaucoup d’argent lors d’autres opérations du même genre. L’été 2000, des milliers d’Algériens, déjà appâtés par une rumeur sur la possibilité d’acquérir la nationalité française à condition d’être nés avant l’indépendance en 1962, n’avaient pas hésité à payer à prix d’or des imprimés, des modèles de demandes ou même une adresse en France. Les services de l’état civil français à Nantes (ouest), où sont conservées les archives coloniales, avaient été submergés par des milliers de demandes d’extraits de casier judiciaire et d’actes de naissance. Ces pièces sont absolument nécessaires, selon le code civil français, pour l’obtention d’un certificat de nationalité française. Les autorités françaises avaient répondu qu’il fallait, en plus de ces pièces, avoir un ascendant français. « Documents à l’appui » Depuis quelque temps, dans des villages de Kabylie notamment, des réseaux se sont créés pour établir une filiation moyennant une somme de 200 000 à 300 000 dinars (2 700 à 4 000 dollars). L’astuce, pour devenir Français, consiste à «prouver documents à l’appui» qu’un grand-parent de nationalité française, d’origine algérienne, a contracté un second mariage à la mort de sa première épouse et qu’il a eu des enfants, dont le candidat à la nationalité. Cette somme permet, selon ces candidats, d’«arroser» les vrais petits-fils du grand-père Français ainsi que l’employé de l’état-civil chargé d’établir les actes de mariage et de naissance. La majeure partie des candidats, acculés à cette extrémité, n’ont pas obtenu de visas pour la France. Ils affirment vouloir ainsi «court-circuiter» les consulats de France, sources de leurs malheurs par la lenteur avec laquelle ils traitent les demandes accompagnées souvent de fins de non-recevoir, selon ces candidats. En fait, la double nationalité accordée par la France, mais non reconnue par Alger, est une véritable aubaine. Elle permet à des personnes d’être Français en France et Algériens en Algérie, tout en évitant les tracasseries du visa dans les deux pays. Nombre d’Algériens ont refusé la nationalité française seule, exigeant de garder leur nationalité d’origine pour ne pas avoir à demander un visa que les consulats d’Algérie leur refuseraient pour revenir dans leur pays. Le problème de la circulation des personnes a été un des chevaux de bataille du président Abdelaziz Bouteflika lors de la campagne électorale de l’élection qu’il avait remportée en 1999. La délivrance des visas a connu une sensible amélioration à la grande satisfaction des Algériens avec l’ouverture récente d’un consulat de France à Annaba (est algérien), alors celui d’Oran (ouest) devrait ouvrir ses portes prochainement.
Des jeunes Algériens, dans une recherche effrénée de l’acquisition de la nationalité française pour s’installer dans l’ancienne métropole, croient avoir découvert un nouveau sésame : la filiation avec un grand-parent français. Cette filiation, qui permettra de présenter un dossier «en béton» aux autorités françaises, est réelle pour nombre de candidats à...