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Actualités - CHRONOLOGIES

À Heathrow, la « psychose » - a saisi les passagers

Portiques qui sonnent pour une épingle à cheveux, fouilles au corps : les passagers, moins nombreux, prennent l’avion à Heathrow, comme dans d’autres aéroports européens et américains, dans un climat de «psychose». «Il s’est installé un climat de névrose, de psychose, qui devient alarmant», s’inquiète Jean-Charles Vasta, un Français directeur de communication d’un grand groupe de spiritueux, habitué des aéroports. «J’ai eu droit à une fouille au corps serrée comme 50 % des passagers qui étaient avec moi», raconte-t-il. Depuis le renforcement des consignes de sécurité consécutif aux attentats, au moins 20 000 objets ont été confisqués lors de contrôles à Heathrow : couteaux suisses, ciseaux, mais aussi coupe-ongles, tire-bouchons, épingles, aiguilles à tricoter et même des broches. «Il va falloir que les gens s’habituent à des niveaux de sécurité “à l’israélienne”», résume Gilbert Thompson, responsable des services aéroportuaires de l’aéroport de Manchester (nord de l’Angleterre). «Cela veut dire que chaque personne et ses bagages peut faire l’objet de vérifications minutieuses», ajoute-t-il. Deux femmes en tunique noire et voilées qui embarquaient jeudi soir à Heathrow pour Paris ont été soumises à un long questionnaire lors des contrôles de sécurité, selon un passager. Résultat : les files s’allongent et provoquent des retards. Certains avions sont annulés, faute de passagers. Les compagnies aériennes ont réduit leur trafic entre les États-Unis et l’Europe et opèrent des coupes sombres dans leurs effectifs. Dernière en date, British Airways qui a annoncé jeudi 7 000 suppressions d’emplois. «Plus il y a de sécurité, mieux c’est», affirme toutefois Daniel, un homme d’affaires américain vivant entre Londres et New York, qui tient à conserver l’anonymat. Avant les attentats, les aéroports américains étaient «de vrais passoires, raconte-t-il. Pour vous donner une idée, j’ai pu prendre un avion de New York pour le Moyen-Orient sans que mon ticket ni mon passeport n’aient été contrôlés une seule fois». Il n’a «pas peur» de prendre l’avion, mais l’entreprise pour laquelle il travaille a annulé les trois quarts des conférences prévues ou les a transformées en vidéoconférences. Elle n’est pas la seule. Le nombre de réunions prévues pourrait chuter de 15 à 20 %, selon Informa, un groupe britannique qui organise environ 3 000 conférences par an. Michael Kilpatrick, qui vit à Cambridge, est décidé à ne pas céder à la psychose. «Vous pensez vraiment que je vais laisser les terroristes m’empêcher de vivre ? N’ayez crainte ! Je vais à Washington et à New York le mois prochain et j’irai à la nage s’il le faut». D’autres n’ont pas son courage. «Je voyage avec ma famille à l’étranger dans trois semaines pour les vacances. Je me sens nerveuse et suis inquiète pour notre sécurité», confie Chris Glover, une Britannique, sur un forum Internet dédié aux attentats. Certains ont même renoncé à leurs vacances. Ronald Stevenson devait partir fin septembre. «Tout ça (les attentats) m’a gâché l’envie de partir. Et surtout de prendre l’avion, écrit-il sur le forum. Si ça doit continuer, je préfère rester à la maison».
Portiques qui sonnent pour une épingle à cheveux, fouilles au corps : les passagers, moins nombreux, prennent l’avion à Heathrow, comme dans d’autres aéroports européens et américains, dans un climat de «psychose». «Il s’est installé un climat de névrose, de psychose, qui devient alarmant», s’inquiète Jean-Charles Vasta, un Français directeur de communication...