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Actualités - ANALYSES

Beyrouth élargit le champ de ses concertations - Le pouvoir en phase avec Paris et Le Caire

Pour parer à toute éventualité, après la terrible secousse de Manhattan dont les ondes de choc peuvent balayer le Moyen-Orient, le pouvoir local élargit le champ de ses concertations préventives extérieures. Les dirigeants sont en effet convenus qu’en une conjoncture aussi grave, les contacts ne peuvent pas se limiter à la Syrie. Ils y englobent donc les pays arabes ou amis, la France en tête, étant donné sa parfaite compréhension de la spécificité libanaise. Étant donné également que Paris n’a pas la même optique que Washington ou Londres par rapport au dossier régional. Et à la manière de réagir aux attentats terroristes imputés à Ben Laden. D’ailleurs, à ce propos, les autorités françaises précisent qu’elles attendent encore des preuves avérées de l’implication du milliardaire extrémiste. Elles ajoutent que dans tous les cas les États-Unis devraient s’abstenir d’une riposte de vengeance aveugle contre l’Afghanistan, si ce dernier refuse de leur livrer Ben Laden. Paris est également dubitatif quant à l’efficacité, ou aux effets de retour, de sanctions sévères qui seraient adoptées contre tout pays soupçonné d’aider ou d’héberger des formations que les USA qualifient de terroristes. Les Français pensent qu’il faut agir avec autant de prudence que d’habileté, afin de parvenir à des résultats positifs palpables, dans la lutte pour le démantèlement des cellules vraiment subversives. En aucun cas, ajoutent-ils, des civils innocents ne devraient être victimes d’opérations de nettoyage. Le président du Conseil, M. Rafic Hariri, compte donc s’entretenir avec le chef de l’État français, M. Jacques Chirac, retour de sa visite au président Bush. Le Premier ministre souhaite s’informer de ce que le chef de la Maison-Blanche a pu livrer comme indications à son interlocuteur français. Au sujet certes de la suite à donner à l’affaire Ben Laden. Mais aussi, et surtout, de ce que Washington compte faire avec les pays, dont le Liban, auxquels il a remis une liste de suspects à appréhender. Autrement dit, qu’adviendrait-il si un État, comme le Liban, n’est pas en mesure de procéder à de telles arrestations. Ou n’en voit pas l’utilité, les cibles désignées n’étant pas terroristes à ses yeux. Il s’agit, pour le pouvoir local, de clarifier ce point. Dans l’espoir que les Américains se contentent simplement de notes d’information. Et de l’assurance que les suspects qu’ils désignent soient désormais soumis à une étroite surveillance policière. M. Hariri, qui effectue comme on sait une tournée de capitales, en rendra ensuite compte au président Lahoud. Pour une position fondée sur des données que les consultations extérieures auront permis de mieux préciser. Position s’intégrant dans l’orientation arabe générale. Qui consiste à rappeler aux États-Unis leur engagement à promouvoir dans la région une paix globale équitable. Ce qui serait le meilleur moyen de mettre un terme aux cycles de violence et aux opérations de résistance libératoire. Dont la poursuite éventuelle après la paix serait classée par les États arabes eux-mêmes comme action terroriste. Ce thème, que Beyrouth aussi défend, a été développé longuement par le président Hosni Moubarak, dans un entretien accordé à l’agence de presse américaine UPI. Le chef de l’État égyptien y rappelle que le problème central reste le conflit israélo-arabe. Il souligne que les musulmans du monde entier constatent que les États-Unis livrent des armes à Israël pour tuer leurs coreligionnaires. Et que, dès lors, l’opinion islamique est très montée contre les USA. M. Moubarak précise que les dirigeants des pays arabes dits modérés (la Jordanie, l’Arabie séoudite, le Koweït, Qatar, Oman) l’ont tous avisé que la rue est chez eux proche du point d’explosion. Il répète qu’il est urgent de faire appliquer rapidement le plan Mitchell. En assurant en conclusion que la création d’un État palestinien, dont Jérusalem-Est serait la capitale, garantirait la disparition des mouvements palestiniens extrémistes. De son côté, le président Hariri souligne que, parallèlement à leur campagne pour une coalition antiterrorisme, les États-Unis doivent redoubler d’effort pour ressusciter le processus de paix dans la région. En précisant qu’ils doivent cesser de confondre résistance et terrorisme.
Pour parer à toute éventualité, après la terrible secousse de Manhattan dont les ondes de choc peuvent balayer le Moyen-Orient, le pouvoir local élargit le champ de ses concertations préventives extérieures. Les dirigeants sont en effet convenus qu’en une conjoncture aussi grave, les contacts ne peuvent pas se limiter à la Syrie. Ils y englobent donc les pays arabes ou amis,...