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Actualités - CHRONOLOGIES

PRESSE - L’UCIP élira demain son président - Notre collaborateur Louis Honeïné à la tête de l’ACIESTI

Notre collaborateur Louis Honeïné a été élu président de la Fédération des professeurs et chercheurs en matière de presse (ACIESTI), lors du dix-neuvième congrès de l’Union catholique internationale de la presse (UCIP), qui se tient depuis lundi dernier à Fribourg, en Suisse. C’est la première fois qu’un membre de l’UCIP-Liban est élu à la tête de l’une des fédérations de l’Union. Devenant ainsi, de par cette élection, membre du bureau exécutif de l’UCIP. Il pourra ainsi participer aux décisions les plus importantes que prendra l’Union, qui compte 7 000 membres venus de 104 pays. Notons que trois candidats étaient en lice, hier, à l’issue du second tour : la Sud-Africaine Joyce Laetita Kazembe et le Japonais Takaaki Yasuoka ainsi que notre collaborateur Louis Honeïné. À l’issue du premier tour de l’élection, c’est le candidat japonais, arrivé en dernier, qui s’est retiré de la course. Et au cours du second tour, relativement serré, ce sont les voix latino-américaines qui ont fait pencher la balance en faveur du candidat libanais. Qui a présenté aux congressistes deux papiers, l’un traitant de la situation sur la scène libanaise, l’autre de la presse libanaise à l’heure de la mondialisation. Il participera demain vendredi à l’élection du nouveau président de l’UCIP Voici de larges extraits du premier papier de Louis Honeïné : «Mesdames et Messieurs les congressistes, Au nom de la délégation libanaise, je souhaite vous parler d’une guerre – la plus larvée et la plus sournoise que le Moyen-Orient connaisse –, et d’un pays, le Liban, étouffé de plus en plus chaque jour. «Un ancien recteur de l’Université Saint-Joseph a dit que “le Liban n’était pas un pays à la mesure de l’homme”. Actuellement nous aurions tendance à dire que “de plus en plus le Liban risque de n’être plus jamais un pays à la mesure de l’homme”. En effet, baptisé Grand Liban en 1922 à l’initiative du mandataire français, notre pays n’a cessé depuis de voir son espace vital se rétrécir. Tant à cause de nombreux facteurs internes que des conséquences de la crise palestinienne qui, depuis la première guerre israélo-arabe de 1948, n’a cessé de rythmer la scène libanaise, à l’instar de l’ensemble de la région. «Sur le plan interne, le Liban a payé le prix du népotisme pratiqué par des dirigeants, qui ont institué le clientélisme politique et lucratif en “politique d’État”. L’opinion publique libanaise dans son ensemble partage ce constat. Le Liban a également subi, et continue à subir, les affres d’un confessionnalisme politique qu’il n’arrive pas à éradiquer, contrairement à toutes les affirmations officielles, ni même à rationaliser. Notre pays a été la victime n° 1 d’une classe affairiste, appartenant à toutes les communautés du pays, et dont les convoitises ont été pour beaucoup dans l’émergence de deux couches sociales diamétralement opposées. L’une, majoritaire et défavorisée, et l’autre, minoritaire mais financièrement puissante et plutôt cultivée. Dès 1948... «Les fondements socio-politiques du Liban ont commencé à trembler dès 1948. Arrivés cette année-là en masse au Liban, les réfugiés palestiniens, répartis dans des camps aussi misérables que dangereux, ont fini par briser un équilibre politique et social déjà fragile, avec les conséquences dramatiques que l’on connaît. Et le Liban a également subi le contrecoup de cette longue guerre froide qui a permis aux mouvements nationalistes arabes, et plus particulièrement au nassérisme, de remplir un vide laissé par l’effondrement des empires coloniaux. Cette nouvelle donne a scindé le Liban en deux : d’une part, il y avait les défenseurs d’une unité arabe, et de l’autre, ceux d’une indépendance fragile et perpétuellement menacée. Cette cassure demeure toujours, même sous d’autres formes, et avec des décideurs régionaux différents. Tout cela a donné naissance à une vie politique libanaise complètement déformée, des corps intermédiaires étouffés, ainsi qu’une presse dont la liberté reste bien aléatoire. À cause de ses accointances avec le grand capital, mais également par la faute d’un autoritarisme étatique omniprésent. «Aujourd’hui, le Liban connaît une crise économique qui menace son avenir. À titre indicatif, il est prévu que la dette publique brute estimée à 153 % du PIB fin 2000 passe à 176 % fin 2001. Le Liban a une dette extérieure de 28 milliards de dollars, et continue à s’endetter pour le service de sa dette. Les sociétés et les entreprises licencient massivement, l’électricité et l’eau sont rationnées, l’émigration bat son plein. Les écoles privées catholiques au Liban chiffrent leurs pertes à des milliards de livres libanaises. «Il me reste à vous parler enfin des chrétiens du Liban. Notre communauté est minée par le doute : elle a perdu ses repères. Elle a peur : peur du déséquilibre démographique, peur d’un extrémisme qui peut surgir n’importe où et n’importe quand, peur d’un avenir dont elle n’arrive plus à démêler les écheveaux. Mais aussi, et surtout, peur d’une sclérose qui bloque toutes ses institutions, aussi bien laïques que religieuses, et dont elle n’arrive pas à se défaire pour se redéfinir dans l’espace régional et mondial, actuellement en pleine reconstruction. «Ce texte voulu aussi succinct qu’incisif est un appel que la délégation libanaise entend lancer à l’adresse de tous les collègues et responsables de presse présents à ce congrès. C’est cette guerre latente et sournoise, qui mine notre pays depuis des années, que nous avons voulu dénoncer. Cette guerre non déclarée, donc non répertoriée, nous autres Libanais la ressentons au quotidien. Le monde oublie de plus en plus le Liban, parce que le sang n’y coule plus. Mais ce monde doit bien savoir que notre pays voit sa culture, ses libertés fondamentales et ses rêves menacés. Ce qui nous fait dire que cette guerre est encore plus nocive, parce que plus ciblée, du moment qu’elle vise l’esprit même du Liban. «Le Liban perd petit à petit son âme. Il se trouve immolé sur l’autel des intérêts des plus puissants. Il vous incombe à vous, gens de la presse, de refuser avec nous cette mise à mort qui semble programmée. Il est vrai que le Liban et les Libanais doivent assumer leurs erreurs. Mais ce n’est pas une raison pour les sacrifier. La délégation de mon pays compte sur chacun d’entre vous, dans la mesure de ses moyens, pour rappeler le Liban à l’attention d’un monde malheureusement de plus en plus inique et de moins en moins généreux».
Notre collaborateur Louis Honeïné a été élu président de la Fédération des professeurs et chercheurs en matière de presse (ACIESTI), lors du dix-neuvième congrès de l’Union catholique internationale de la presse (UCIP), qui se tient depuis lundi dernier à Fribourg, en Suisse. C’est la première fois qu’un membre de l’UCIP-Liban est élu à la tête de l’une des...