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Actualités - ANALYSES

Les organismes économiques se mobilisent pour amortir tout contrecoup

La priorité économique restant au cœur des préoccupations locales, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri multiplie les concertations avec les organismes concernés. Qui se mobilisent à fond pour tenter de prévenir les effets négatifs que la récession mondiale qui pointe à l’horizon peut avoir sur la scène locale. En appelant tout d’abord à la consolidation de l’unité de rangs intérieures, sur le plan sociopolitique. Ce qui est une façon d’inviter les politiciens, dirigeants en tête, à ne plus s’engager dans ces néfastes querelles de clocher, ou de minaret, dont ils sont coutumiers. Se donnant eux-mêmes en exemple, les organismes économiques invitent toutes les parties à faire montre d’esprit national, en se rassemblant autour de la légalité, pour aider le gouvernement à réaliser son plan de redressement. C’est donc dans cet esprit que s’est déroulée la rencontre que le chef de gouvernement a eue hier avec les piliers économiques. L’accent a été mis sur la nécessité de faire en sorte que les développements extérieurs, au lieu d’accabler encore plus ce pays, représentent si possible un élément favorisant les efforts de redressement. Une allusion, peut-être, à l’anémie frappant le dollar. Mais aussi, sans doute, à l’ouverture de détente que constitue le cessez-le-feu conclu entre les Israéliens et les Palestiniens. Autre atout appréciable : le maintien du sommet de la francophonie, avec la confirmation de la participation du président Chirac. Un signe de cette confiance qui est, comme on sait, un élément essentiel pour tout rétablissement économique. Le satisfecit décerné par le nouvel ambassadeur américain M. Vincent Battle au sujet de la stabilité sécuritaire dont jouit le Liban représente de son côté un facteur positif tout à fait encourageant. M. Battle a précisé que les ressortissants américains présents dans ce pays s’y sentent en sécurité, tout comme l’ambassade. On aura du reste noté, signe de normalisation, qu’arrivé le jour même des attentats de Manhattan, M. Battle est le premier ambassadeur américain depuis la guerre à emprunter l’AIB qui lui a ouvert son salon d’honneur, et non plus une jonction héliportée. Cependant, les responsables tout autant que les organismes économiques se gardent de tout optimisme inconsidéré. Ils savent en effet, et ils le disent, que la situation régionale reste candidate à tous les bouleversements. Et que le Liban n’est pas à l’abri des retombées d’un éventuel orage. Dans des conditions aussi délicates, il est nécessaire, soulignent les dirigeants et les cadres concernés, de ne pas surcharger la barque par des rumeurs fantaisistes, alarmistes ou par des informations imprécises sinon tronquées. Le volet sécuritaire Ainsi, à les en croire, il est faux d’affirmer que dès son arrivée M. Battle a transmis aux autorités locales l’injonction de livrer des suspects ou de prendre des dispositions judiciaires déterminées. Mettant les choses au point, des cadres sécuritaires officiels indiquent qu’en février dernier, ils se sont vu remettre copie du rapport américain annuel relatif au terrorisme. Un document de routine, pour ainsi dire, dans lequel Washington demande comme chaque année qu’on lui livre les auteurs du dynamitage de l’ancien siège de l’ambassade à Aïn el-Mreissé, du détournement d’un appareil de la TWA, de l’attentat contre les baraquements des Marines, des rapts d’otages américains, de l’assassinat de l’ambassadeur Melloy ou du diplomate Higgins. Des événements qui remontent comme on sait aux années quatre-vingt. Et qui n’ont pas fait l’objet d’une plainte américaine devant la justice libanaise, mais des rapports annuels cités. Quant aux sept demandes US relatives à la situation actuelle, ajoutent les responsables, elles sont les mêmes qui ont été présentées à l’ensemble des pays invités à adhérer à la coalition pour la lutte contre le terrorisme. Les sources officielles insistent par contre sur la satisfaction que les Américains expriment au sujet du rôle assumé par les forces de sécurité libanaises. Notamment dans l’élimination des bases intégristes relevant de la Qaeda de Ben Laden dans le jurd de Denniyé. Reste le Hezbollah. À ce propos également, les officiels libanais s’efforcent de minimiser la portée de la position américaine qualifiant ce parti de terroriste. Ils soulignent que cette classification ne date pas d’aujourd’hui. Et qu’elle découle du parti pris connu des États-Unis en faveur d’Israël. Les dirigeants locaux répètent pour leur part que le Hezbollah a développé une action de résistance légitime. En regrettant que Washington ait toujours voulu ignorer la nature terroriste des opérations agressives d’Israël, même quand il massacrait des civils, comme à Cana, et frappait l’infrastructure du Liban sans s’attirer de condamnation US Et d’ajouter, avec une pointe d’amertume que Washington, «qui nous invitait à la patience quand nous étions frappés, semble, aujourd’hui qu’il subit un sort identique, ne vouloir exercer sur lui-même aucune retenue. Au contraire, il exige que tout le monde se range à ses côtés dans sa course à la vengeance. Nous ne sommes pas concernés pour notre part par les conditions que pose l’Amérique. Car nous avons déjà rempli notre contrat dans la lutte contre le terrorisme», affirme cette source sécuritaire. Et de conclure en répétant que «le Hezbollah est si peu un mouvement terroriste que le secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, n’a pas hésité à en rencontrer le leader, cheikh Hassan Nasrallah».
La priorité économique restant au cœur des préoccupations locales, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri multiplie les concertations avec les organismes concernés. Qui se mobilisent à fond pour tenter de prévenir les effets négatifs que la récession mondiale qui pointe à l’horizon peut avoir sur la scène locale. En appelant tout d’abord à la consolidation de...