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Actualités - CHRONOLOGIES

Conjoncture - Le patronat fait part de ses inquiétudes au chef du gouvernement - Hariri invite les associations économiques à engager le dialogue avec la CGTL

Alarmés par ce qui se passe dans le monde et par les possibles répercussions locales, les principaux représentants du patronat – Adnan Kassar, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth, Jacques Sarraf, président de l’Association des industriels, Nadim Assi, président de l’Association des commerçants, et Farid Raphaël, président de l’Association des banques – ont rencontré hier le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, auquel ils ont fait part de leurs inquiétudes, diffuses ou concrètes, et dont ils ont écouté les réponses. Ce qui a dominé les échanges, ce sont d’abord les inquiétudes politiques en rapport avec l’actualité. Alarmés par les développements de ces derniers jours, les responsables des associations économiques ont donc interrogé le chef du gouvernement sur les intentions réelles des États-Unis. Inquiétudes économiques et financières ensuite. La hausse de l’euro, face au dollar, devrait normalement se répercuter sur les prix et conduire à l’inflation, ont fait valoir les patrons, qui importent leurs marchandises ou matières premières en euro – l’Europe étant le principal partenaire commercial du Liban – et vendent en monnaie US, dans une économie dollarisée à 73 %. Selon une source informée, la modification du taux de change de l’euro face au dollar pourrait normalement entraîner une hausse de 10 à 15 % des prix de certains produits. Au-delà de ces inquiétudes ponctuelles, les associations économiques ont soulevé aussi la question de la confiance dans l’économie nationale d’un milieu économique qui n’a pas prise sur les centres de décisions politiques. Inquiétudes sociales enfin : les délégués des associations ont souligné le caractère inflationniste de la hausse du prix de l’essence et interrogé le chef du gouvernement sur les intentions réelles des syndicats, qui ont parlé de grèves et de rajustement de salaires. Ils ont également fait état des difficultés immédiates que rencontrent certaines entreprises en rapport direct avec les États-Unis et soulevé les possibles conséquences sociales de licenciements collectifs. Certaines entreprises, avec l’accord de leurs employés, ont décidé de réduire les salaires de 10 %, assure-t-on, car il s’agissait pour elles du seul moyen d’empêcher la fermeture pure et simple. Face à toutes ces inquiétudes, M. Hariri s’est montré rassurant, et d’abord sur le plan politique. Loin d’un certain alarmisme alimenté par les rumeurs les plus diverses, le Premier ministre a souligné les développements positifs qui marquent la scène régionale, avec la volonté d’Ariel Sharon et du président de l’Autorité palestinienne de respecter et de consolider une décision de cessez-le-feu manifestement souhaitée par l’Administration américaine. Un tel cessez-le-feu aura des conséquences non seulement locales, mais aussi régionales, a affirmé M. Hariri, qui estime qu’il se répercutera positivement sur la situation au Liban. Ce que le chef du gouvernement a demandé aux associations économiques, révèle Jacques Sarraf, président de l’Association des industriels, c’est de tenir compte de la délicate conjoncture locale et internationale dans laquelle se trouve le Liban, aussi bien sur le plan économique que financier ou politique. M. Hariri a demandé à ses interlocuteurs de «ne pas penser sectoriel, mais globalement», et de tenir compte des réactions en chaîne qu’entraîneraient les décisions qu’ils pourraient être appelés à prendre. Selon M. Hariri, le patronat devrait éviter tout ce qui est susceptible d’entraîner des protestations sociales, accepter de gagner moins, tenter de respecter autant que possible le principe de la sécurité de l’emploi. Dans cet esprit, et soucieux de défendre son budget, le chef du gouvernement a encouragé les associations économiques à engager le dialogue avec la CGTL. De fait, des comités conjoints patronat-CGTL vont être formés dans les divers secteurs.
Alarmés par ce qui se passe dans le monde et par les possibles répercussions locales, les principaux représentants du patronat – Adnan Kassar, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth, Jacques Sarraf, président de l’Association des industriels, Nadim Assi, président de l’Association des commerçants, et Farid Raphaël, président de l’Association...