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Actualités - CHRONOLOGIES

Erreurs d’aiguillage

M. Vincent Battle est un diplomate de choc. Comme son nom, tout indiqué, l’indique. Il nous est tombé du ciel – qu’on nous pardonne cette expression – le jour même où le terrorisme ailé frappait son pays, et le monde libre, au cœur. Il a aussitôt expédié les formalités de présentation. Pour présenter tout aussitôt une liste serrée d’exigences. Forcément fermes, mais un peu trop. Pour réclamer la réactivation des poursuites contre les assassins ou les preneurs d’otages des années quatre-vingt. Ce qui rappelle incidemment l’astuce juridique utilisée pour boucler Samir Geagea : bien que blanchi pour l’attentat de Zouk, on l’a privé d’amnistie pour le massacre de Dany Chamoun, de sa femme et de ses enfants. Passe encore cependant que Washington, dont il faut bien sûr comprendre les sentiments et les ressentiments, oublie la prescription comme les lois de ce pays adoptées pour gommer la sombre période de guerre. Passe encore qu’il ne veuille plus se souvenir qu’il a été l’un des parrains de ces mêmes législations à travers Taëf. Mais comment admettre qu’au plus fort de sa lutte contre l’outrage sanglant fait aux libertés, l’Amérique tance tous ceux qui expriment des doutes, on ne peut plus logiques, quant à l’efficacité, ou à l’innocence, de ses services de renseignements? Comme le nouvel ambassadeur, pourtant débordé, a pris le temps de le faire avec M. Walid Joumblatt qui s’était interrogé sur le rôle de la CIA. C’est là un détail secondaire. Le plus important dans le quasi-ultimatum remis par M. Battle à nos autorités est que Washington reclasse le Hezbollah, force de résistance, parmi les mouvements terroristes à éliminer. Verdict à la limite cynique, dans la mesure où le terrorisme est du côté d’Israël. Et sentence peu diplomatique, voire lourdement maladroite, dans la mesure où le Hezbollah, tant qu’à y faire, n’a plus de raisons de se modérer. Sans compter qu’à un moment où les Américains ont besoin de solides appuis, principalement dans cette région sensible, ils attisent par leurs exigences les rancœurs que leur vaut leur partialité en faveur d’Israël. Et obligent même, ou surtout, les défenseurs des valeurs humaines, et les sages, à dénoncer leurs erreurs. D’aiguillage.
M. Vincent Battle est un diplomate de choc. Comme son nom, tout indiqué, l’indique. Il nous est tombé du ciel – qu’on nous pardonne cette expression – le jour même où le terrorisme ailé frappait son pays, et le monde libre, au cœur. Il a aussitôt expédié les formalités de présentation. Pour présenter tout aussitôt une liste serrée d’exigences. Forcément fermes,...