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Actualités - CHRONOLOGIES

Social - Tollé dans le secteur syndical et les milieux politiques - Très mauvais timing pour les 3 000 livres sur l’essence

Pour annoncer la surtaxe de 3 000 livres sur les vingt litres d’essence, le ministre des Finances Fouad Siniora ne pouvait choisir plus mauvais moment : une conjoncture économique difficile, la rentrée scolaire et un climat international troublé qui pourrait affecter le prix du baril de pétrole brut. Les syndicats et de nombreux partis et députés ont demandé l’annulation de l’arrêté ministériel, immédiatement entré en vigueur. La CGTL a catégoriquement rejeté le principe même de cette hausse et a menacé de recourir à la grève pour faire revenir l’État sur cette décision. Le président de la CGTL Ghassan Ghosn doit rencontrer à ce sujet le chef du gouvernement vendredi. Les compagnies importatrices de carburant et les stations d’essence ne se sont pliées qu’à contre cœur à la décision de M. Siniora, tandis qu’une pénurie de l’essence sans plomb et super commence à se manifester. Les compagnies importatrices de carburant, à court de liquidités, ont annoncé hier au syndicat de propriétaires de stations d’essence qu’ils ne leur livreront désormais l’essence que contre espèces. Cette mesure doit leur permettre de régler à l’État la taxe qui lui est due et qui s’élève à 11 100 livres sur le bidon de vingt litres l’essence, soit 73 % du prix de vente. L’État perçoit de cette façon quelque 1,7 million de dollars par jour. Les propriétaires de stations d’essence ont été surpris par cette décision. Le président du syndicat des propriétaires de stations Sami Brax a précisé que les compagnies ont affirmé se heurter au refus des banques de leur ouvrir les crédits nécessaires à leur roulement. En tout état de cause, a-t-il ajouté, cette situation pourrait mettre en difficulté certains petits propriétaires de stations, incapables d’assurer les liquidités nécessaires à leur approvisionnement. Selon M. Brax, les propriétaires de stations devront payer 4 millions de dollars supplémentaires sur chaque camion-citerne de carburant de 21 000 litres (1 000 bidons). Au demeurant, a ajouté M. Brax, des débuts de pénurie se manifestent en ce qui concerne l’essence sans plomb, qui représente 65 % du marché. La plupart des stations sont en train d’écouler leurs stocks existants, mais les nouvelles mesures pourraient provoquer des ruptures de stocks aussi bien au niveau des compagnies importatrices qu’au niveau des stations d’essence, perturbant la distribution du carburant. M. Brax a annoncé qu’une assemblée générale des propriétaires de stations est en préparation et que les stations pourraient être contraintes à fermer si leur commission continue à être limitée à 1 000 livres. Des rendez-vous avec le ministre du Pétrole et le chef du gouvernement ont été demandés. Les propriétaires et chauffeurs de taxi ont, à leur tour, protesté contre la surtaxe de 3 000 livres, a laquelle se sont ajoutées 200 livres de hausse des cours mondiaux, alors même que la surtaxe devait épargner aux automobilistes toute fluctuation des cours mondiaux à la hausse. Leur syndicat se prépare désormais à manifester. De nombreux députés, responsables politiques et partis ont exprimé leur hostilité à la surtaxe de 3 000 livres. La commission des Finances et du Budget, présidée par M. Samir Azar, a consacré une séance hier à l’examen du projet de TVA à laquelle assistait le président de la CGTL. Une partie de la réunion, à laquelle s’est momentanément joint Mohammed Beydoun, ministre du Pétrole, a été consacrée à la surtaxe sur l’essence. Mais rien de fondamental n’y a été décidé. Le PSP a demandé au gouvernement de trouver ailleurs les 200 milliards de livres qu’elle pourrait assurer, notamment dans le règlement des infractions aux biens-fonds maritimes. M. Georges Dib Nehmé s’est demandé pour quelle raison l’État se dérobe au devoir d’instaurer une plus grande égalité fiscale, tout en soulignant que le «petit peuple» est totalement incapable de faire face à la nouvelle hausse. M. Wajih Baarini a proposé, de son côté, que l’État nationalise le secteur de l’importation et se réserve les bénéfices que réalisent les compagnies importatrices, ce qui lui épargnerait de hausser les tarifs.
Pour annoncer la surtaxe de 3 000 livres sur les vingt litres d’essence, le ministre des Finances Fouad Siniora ne pouvait choisir plus mauvais moment : une conjoncture économique difficile, la rentrée scolaire et un climat international troublé qui pourrait affecter le prix du baril de pétrole brut. Les syndicats et de nombreux partis et députés ont demandé l’annulation de...