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Actualités - CHRONOLOGIES

Concerts - Cathédrale Saint-Louis des capucins – Bab Edriss - Bel Canto : de Scarlatti à Strauss

Honneur au bel canto sous les voûtes illuminées et flambant neuves après leur récente restauration de la cathédrale Saint-Louis des capucins, à Bab Edriss. Dans un répertoire riche et varié (attestant d’une vaste culture musicale), la jeune mezzo-soprano Zeina Dorkhom Abou Nader, accompagnée au piano par May Abou Jaoudé (dans le cadre du Village de la francophonie et en collaboration avec Mozart Chahine), a offert aux mélomanes libanais un bouquet de mélodies et d’arias allant des pages de Scarlatti à J. Strauss en passant par Pergolesi, Marcello, Carissimi, Haendel, Gluck, Mozart, Rossini, Gounod et Bizet. Ouverture toute en volutes vocales raffinées avec des œuvres à prédominance baroque, exclusivement italiennes. Premières mesures lyriques «scarlatiennes» avec le Gia il sole dal Gange. Succèdent ensuite les mélodies appartenant presque à la même école, sinueuses et douces, de Pergolesi, Marcello pour finir avec Carissimi qui boucle la ronde avec les vibrantes, véhémentes et triomphales intonations de la Vittoria, vittoria. Passage à la musique la plus accomplie de la première moitié du XVIIIe siècle, une Ombra mai fu tirée de Xerxes de Haendel où la narration garde toujours le caractère d’une libre inspiration. Riche de passion et d’intensité dramatique l’Orphée et Euridice de Gluck offre le lamento Che faro senza Euridice (j’ai perdu mon Euridice…), un air déchirant, presque immortel. Accents empreints d’un grand sens religieux avec les extraits du Stabat Mater de Pergolesi qui se termine avec toute la piété d’un Agnus Dei comme murmuré... Monde sonore plus gai, lutin et d’une charmante spontanéité avec le passage des Noces de Figaro du divin Mozart. Avec les désarrois de l’amour (Voi che sapete – Vous qui connaissez l’amour), Mozart entraîne l’auditeur vers tous les sortilèges et les dérives – délicieuses par ailleurs – des intermittences du cœur… Saut au XIXe siècle et place au plus talentueux et prolifique des musiciens de l’art lyrique : Rossini. De la gravité d’Othello (Assisa a un pie d’un alice) aux scintillements argentés de Cendrillon (una volta c’era un rè), voilà la quintessence de la verve rossinienne : souplesse et fraîcheur de la mélodie, efficacité des modulations et remarquable opulence de l’harmonie. Tirée des shakespeariens Roméo et Juliette de Gounod, l’aria faussement éthérée (et à la grâce bien française) du passage Que fais-tu, blanche tourtelle est bien l’air qui provoquera la colère des Capulet et fera exploser l’inimitié entre deux clans, deux familles et séparera deux amants inséparables. Sensuelle, délicieuse et provocante Carmen de Bizet avec un bijou d’air et des plus populaires ! Le lent et mystérieux balancement de la célèbre Habanera : L’amour est un oiseau rebelle… Pour conclure, comme dans une apothéose de feu d’artifice vocal, vivacité viennoise avec La chauve-souris du plus magicien des pères d’opérettes qui mettent du baume sur le cœur, J. Strauss. Ich lade gern mir Gaste ein est un passage aux confins d’une nonchalance languide, de la gaucherie adolescente et révèle en toute jubilatoire innocence l’amusant personnage du prince Orlofsky en prise avec les fêtes réussies et sa passion pour une bonne bouteille d’eau-de-vie. Prestation absolument correcte d’une cantatrice qui a plus d’un atout en main et … dans la voix. Tonnerre d’applaudissements d’un public ravi de se soustraire, en ce lieu de prière et d’absolue sérénité, aux images choc du siècle et de s’évader dans un monde où la beauté et le rêve sont encore possibles.
Honneur au bel canto sous les voûtes illuminées et flambant neuves après leur récente restauration de la cathédrale Saint-Louis des capucins, à Bab Edriss. Dans un répertoire riche et varié (attestant d’une vaste culture musicale), la jeune mezzo-soprano Zeina Dorkhom Abou Nader, accompagnée au piano par May Abou Jaoudé (dans le cadre du Village de la francophonie et en...