Bloc-notes - En guise de désarroi

Je ne sais si «le sommeil de la raison engendre des monstres». Son éveil absolu produit le même effet. Car ce n’est pas à une perte de raison que l’on assiste depuis mardi. L’intelligence n’est pas en défaut, elle est même d’une certaine façon exacerbée. Les cerveaux sont intacts. Alors, la morale ? Il n’est surtout pas l’heure d’en faire. Et l’on aurait de la peine à savoir quel en serait le destinataire. Il n’est pas non plus question d’un choix : c’est notre culture qui choisit pour nous. La nôtre est, pour résumer, humaniste malgré tout. Et Les damnés de la terre, le livre de Fanon, était-il, en fin de compte, autre chose que de l’humanisme ? Car on ne sait pas comment l’appeler autrement qu’humanisme, cet agrégat philosophique que l’on se plaît à vouloir dépasser. Affirmons-nous donc (pas seulement pour les besoins de la cause) héritiers d’un humanisme judéo-arabo-chrétien. Humanistes, comme celui qui écrivait : «Il faut être toujours et en toutes circonstances du côté des opprimés, tout en sachant qu’ils sont faits de la même boue que leurs oppresseurs». D’Orient et d’Occident que nous sommes à la fois, gardons le sens de la justesse, contre l’excès. En somme, et pour oublier un instant les religions, un regard grec... PS - Demain sera le septième jour après l’an zéro. Et ainsi de suite se compte la nouvelle «Histoire».