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Actualités - CHRONOLOGIES

Social - Le budget d’austérité provoque une levée de boucliers - La CGTL : Les 3 000 livres sur l’essence, - « un coup mortel pour les travailleurs »

Le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban Ghassan Ghosn a catégoriquement rejeté la surtaxe de 3 000 livres sur les vingt litres d’essence, prévue dans le nouveau projet de budget. Cette décision «surprenante» est un «coup mortel» porté à la classe ouvrière, a-t-il dit. «Les syndicats se réservent le droit de résister à cette hausse de la manière appropriée, ce qui suppose une augmentation des salaires et le recours aux manifestations», a affirmé M. Ghosn Le dirigeant syndical, qui a été reçu hier par le chef du gouvernement Rafic Hariri, a annoncé par ailleurs qu’il examinera la question avec ce dernier vendredi prochain. Il y a lieu de noter que la surtaxe de 3 000 livres s’est immédiatement répercutée sur la vente de l’essence à la pompe. «La décision prise par le gouvernement ne nous encourage pas au dialogue», a déclaré M. Ghosn, au cours d’une conférence de presse qui a précédé son entretien avec le chef du gouvernement. «C’est aujourd’hui un engagement que nous prenons. Tout dialogue avec le gouvernement qui ne tiendrait pas compte de la politique financière et sociale du gouvernement (…) est considéré d’avance comme un dialogue inutile». «L’augmentation du tarif de l’essence, a encore souligné le dirigeant syndical, aura des conséquences sur tous les prix, ainsi que sur les frais de scolarité et de transport scolaire, alors même que la rentrée est déjà assez difficile». Et de relever que tous les syndicats sont d’accord à ce sujet et que les divisions syndicales sont mises entre parenthèses quand il s’agit de cette question. Karamé : Injustice fiscale Des députés et des responsables politiques et syndicaux ont réagi dans le même sens que le président de la CGTL. Le député de Jbeil Nazem Khoury a jugé l’augmentation «énorme et illogique». M. Omar Karamé s’est indigné de ce que les taxes et impôts «ne touchent pas les riches». Selon lui, les Libanais aux revenus modestes seraient «prêts à se serrer la ceinture s’ils constatent que leur État veille à la justice fiscale». M. Karamé a également critiqué M. Fouad Siniora pour sa façon de «masquer les chiffres de la dette publique» dans le projet de budget et s’est demandé ce qu’est devenu le projet de loi réglementant les infractions aux biens-fonds maritimes ou l’enquête sur le pillage des lignes téléphoniques internationales, «qui se poursuit impunément». Enfin, M. Karamé a déclaré que les compagnies exploitant le téléphone mobile ont été gratuitement dispensées de payer quelque 600 millions de dollars auxquels la Cour des comptes les avait condamnés, sous prétexte de rupture des contrats de ces compagnies. En coulisses, ce sont les mêmes personnes, et parmi elles des responsables qui, sous des prête-noms, vont demeurer à la tête de ces compagnies et «continuer à sucer le sang du peuple». Toutefois, M. Karamé a refusé de se laisser classer au nombre de ceux qui réclament le départ du gouvernement. Sarcastique, M. Ali Osseirane a déclaré que «pour la première fois, le gouvernement tient ses promesses. En l’occurrence, celle de prendre des décisions impopulaires». Les anciens députés Najah Wakim et Zaher el-Khatib se sont également élevés contre les 3 000 LL sur l’essence et la réaction en chaîne qu’elles produiront. La Fédération des syndicats de chauffeurs de taxis a appelé à une réunion, lundi prochain, pour examiner les conséquences de la décision gouvernementale de relever le prix de l’essence et «prendre les mesures qui s’imposent». L’attitude du Parlement En haut lieu, on s’attend à ce que la surtaxe soit votée par le Parlement exactement comme elle a été approuvée par le gouvernement, et que des amendements mineurs pourraient être introduits au budget du ministère de l’Agriculture, qui a été jugé trop modeste par le ministre concerné. Les milieux présidentiels estiment que le Parlement refusera de rétablir les fonds spéciaux de 150 millions de livres accordés à chaque député, dont la suppression par mesure d’austérité s’est faite avec l’accord du président de l’Assemblée. Enfin, ces milieux estiment que la surtaxe sur l’essence est indispensable au relèvement économique du pays et que c’est là une façon de faire participer toutes les catégories sociales à l’effort de redressement. En contrepartie, ont fait valoir ces milieux, le budget du ministère de la Santé a été augmenté afin de permettre à l’État de régler la facture sanitaire, qui est très élevée.
Le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban Ghassan Ghosn a catégoriquement rejeté la surtaxe de 3 000 livres sur les vingt litres d’essence, prévue dans le nouveau projet de budget. Cette décision «surprenante» est un «coup mortel» porté à la classe ouvrière, a-t-il dit. «Les syndicats se réservent le droit de résister à cette hausse de la...